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Haiti : Violence Silencieuse, Deux Sociétés Deux Écoles Féodalité, Monopole et Exclusion Dans Un Sys

category amérique centrale / caraïbes | Éducation | presse non anarchiste author Monday October 24, 2011 09:24author by Trouillot Raynal - groupe de professeurs Haitiauthor email raynaldotr at yahoo dot frauthor address Haiti: rue gregoire # 76 Petionvilleauthor phone 509-36574554 Report this post to the editors

Deux Ecoles deux societes

Table des matières
Introduction
Écoles néocoloniale Chronologie : 1979-1997
Écoles néocoloniale Chronologie : 1997-2011

Deux sociétés, deux écoles
I- Deux Sociétés :
A- Les classes dominantes
B- Les classes exploitées

II- Deux Écoles :
A- L’école de ceux qui ont le pouvoir en Haïti
B- L’école d’une majorité exploitée et méprisée en Haïti
+ Nécessité pour le peuple d’aller à l’école
+ Manifestation d’un individu, d’un peuple n’ayant pas la chance de subvenir à ces besoins élémentaires et d’aller à l’école.
+ En Haïti la grande majorité du peuple ne fréquente pas l’école
+ Les obstacles, les difficultés et les barrières dressées par les nantis pour empêcher que le peuple aille à l’école.
Les obstacles, les difficultés et les barrières dressées dans les écoles publiques
Les obstacles, les difficultés et barrières dressées dans les écoles privées
C- Le corps enseignant en Haïti et répartitions géographiques.
+ Les enseignants au niveau préscolaire
+ Les enseignants au niveau fondamental
+ Les enseignants au niveau secondaire
+ Les enseignants au niveau universitaire
+ Personnel enseignant et langues
+ Profil des enseignants selon le niveau d’études dans un pays rongé par l’exploitation, le chômage, les situations humiliantes, le mépris …
Petit-bourgeois individualistes, hypocrites et concurrents impitoyables les uns contre les autres.
Majoritairement, ils font leur formation et projettent des perspectives d’avenir, d’évolution de carrière que sous contrainte, par nécessité, parce que ne trouvant rien autre chose à faire…
+ Les enseignants au niveau préscolaire
+ Les enseignants au niveau fondamental
+ Les enseignants au niveau secondaire
+ Les enseignants au niveau universitaire
+ Salaire des enseignants
D- L’Élève et l’Étudiant : profils dans ce système d’apartheid dans lequel nous vivons :
+ Et nous trouvons les jeunes bourgeois, surtout petit-bourgeois tout au long d’un processus, tout au cours de leur vie :
+ Ce sont des jeunes dont les études ne les intéressent guère parce que…
E- L’État haïtien, l’État néocolonial dans le domaine de la connaissance
+ Fonctionnement du système éducatif haïtien
+ Quels sont les moyens utilisés pour arriver à ces objectifs?
+ Résultat de ce fonctionnement
+ La réforme :
+ Quelle est donc la réponse de l’État haïtien à cette nécessité de réforme?
+ Dans le grand orchestre de la magouille, la partition de la communauté internationale au niveau international:
Promesses tout aussi Fausses et espoirs tout aussi faux sans cesse renouvelés à l’endroit des peuples
Et c’est le colonBlanc qui parle et la ferme ! (En bon créole « fèmen djòl ou ! »).
+ Conséquences de la réforme éducative et du machiavélisme de nos dirigeants à tenir le peuple dans le sous-développement, dans la féodalité:

