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Les manifestations dans la ville de Bassorah, au sud de l'Irak, continuent

category machrek / arabie / irak | luttes dans la communauté | nouvelles author Friday September 14, 2018 05:30author by Zaher Baher Report this post to the editors

Voici un reportage sur les événements qui se déroulent actuellement à Bassorah, la troisième ville en importance en Irak. Les manifestants et manifestantes sont de retour dans les rues depuis le 4 septembre pour réclamer leurs droits fondamentaux.
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Zaher Baher
Iraq
08/09/2018

« Dégage l’Iran dégage dégage, Bassorah est libre » voilà [une traduction libre de] un des principaux slogans que scandent des milliers de manifestants et manifestantes. Les foules agitées sont retournées dans les rues dans l’après-midi du mardi 10 septembre parce que le Premier Ministre Irakien, Haider al-Abadi n’a pas réalisé ses promesses de satisfaire les revendications populaires de juillet.

Depuis le début des manifestations mardi, 10 manifestant-e-s ont été tué-e-s et plus d’une centaine ont été blessé-e-s. Les manifestants et manifestantes ont bloqué la route de Umm Qasr le mercredi 4 septembre. Le port d’Umm Qasr est l’un des quelques ports marchands en Irak, approvisionnant Bassorah et le reste de l’Irak.

Les manifestations ne cessent de croître. Les gens sont très en colère en raison du manque de services les plus élémentaires comme l’eau potable et l’électricité. Dans des températures très chaudes, où la température a atteint 50 degrés, les gens ont manqué d’électricité. Les revendications des manifestations de Bassorah, mentionnées dans l’un de mes articles de juillet (https://www.anarkismo.net/article/31081), n’ont toujours pas été entendues par le gouvernement Irakien.

Le mercredi 5 septembre, les manifestants et manifestantes ont occupé l’édifice du gouverneur de Bassorah et l’ont brûlé. Le jeudi 6 septembre, 4 stations de télévision et 15 quartiers généraux de partis politiques, ainsi que quelques bâtiments gouvernementaux, ont été incendié-e-s. Durant la nuit précédente, des manifestants et manifestantes ont occupé le consulat iranien à Bassorah ; son personnel a pris la fuite et l’immeuble a été incendié.

Les gens de Bassorah reçoivent beaucoup de solidarité des Irakiens et Irakiennes du sud comme du nord. Il y a eu une grande manifestation vendredi le 7, sur la Place Tahrir, à Bagdad en soutien aux revendications populaires de Bassorah.

Il y a des informations non confirmées selon lesquelles des troupes de l’Armée américaine entreraient dans la ville de Bassorah pour surveiller étroitement la situation. D’autres informations parlent de la fuite de la plupart des ministres, des chefs des partis politiques, des dirigeants de compagnies et des directeurs des services principaux de la ville. Certaines informations ont aussi trait à la fuite d’agents du gouvernement, dont les endroits où ils vivent et travaillent ont été révélées par les manifestant-e-s.

Même si je ne souhaite pas justifier la violence des manifestants et manifestantes, il m’apparaît que trop évident que la police, les agences de sécurité et les milices des partis politiques ont été très violentes depuis le début des manifestations dans l’après-midi du 4 septembre. Il y a aussi une autre raison pour cette explosion de colère à Bassorah. Ils et elles sont désespéré-e-s et déçu-e-s que quiconque est venu au pouvoir dans les 15 dernières années, que ce soit au niveau local ou central, ont trahi leurs attentes. Alors que les gens de Bassorah se retrouvent privé-e-s de pratiquement tout, ils et elles voient une petite minorité profiter de la situation et faire la belle vie.

La vérité est que les gens de Bassorah, au-delà de leurs différences, se sont uni-e-s et se sont battu-e-s contre les gouvernements local et central pour faire valoir leurs légitimes et tout à fait naturelles revendications. Cela ne leur a pas pris longtemps pour réaliser que la religion et le nationalisme ne valent pas un seul morceau de pain, un seul médicament, une éducation gratuite, des soins gratuits, la liberté et le reste des droits fondamentaux.

Les manifestations n’ont pas été contrôlées par des partis politiques ou des institutions étrangères. Les manifestant-e-s les ont jusqu’ici rejeté-e-s, car ils et elles ont déjà 15 ans d’expérience avec ce régime. Mais, ils et elles doivent maintenant s’organiser en des groupes indépendants non hiérarchiques dans tous les domaines possibles pour coordonner leur action contre l’État et ses pouvoirs.

Traduction du Blogue du Collectif Emma Goldman

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