user preferences

New Events

France / Belgique / Luxembourg

no event posted in the last week

OPA - Bras de fer entre Arcelor et Mittal

category france / belgique / luxembourg | Économie | autre presse libertaire author Wednesday February 08, 2006 02:26author by Hertje - A voix autreauthor email avoixautre at no-log dot org Report this post to the editors

Battre le coeur tant qu’il est chaud

Lundi 6 février, le Premier ministre et les deux ministres-présidents ont rencontré les patrons de Mittal Steel et d’Arcelor dans le cadre de l’OPA hostile qui oppose les deux géants de l’acier. Ils attendent l’avis d’une banque d’investissements. La voix des travailleurs n’est, elle, toujours pas sollicitée. Ni entendue : la Centrale des métallos FGTB se débat en plein divorce linguistique.

Ni pour ni contre, bien au contraire... Ce lundi 6 février, le Premier ministre Guy Verhofstadt, le ministre-président Elio Di Rupo et son homologue néerlandophone Yves Leterme, ont décidé de ne pas se prononcer sur l’offre publique d’achat (OPA) lancée le 27 janvier par le sidérurgiste Mittal Steel sur Arcelor. Histoire d’analyser les plans économiques et les propositions des deux groupes, respectivement numéros 1 et 2 du secteur de l’acier.

Plus précisément, un avis sera demandé à une banque d’investissements, chargée d’analyser l’OPA. L’opinion des travailleurs n’est (comme toujours) quant à elle pas sollicitée. C’est la version capitaliste de la démocratie : pas d’actions, pas de voix...

Le géant Arcelor (né en 2002 de la fusion de l’espagnol Aceralia, du luxembourgeois Arbed et du français Usinor) est un colosse d’acier aux pieds d’argile. Près de 81 pour cent (pc) de son capital est sur le marché. La Wallonie (avec 3,2 pc d’actions), le Luxembourg (avec 5,6 pc) et Arcelor lui-même (avec 4,2 pc) représentent les seuls actionnaires stables. Cette fragilité n’a pas empêché la Région wallonne de vendre en juillet dernier 25 pc de ses parts dans le groupe sidérurgique. On doit s’en mordre les doigts du côté de la Région.

La discrétion qui a entouré l’opération financière de juillet - par respect "des procédures applicables en la matière pour les sociétés cotées", selon les termes du ministre wallon de l’Economie, Jean-Claude Marcourt (PS) - cette discrétion n’excuse en rien l’absence de concertation avec les syndicats. La décision unilatérale de vendre était pour le moins surprenante dans un secteur déjà violemment touché par les restructurations. Notamment dans le bassin liégeois, affecté par la fin de la phase à chaud d’Arcelor avec un des deux hauts-fourneaux déjà fermé. Décision unilatérale d’autant plus choquante que ce sont les travailleurs qui ont produit la richesse d’Arcelor... C’est à eux que les choix économiques appartiennent.

Alors que les maigres 3 pc d’actions détenus par la Région wallonne n’avaient permis que de repousser à 2009 la fin totale du "chaud" liégeois, la Région entendait en juillet vendre 25 autres pour cent de ses parts. A voix autre estimait ce choix très dangereux ; la situation actuelle confirme malheureusement ce point de vue. Le contrôle public se révèle une nouvelle fois indispensable, notamment dans les secteurs de l’énergie.

Côté belge, un vent de patriotisme économique a soufflé dans un premier temps sur l’OPA. Les pratiques sociales de Mittal étaient vivement dénoncées. L’affaire était entendue, on allait défendre Arcelor au nom de la belgitude. Mais Francis Gomez, de la FGTB-Métal liégeoise à, s’est indigné à juste titre dans Le Soir : "Je refuse qu’on présente Arcelor comme un modèle social. A Liège, ce groupe a tué des milliers d’emplois en condamnant nos hauts fourneaux. Comment Mittal pourrait-il faire pire ?"

Pour Paul Liakos, secrétaire général de la CSC-Métal : "Les travailleurs sont perdants quoi qu’il arrive. Si Arcelor gagne, il serrera les boulons pour augmenter le cours de son action. Si Mittal gagne, ce sera la quête des synergies à tout prix. Nous n’avons pas à choisir entre ces deux requins sur lesquels personne n’a de prise." [6]Quels choix économiques s’offrent alors aux métallurgistes d’Arcelor ?

Concrètement, en Belgique, près de 15.000 salariés bossent pour Arcelor : principalement à Liège, Charleroi, Gand et Genk, autrement dit des deux côtés de la maudite frontière linguistique... La solidarité s’impose aux métallos FGTB du Nord au du Sud du pays alors même que leur Centrale syndicale se déchire en ailes flamande et wallonne. [7] Face à la nouvelle donne que représente l’OPA lancée par Mittal Steel, les métallurgistes doivent renforcer leurs liens malgré les querelles de clocher, avant que les rancœurs ne s’installent définitivement. Et doivent tendre la main aux autres travailleurs du groupe. C’est sans doute le moment de poser de nouveaux cahiers de charge communs. Il faut battre le cœur tant qu’il est chaud.

Entre autres au sein des groupes numéros 1et 2 de la sidérurgie, les métallos, quel que soit le pays où ils bossent, doivent s’entraider à acquérir très rapidement les mêmes les avantages sociaux. D’abord afin qu’ils ne se fassent pas gruger par des entreprises capables de leur offrir plus et mieux ; ensuite afin que -par équilibre des pressions sociales- cesse les jeux boursiers au gré des intérêts égoïstes des patrons et des actionnaires.

Union ! Action ! Autogestion !

[Louise]

Related Link: http://www.avoixautre.be
This page can be viewed in
English Italiano Deutsch
© 2005-2024 Anarkismo.net. Unless otherwise stated by the author, all content is free for non-commercial reuse, reprint, and rebroadcast, on the net and elsewhere. Opinions are those of the contributors and are not necessarily endorsed by Anarkismo.net. [ Disclaimer | Privacy ]