Conclusion

ÉcolesChronologie : 1979-1997/ ÉcolesChronologie : 1997-2011
ÉcolesChronologie : 1979-1997, cela fait déjà presque deux décennies que les classes dominantes, celles qui dirigent le pays, disent opérer une réforme de l’enseignement en Haïti, un projet de réforme datant de 1978 aussi ancien que tous les autres projets de réforme, (réforme économique), entamés sous la présidence de Jean Claude Duvalier. Cela fait 32 ans, à peu près, que cette impossible réforme est en cours pour en finir avec une violence silencieuse de près de deux siècles d’indépendance. D’après un rapport du Ministère de l’Éducation Nationale (M.E.N.) datant de 1990, nous citons ce qui suit:
“Entre 1971 et 1983, le nombre d’enfants à s’inscrire au primaire passait de 323.000 à 723.000. En dépit de cette demande pour l’éducation le taux de fréquentation scolaire est toujours inférieur à 50% chez les enfants en âge de fréquenter l’école”.
Toujours dans le même texte, un peu plus loin, nous citons:
“A l’analyse, la situation du système éducatif haïtien tant aux niveaux primaire que secondaire ou universitaire est alarmante. Entre 1986-1987, sur 1000 enfants qui entraient en 1ère année (CP1), seulement 125 arrivaient en 6ème année (CM2), 666 abandonnaient soit 88,9%. Sur 245 qui entraient en 6ème (7ème) 116 auront abandonné avant la 3ème. Sur 105 qui arrivaient en seconde, 66 auront abandonné avant la philo. Sur 1.000 enfants d’une génération, 26 seulement obtiennent leur bac 2. Nous pouvons dire que le “système éducatif est marqué au niveau du secondaire par:
- le gaspillage provenant de l’abandon et non du redoublement;
- une forte sélection à la fin de la classe de rhétorique;
- les déperditions entre la 6ème et la rhéto normalement réparties, avec un taux de l’ordre de 60% en rhéto”.
Ce rapport nous dit que:
“Le taux d’analphabétisme est estimé à plus de 70%. Il existe actuellement plus de 2 millions d’analphabètes âgés de 15 ans ou plus. En l’an 2000, ce chiffre atteindra 2,5 millions si entre-temps rien n’est fait.” (Rapport BACC décembre 1983).
Que se passe-t-il donc dans le système éducatif haïtien, plaque tournante de toute promotion sociale légale? Il se passe que derrière toutes les tentatives entreprises, en faveur d’un changement du système scolaire, se cache une effrayante réalité, une violence silencieuse. En fait, nous nous trouvons, dans un seul et même pays, en présence de deux sociétés de deux écoles comportant monopole et exclusion...
Et encore de 1997-2011, presqu’une décennie et demie, rien n’a vraiement changé. Au contraire, les choses se sont empirées...
Et ceux qui prennent promotion sociale se sont les corrompus du système, les dilapideurs du trésor public, les dileurs de drogue, les Dames Saras dans leur blanchiment d’argent sale au Panama-Haïti par exemple, les chefs kidnappeurs dans leurs opérations de kidnapping, les tueurs à gage économiques, les contrebandiers de la frontière haïtianno-dominicaine, les contrebandiers au bord de mer, et aussi hier les opérateurs de coups d’État ou de coups de force ainsi que ceux qui les financent, les élus locaux ainsi que leurs clans, entre copains et copains...
Les modèles pour nos enfants. Tout en décriant la perte des valeurs hypocritement, vérité que beaucoup de monde ne dit pas : papa, maman, tonton et tantine, presse nationale et internationale, musiciens, intellectuels, professeurs, écrivains et livres en folie.
Et c’est comme ça que le système d’apartheid se maintient, dans la corruption, dans l’impunité assurée, la prostitution, dans l’incompétence, dans les politiques de chez vide et aussi politiques de trahison nationale, dans des promesses qui ne se tiennent pas, dans l’occupation et dans l’assistanat permanent...
La logique du système c’est qu’un monde informel fait de l’argent sans grand bagage intellectuel, et même de l’argent facile, donc à quoi bon d’étudier, à quoi bon d’aller à l’école, encore de faire plus de quartorze années pour ne recueillir que des prunes ...

