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Pollution marine: Une crise d’extinction sans précédent

category international | environnement | opinion / analyse author Friday November 30, 2012 23:05author by Jacques Dubart - Alternative Libertaire-Agen Report this post to the editors

Les espèces marines – flore et faune – disparaissent à un rythme mille fois supérieur au taux d’extinction naturel [1]. Cette crise d’extinction sans précédent est due à l’activité des hommes. La cause de ce processus est une combinaison de pollution déversée dans les écosystèmes océaniques, de réchauffement climatique et de destructions directes.
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Quatre cents zones côtières, soit près de 245 000 kilomètres carrés d’océan sont aujourd’hui des « zones marines mortes » où la pollution tue la quasi-totalité des organismes végétaux et animaux. Vingt pour cent des surfaces de mangrove, environ 3,5 millions d’hectares, ont déjà été détruits. Les mangroves, écosystèmes des régions tropicales, sont parmi les plus productifs et les plus riches biologiquement de la planète. La FAO qualifie la situation « d’effrayante » [2]… La possible disparition des récifs coralliens, notamment ceux des Caraïbes, a fait l’objet d’un rapport scientifique, présenté par l’Unesco le 28 janvier 2008. Une catastrophe majeure est en marche, lourde de dangers pour l’humanité : pénuries de ressources alimentaires, contrecoups économiques, accentuation de la crise écologique sur terre, etc.

Zones marines mortes

Chaque écosystème en crise appelle des réponses adaptées. Un exemple emblématique en France est la question des algues vertes qui prolifèrent dans certaines zones côtières, conduisant à un appauvrissement massif en oxygène et à terme à la quasi élimination des autres formes de vie. Les causes en sont connues : les rejets massifs de nitrates apportés par les fleuves et les eaux de ruissellements, issus principalement de l’agriculture intensive. Des solutions sont elles aussi connues. Le 28 mai 2012, la mission interministérielle chargée de dresser le « bilan des connaissances scientifiques sur les causes de proliférations des macroalgues vertes » a rendu son rapport. Il appelle à la construction d’un « nouveau modèle économique ». Pour une association comme Eau et rivières de Bretagne, il faut en finir avec le processus de concentration des exploitations agricoles, avec les monocultures et avec l’agrochimie, avec « l’élevage hors-sol », et remplacer le maïs par de la prairie… Mais encore faudrait-il avoir le courage politique de s’attaquer aux intérêts capitalistes. Eau et rivières fait le constat suivant : « les silences des deux premiers responsables du pays […] sur le décret nitrates augmentant les surfaces d’épandage […] ont de quoi inquiéter » [3].

Les obstacles ne sont pas d’ordre technique…

Un autre élément de solution à court terme pour combattre la catastrophe en marche serait un véritable développement des aires marines protégées. Les objectifs de Rio étaient de 10% de couverture. Face aux succès avérés de ces réserves « la question n’est donc plus de savoir si l’on doit ou non instaurer des zones océaniques entièrement protégées, mais de savoir où les instaurer » [4]. Faut-il le préciser, l’objectif n’a pas été atteint… Nous n’en sommes qu’à 0,5% des océans [5], surface largement insuffisante pour représenter un début de solution. Les véritables obstacles à une lutte contre la dégradation des écosystèmes marins ne sont pas d’ordre technique. De plus, en termes d’emplois, de conditions de vie, de ressources alimentaires, ces solutions seraient bénéfiques. Par contre des intérêts financiers immédiats sont en cause. La classe capitaliste dominant les institutions étatiques bloque tout. Nous ne pourrons jamais éviter, si nous voulons une quelconque efficacité dans nos luttes, de conjuguer nos luttes immédiates avec un projet de société anticapitaliste et autogestionnaire.

Jacques Dubart (AL Agen)


[1] Voir : www.vedura.fr

[2] idem

[3] Voir : www.eau-et-rivieres.asso.fr

[4] Communiqué de presse de l’association américaine pour l’avancée de la science (Washington, DC : 12 mars 2001).

[5] Andrew Balmford, Pippa Gravestock, Neil Hockley, Colin McClean and Callum Roberts. (2004) The Worldwide costs of marine protected areas. Proceedings of the National Academy of Science USA 101 : 9694-9697.

Related Link: http://www.alternativelibertaire.org

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