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Un atelier de formation anti-oppression au Saguenay

category amérique du nord / mexique | mouvement anarchiste | critique author Monday December 05, 2011 23:14author by Collectif Emma Goldman - Union Communiste Libertaire Report this post to the editors

Hier, avait lieu à Chicoutimi l’atelier de formation « Pratiques féministes et queers contre les oppressions : ce que les antiautoritaires proposent » donné par le Collectif de recherche sur l’autonomie collective (CRAC) et organisé par le Collectif Emma Goldman. Résumé de l'atelier.

Hier, avait lieu à Chicoutimi l’atelier de formation « Pratiques féministes et queers contre les oppressions : ce que les antiautoritaires proposent » donné par le Collectif de recherche sur l’autonomie collective (CRAC) et organisé par le Collectif Emma Goldman.

L’atelier avait trait aux groupes antiautoritaires, soit plus spécifiquement la frange radicale de la mouvance altermondialiste de Montréal à partir de la fin des années 1990. Il s’agit d’une frange dont les groupes sont souvent identifiés ou proches à l’anarchisme contemporain, comprenant des individu-e-s participant, par la base, à diverses luttes sociales et partageant un certain nombre de principes comme l’action directe (action sans intermédiaire), la démocratie directe et l’autonomie collective. Ces individu-e-s sont engagé-e-s dans divers réseaux, par exemple les anti-colonialistes/anti-racistes, les queers radicals et les réseaux contre la répression étatique, mais partagent aussi des réseaux et des ressources communes avec la mouvance antiautoritaire plus large.

Ce réseau plus large est animé par un tronc commun : une culture politique anti-oppression. Cette culture politique ne correspond pas à une résolution qu’il suffirait d’adopter en réunion mais plutôt, à une façon de penser, d’être et de faire autrement et qui demeure très politique. Nous pouvons ici parler d’un « processus », d’une analyse à développer sur nos expériences ou d’une « lunette ».

En premier lieu, l’anti-oppression est une façon de penser pour comprendre la réalité à partir de cette lunette. Celle-ci va à la racine des problèmes, soit les systèmes d’oppression (tels que le racisme, le patriarcat, l’hétérosexisme, etc.). Il ne s’agit pas de victimiser des individu-e-s puisque le problème n’est pas les différences entre les individu-e-s. Le problème c’est la hiérarchie des différences qui amène l’existence de groupes sociaux privilégiés par leur identité. Dans la littérature sur l’intersectionnalité, il est écrit que les gens portent un « sac-à-dos invisible ». Dans celui-ci, on retrouve leurs privilèges et oppressions imbriqué-e-s dans le sac plutôt que compartimenté-e-s. De cette idée d’« imbrication », la situation d’une femme autochtone n’est ainsi pas une combinaison de celle de femme et d’autochtone, mais une situation bien spécifique. Les oppressions et les privilèges sont ancré-e-s dans les normes, la culture, les lois et les institutions de notre société. Cela permet aux groupes sociaux privilégiés d’utiliser leur « pouvoir-sur » (rapport de domination) afin de renforcer leur situation de domination, et conséquemment la hiérarchie des différences.

Les oppressions sont systémiques, et non personnelles. Afin de retrouver leur pouvoir d’agir avec les autres groupes sociaux, les individu-e-s doivent prendre conscience du sac-à-dos qu’elles et ils portent. C’est ensuite qu’elles et ils peuvent agir pour transformer et abolir les systèmes d’oppression qui sont à la racine du problème.

Deuxièmement, l’anti-oppression est une façon d’être différemment une fois que nous sommes conscient-e-s du sac-à-dos que nous portons toutes et tous. Ces questionnements sont souvent provoqués par la confrontation par des paires au sujet de comportements oppresseurs, et les militant-e-s doivent éviter le déni ou la culpabilisation face à celle-ci. Il s’agit ici de briser les processus qui maintiennent la distribution des privilèges et perpétuent l’inégalité.

Troisièmement, l’anti-oppression est également une façon de faire et d’agir à partir de sa propre position. Les individu-e-s partageant une identité avec un même groupe social peuvent à ce titre travailler à l’organisation des luttes de leur communauté, en gardant conscience de leur sac-à-dos. Un travail de soutien et d’allié-e-s peut également être offert dans les tâches d’exécution requises dans les luttes de d’autres groupes sociaux, tout en faisant attention à laisser le « devant de la scène » et les tâches de représentation aux membres de ces groupes. Une foule d’outils et de pratiques existent pour être plus attentifs et attentives à la reproduction des formes d’oppressions dans nos luttes et nos vies (le site web du CRAC en décrit quelques uns), il ne revient qu’à nous de les appliquer afin d’être cohérent-e-s avec nos idées au quotidien!

Nous sommes une image du futur!

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