ÉcolesChronologie : 1997-2011
1997-2003 : les exclus du système de toujours ce sont les fils et filles de la paysannerie, du prolétariat, du sous-prolétariat et d’une partie de la classe moyenne, l'éducation non à la portée d'orphelins de la guerre de basse intensité, orphelins du sida, des orphelins du coup d’état de 1990-1994 et des massacres périodiques, perpétrés contre la population revendicative d’Haïti ;
2003-2004 : constructions et restaurations, et embellissement d’écoles publiques à la veille de la commémoration des 200 ans de notre indépendance et à la veille du coup d’état sanglant contre le pouvoir Lavalas du moment.
- L’absence de maitres dans les nouvelles structures ou le manque d'enseignants qualifiés et de matériels pédagogiques reste toujours le lot de très nombreuses écoles.
Beaucoup de dirigeants oublient ou font semblant d’oublier que l’école, ce n’est pas d’abord la construction, les murs mais bien les maîtres, les élèves, un système éducatif en rapport étroit à l’économie réelle du pays, un matériel scolaire adéquat, un appui à la nutrition-santé- éducation en hygiène, une infrastructure et services sanitaires adéquates le tout est lié au paiement régulier des maitres ;
- La discrimination à l'encontre des filles est toujours largement répandue et maintenue ;
- Le problème de cycle d’orientation du système éducatif ainsi que les débouchés sur le marché du travail toujours présent ;
- La restauration des places publiques également a été à l’ordre du jour ; espace qu’élèves et étudiants utilisent généralement pour étudier (2003-2004) ;
UNICEF 2004 nous dit : « Le Système éducatif haïtien accueille 2 691 759 élèves dans 15 682 écoles. Alors que le secteur public reçoit 20% des élèves (538 963) dans 9% des écoles (1420 écoles publics), le secteur non public accueille 80% des élèves (2 152 796) dans 91% des écoles (14 262 écoles non publiques) ».
« Le taux net de scolarisation est de 65% et le taux brut de 124% : les élèves âgés de 14 ans sont plus de 418 000, dont 46% de filles, et les élèves ruraux sur âgés pour l’entrée en 1ère année sont plus de 62%. Ces chiffres mettent en évidence l’énorme poids des enfants sur âgés dans la problématique de l’éducation en Haïti ».
« Le taux net d’inscription dans le primaire est de 68% et parmi ceux qui sont admis en 1ère année, seulement 16,6% atteindront la 5ème année. Moins de 2% des enfants finiront le secondaire. Près de 500 000 à 600 000 enfants entre 6 et 12 ans (1/3 de ce groupe d’âge) ne sont pas scolarisés ».
UNICEF 2004
Sous Gérard Latortue, pas de changement significatif, c’est la même rengaine; la priorité était plutôt à la chasse aux sorcières, aux massacres et à l’assassinat du peuple revendicatif du 7 février 1986.
Et puis le 12 janvier 2010 un tremblement de terre frappe le pays : beaucoup d’écoles ont été détruites par le séisme :
- On compte des morts au niveau des maîtres, des élèves, des étudiants ;
- On compte des morts au niveau des parents ;
- On compte des morts au niveau des directeurs d’établissements scolaires ;
- On comte des morts au niveau du personnel de l’Education Nationale ;
Le pays connait un net recul en matière d’éducation : année perdue pour certains, droit à l’école pour un nombre incalculables d’enfants et d’adultes.
Intervention directe de la communauté internationale dans le secteur éducatif et l’administration néocoloniale du pays de façon artificielle parce que faite en dehors de tout mouvement de production, et de création de richesse dans le pays :
- Des abris provisoires, de pavillons ont été construits pour les écoles sinistrées aussi bien privées que publiques;
- L’organisation de la cantine pour enfants spécifiquement a été de toute nécessité ;
- L’endettement du pays se poursuit, une aubaine et des opportunités pour les charognards tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays.

Deux sociétés, deux écoles
Pour comprendre l’école haïtienne il est de toute nécessité de faire un bref aperçu de l’histoire haïtienne.
Après l’indépendance du pays, en 1804, nous constatons la formation de deux sociétés et l’élaboration d’une forme d’apartheid camouflé. Au départ, pratiquement, il n’y avait pas d’écoles pour les masses populaires. Pendant plus d’un siècle, l’école haïtienne n’a existé que pour une minorité. Comment cela a-t-il été possible?
- Par l’installation du féodalisme agraire et le blocage des forces productives: l’économie du pays repose sur la production de café, le secteur industriel est inexistant et l’absence d’école ne semble nuire à personne).
- Par la destruction obligée des structures économiques pendant la guerre de l’indépendance.
- Par l’isolement d’Haïti par les forces coloniales: (l’esclavage n’est aboli aux États-Unis que dans les années 1860-1864.
- Et Haïti va rater la révolution industrielle qui va se faire en Europe (Haïti victime d’exclusion au niveau internationnal).
Puis grands bouleversements vont se produire dans le monde: la première guerre mondiale, la révolution bolchevique, l’affranchissement obligé des pays colonisés (De la colonisation directe à la colonisation indirecte), la deuxième guerre mondiale, l’émergence des pays du tiers monde sur la scène internationale, le développement des moyens de télécommunication et de transport qui raccourcissent les distances entre États et dans cette mutation parmi les grandes mystifications du moment : le mouvement indigéniste et de la négritude…
Haïti ne reste pas étranger à ce bouleversement, même si les structures économiques traditionnelles demeurent inchangées. Sous la poussée de la lutte de classes, l’école haïtienne va subir certaines modifications: augmentation de la population scolaire, d’où multiplication des écoles. Cependant comme ce changement n’est pas lié au développement des forces productives locales, la multiplication des écoles, au lieu de contribuer au progrès du pays, crée plutôt une situation de crise. Entrons dans les détails plus marquants:
- Historiquement parlant c’est-à-dire à partir de notre indépendance, de 1804 à nos jours, l’État haïtien n’a créé que très peu d’écoles; d’abord en établissant quelques lycées ensuite en laissant l’éducation au soin des écoles congréganistes avec la signature d’un concordat avec l’église en 1860 sous la présidence de Geffrard, concordat renouvelé en 1960 sous le régime fasciste de Duvalier.
- A la première occupation américaine 1915-1934: c’est la fermeture de la plupart des écoles en milieu rural et la centralisation des services sociaux, écoles comprises, dans Port-au-Prince la capitale d’Haïti surnommé « La république de Port-au-Prince ». Des structures ont été mises en place par l’occupant permettant ainsi un élargissement des classes moyennes dont le leitmotiv est “chacun pour soi, Dieu pour tous”. Ces classes, fortement empreintes de sentiment d’infériorité et de racisme, vont finir par aboutir au fascisme sous Duvalier...
- Dans les années 60 sous le régime de François Duvalier (1959- 1970), il y eut la répression sauvage des cadres intellectuels du pays dont une bonne partie a du prendre l’exil. Et partage et pillage de ces cadres entre pays impérialistes française, canadienne, américaine…
- Vint ensuite le régime de Claude duvalier (1970- 1986) avec la réforme éducative du ministre Joseph Bernard (1978-82).
Mais les symptômes persistent venant des écarts entre deux sociétés deux écoles:

I- Deux Sociétés
Les classes dominantes
En Haïti, dans la société néocoloniale ou nous vivons aujourd’hui, nous avons devant nous une bourgeoisie bicéphale, une bourgeoisie impérialiste et une bourgeoisie locale, toutes deux étrangères aux intérêts du pays. Constituées en classes dominantes, ces deux bourgeoisies ainsi que les grands propriétaires terriens accaparent à l’encontre des masses populaires tous les avantages sociaux du pays.
- Elles ont la possibilité de donner à leurs enfants, pour leurs études, tout le matériel didactique nécessaire et demandé.
- Elles n’ont aucun problème quant au transport de leurs enfants vers les établissements scolaires. Ces enfants ont soit une voiture personnelle ou la possibilité de payer un abonnement pour un transport privé.
- Leurs enfants sont avant tout francophones et anglophones au détriment du créole.
- Elles n’ont pas de problème quant à la langue scolaire (le français ou l’anglais).
- Leurs enfants ont la possibilité de prendre des leçons particulières en ce qui concerne les matières de l’enseignement classique et également dans le domaine de l’art, leçons de piano, danse, art martiaux...
- Elles ont la possibilité d’envoyer leurs enfants étudier à l’étranger ou, après le Bac, de poursuivre leurs études en terre étrangère.
- Ce sont elles qui bénéficient vraiment de Bourses d’études, de prêts et de subventions etc.
- Elles n’ont pas de problème quant à la satisfaction des besoins fondamentaux qui sont le manger, le boire, le dormir, la santé...
- Par ailleurs, les loisirs ne manquent pas: télévision avec antenne parabolique, concerts, musique, cinéma, théâtre, sport en tout genre (le tennis, le volley-ball, la basket-ball, football, la natation...).

Les classes exploitées
Nous entendons par classes exploitées, la paysannerie pauvre du pays, la classe ouvrière et le sous-prolétariat, étudiants, petits soldats de la classe moyenne. D’après Un rapport ”Haïti en Chiffre”, publié en 1983, 70% des haïtiens appartiennent à la paysannerie pauvre du pays, la classe ouvrière est embryonnaire et le sous prolétariat important constitue la vaste réserve de cette classe ouvrière, cantonnée dans les villes et particulièrement dans Port-au-Prince communément surnommée “La République de Port-au-Prince”, une république ségrégationniste qui centralise infrastructure et superstructure.

Nécessité pour le peuple d’aller à l’école
Nous entendons par le mot “École”, une institution visant à former et à informer les individus indistinctement en leur apprenant à lire, à écrire et à comprendre la réalité du pays dans le cadre d’un programme de développement répondant à la satisfaction de leurs besoins, aux besoins réels du pays.

Manifestation d’un individu, d’un peuple n’ayant pas la chance de subvenir à ces besoins élémentaires et d’aller à l’école.
A ce sujet nous sommes en présence de deux états bien distincts physiques et psychiques.
- Sur le plan physique, la personne n’ayant pas la possibilité de satisfaire ses besoins fondamentaux les plus élémentaires (le manger, le boire, le dormir), est affaibli et ne peut de ce fait apprendre qu’avec difficulté.
- Sur le plan psychique, la personne est souvent mal à l’aise; elle a quelque fois honte d’elle même et manque d’assurance, elle se renferme sur elle même, et n’a pas une conscience de classe mais bien un instinct de classe.

En Haïti la grande majorité du peuple ne fréquente pas l’école
Quelle explication nous donne les classes dominantes à la radio, à la télé et dans les autres médias?
- C’est le fait que le pays n’a pas d’argent;
- C’est l’effet de la surpopulation;
- Le paysan a peur que son enfant, développé physiquement et intellectuellement, ne se retourne contre lui et contre toute la famille;
- Le paysan n’est pas intéressé, il a besoin de son enfant dans le champ familial comme main-d’œuvre.

Quelle explication scientifique pouvons nous donner au fait que la majorité de la population ne puisse pas aller à l’école?
- La raison fondamentale est qu’il existe une mauvaise répartition des richesses du pays en terre, usines, “factory” et de ce fait l’accumulation du capital, pouvant répondre à la satisfaction des besoins fondamentaux, est impossible.
- La deuxième raison de cet empêchement est que le peuple est exploité et même surexploité. Encore ici, l’accumulation est impossible.
- La troisième raison est que ce sont les classes dominantes qui prennent les décisions dans le pays, décisions hypocritement pleines de bonnes intentions et qui aboutissent en réalité à des conclusions racistes, sexistes et fascistes...

Les obstacles, les difficultés et les barrières dressées par les nantis pour empêcher que le peuple aille à l’école.
Les obstacles, les difficultés et les barrières dressées dans les écoles publiques
+ Par rapport à la population en âge d’aller à l’école, il y a très peu d’écoles dans les milieux ruraux et dans la manière dont ces quelques écoles existantes fonctionnent c’est à dire sans aucun rapport avec les secteurs clé de ces milieux qui sont l’agriculture et... l’agro industrie.
+ Un problème de langue subsiste. Malgré les acquis de la constitution de 1987, c’est la langue française qui est la langue prédominante et ségrégationniste dans le milieu scolaire et dans l’administration du pays. Ce sont les classes dominantes du pays et une minorité des classes moyennes qui ont jusqu’à présent la tradition du parler français mais qui imposent aux autres de l’utiliser en tant que langue en soi et non en tant qu’instrument de travail.
La langue créole parlée par la majorité des haïtiens, langue maternelle, langue nationale, langue de tout le monde est négligée voire même méprisée comme d’ailleurs tout ce qui est haïtien.
+ Face à la situation de misère du peuple, le cycle d’étude est trop long: une question de temps, d’argent et d’énergie.
- Une question de temps: pour arriver à suivre et à terminer le cycle préscolaire, primaire, technique, secondaire et universitaire, l’enfant du peuple doit passer plus de 14 ans à l’étude. L’État haïtien, en tant que plus grand employeur dans le pays, se voit dans la nécessité de ralentir la vie par tous les moyens, pour ne pas être débordé par les demandes d’emploi, encore que Port-au-Prince, dans son état actuel, est synonyme d’Haïti par sa centralisation à outrance, dans ce système néocolonial, d’apartheid nord américain.

- Une question d’argent: dans les écoles publiques, c’est vrai que l’enfant du peuple n’a pas d’écolage à payer mais il est obligé de répondre à une série de dépenses et de frais: le matériel didactique en Haïti, livres, cahiers, plumes, les librairies coûtent cher, les bibliothèques sont inexistantes, pauvrement pourvues ou négligées... La toile pour l’uniforme imposée par l’établissement scolaire est couteuse, à l’avantage d’un commerçant ayant un monopole lui permettant de fixer le prix de l’aune selon son bon vouloir.

- Une question d’énergie: les enfants du peuple ne peut satisfaire ses besoins les plus élémentaires: le manger, le boire, le dormir, le transport, le loisir, la santé... Dans ces conditions, Ils ne sont pas en mesure d’apprendre. Le courage leur manque et l’absence d’orientation professionnelle à partir des aptitudes, des tendances et préférence des individus, aggrave cet état de choses. Il n’y a pas vraiment de sections dans le système d’enseignement du pays et de jeu de coefficient selon les sections et dans un cadre de développement socio-économique du pays.
Il n’est pas exagéré de dire que bon nombre d’enfants du peuple, du système d’enseignement, en sort déséquilibré et souvent aigris.

Les obstacles, les difficultés et barrières dressées dans les écoles privées
Étant donné que l’administration coloniale nord américaine en Haïti ne bâtit pas d’écoles ou presque pas d’écoles dans les milieux ruraux, des businessmen haïtiens et étrangers profitent de cette politique réactionnaire et ségrégationniste de l’État pour réaliser des profits scandaleux dans le domaine de la connaissance.
+ Ils créent des crèches, des écoles primaires, des écoles secondaires et depuis peu des universités privées, des cantines coûteuses, des assurances alléchantes et souvent inopérantes, et d’interminables frais durant l’année académique.
Tout comme les autres activités, l’activité scolaire sportive est surtout une source d’argent n’ayant aucun lien avec une vraie activité sportive qui permettrait éventuellement une représentativité aux jeux olympiques.
+ Dans les écoles privées, l’écolage augmente au fur et à mesure que l’élève change de classe.
+ Dans les écoles privées, l’écolage augmente en fonction de la crise qui ronge le pays. Cette crise de chez nous additionnée à la crise mondiale particulièrement nord américaine et occidentale résulte de l’inégalité sociale due à la domination et à l’exploitation des masses paysannes et de la classe ouvrière, du droit au travail refusé à la majorité de la population et au fait de l’insécurité de l’emploi et du non-droit des pays comme le nôtre de disposer d’eux-mêmes.
Mais les choses ne s’arrêtent pas là. Plutôt que de mettre l’école haïtienne en question et de trouver des solutions, les businessmen profitent de la dispersion, du caractère anarchique existant dans les écoles et au niveau des méthodes d’enseignement des matières, pour grossir encore leurs comptes en banque. Ils créent des écoles de langue française, anglaise et espagnole:
Ils créent un nombre incalculable d’écoles soit disant spécialisées en dispensant des cours de français, d’anglais et d’espagnol, et en faisant miroiter la possibilité de trouver un job alléchant sur le marché du travail.
De toutes les langues étrangères, c’est l’espagnol que la classe dominante à travers l’administration néocoloniale nord américaine néglige le plus.
- Dans les écoles de formation classique, le temps accordé à l’espagnol est moins important que pour les autres langues. Un coefficient défavorable, accordé à la langue espagnole par le système, montre bien que ce n’est pas le fait du hazard.
- Le nombre d’écoles “spécialisées” dispensant des cours de langue espagnole est nettement inférieur à celles dispensant des cours d’anglais et de français. Ne dirait-on pas une politique visant à isoler le pays du reste des pays latino américains et antillais qui nous entourent?
+ Pour terminer, les hommes d’affaires haïtiens et étrangers profitent de la politique réactionnaire de l’État haïtien en créant des écoles commerciales, mécaniques et techniques, en général non pas pour les besoins du pays mais pour les besoins des pays étrangers, donc pour les besoins de l’extérieur:
- Les classes dominantes, à travers l’État haïtien, exige la rhéto ou la philo pour entrer dans ces écoles professionnelles, ce qui empêche un bon nombre d’enfants du peuple d’y accéder et l’un des prétextes évoqués est que la demande est trop grande... Ce qui vaudrait à dire : « Merde ! Tròp pèp sou moun ! ».
- Par ailleurs les classes dominantes créent des écoles ménagères, de couture et des écoles de cosmétologie etc..., une mystification dressée contre les femmes du peuple, et d’une partie de la classe moyenne dans l’optique de maintenir la femme au foyer, sans autre qualification ou horizon…
Ainsi pouvons-nous dire sans ambages qu’avec la complicité des classes dominantes à travers l’administration néocoloniale nord américaine d’Haiti, un bon nombre de directeurs d’écoles privées forment un véritable gang.

II- Deux Écoles
A- L’ école de ceux qui ont le pouvoir en Haïti
Quelle éducation? Quels maîtres? Quelle école? Quels citoyens? Quel type d’homme et de femme haïtien à former? Quel développement pour Haïti? La réalité en dit long. En effet, le système éducatif haïtien est au service non pas du peuple, mais de préférence au service des seules classes dominantes.
1- Les classes dominantes ont les meilleures écoles liées à leurs seuls intérêts, écoles qui ne correspondent pas aux intérêts des masses populaires et par conséquent aux intérêts du pays:

a) En ce qui concerne le matériel didactique: ces écoles n’ont aucun problème; elles sont pourvues de tout et les manuels utilisés sont surtout étrangers et répondent profondément à leurs besoins de domination en pays colonisé.
b) En ce de réforme pédagogique: ces écoles bénéficient de la formation des maîtres et de la supervision pédagogique.
c) Le curriculum de ces écoles est adéquat: ces écoles tiennent compte de l’évolution des êtres et des choses non seulement au niveau national mais aussi et surtout au niveau international.
d) Le personnel de ces écoles a un véritable statut d’enseignant: Ces écoles regroupent les meilleurs professeurs dans le cadre du système, et ils sont d’abord étrangers puis haïtiens.
e) En terme de fonctionnement de l’établissement dans son ensemble: Il y a un haut degré d’hiérarchie. Et cette haute hiérarchie va de paire avec une structure généralement bien charpentée de l’établissement.
f) En ce qui concerne l’infrastructure, le local, la répartition planifiée de celui-ci, de l’espace en générale: ces écoles n’admettent point l’improvisation et coordonnent leurs activités en vue de mieux défendre leurs intérêts et de bénéficier de tous les avantages offerts par la société néocoloniale.
g) En matière de financement, d’économie, d’administration: les moyens ne manquent pas pour améliorer la qualité de l’enseignement en conformité aux efforts et aussi aux normes pédagogiques de référence nationale et internationale d’éducation.
h) En terme d’organisation en général, on peut dire qu’un véritable projet éducatif a été bâti pour Haïti mais l’Haïti d’une minorité égoïste. C’est un fait constaté par bon nombre de personnes dans le pays et l’enfant qui passe toute une partie de sa vie dans ces écoles bénéficient de relations sociales constituant un atout pour se tailler, à la fin de ses études une place enviable dans la société ou tout simplement sur le marché du travail.
A1- Quelles sont ces écoles?
a) Ce sont en premier lieu des écoles qui n’ont aucun rapport véritable avec le Ministère de l’Éducation Nationale.
- Le lycée Français, l’Union school.
b) Ce sont les traditionnels écoles congréganistes (écoles des Frères de l’Instruction Chrétienne - F.I.C- )
c) Ce sont les quelques écoles privées qui font la navette entre les deux premières écoles citées ci-dessus. Nous avons le Collège International, le Collège Antillais pour ne citer que cela,... écoles utilisant un système de jumelage.

B- L’école d’une majorité exploitée et méprisée en Haïti
L’école haïtienne n’est pas à l’avantage des masses exploitées et méprisées. Ne pouvant pas pertinemment interdire aux masses l’accès à la connaissance de façon formelle comme cela a été le cas sous colonisation française avant 1804, les classes dirigeantes s’arrangent de façon informelle en continuant cette tradition, en se perdant dans de belles intentions et d’efforts incessants, stériles. Ces efforts n’aboutissant pas, donnent ouverture à des réflexions ségrégationnistes, racistes, visant à faire croire à la fatalité d’une race d’hommes incapables. Dans ce cas aurons-nous à parler d’école en milieu rural et d’école en milieu urbain communément appelées “écoles borlettes”
- Les Écoles nationales ou écoles primaires publiques;
- Les lycées au niveau du cycle secondaire;
- Les Écoles privées également sans grand appui financier comme les écoles citées plus haut.

B1- L’école en milieu rural: cette école est assurément l’école la plus défavorisée.
a) En ce qui concerne le matériel didactique, les élèves et même les maîtres confrontent un manque, voir même une absence constante de matériels pédagogiques et d’équipements scolaires.
b) En terme de réforme pédagogique des manuels scolaires sont désuets. Il arrive souvent que des manuels scolaires jetés à la poubelle par les écoles des nantis soient récupérés par les écoles-borlettes en quête constant de voies et moyens de fonctionnement.
c) Le curriculum de ces écoles est inadéquat: les programmes pédagogiques passent toujours à coté des besoins réels du peuple et sont aujourd’hui dépassés par rapport aux écoles des nantis. On apprend pour apprendre et l’enseignement n’est pas dispensé pour répondre à la satisfaction des besoins de la communauté dans le cadre d’un plan de développement économique et de décentralisation.
d) Le personnel de ces écoles n’a pas un véritable statut d’enseignant: dans les écoles fréquentées par les enfants du peuple, les maîtres sont pour la plupart des illétrés qui se chargent d’apprendre aux élèves à lire et à écrire. Ces maîtres n’ont presque jamais participé à des sessions de formation parce qu’ils n’en trouvent que rarement l’opportunité.
Nous profitons aussi de signaler les bas salaires des enseignants dans ces écoles. Ce sont les salaires de la honte, des salaires de pitié...une pitance donnée à l’enseignant et qui lui enlève toute dignité. De tels salaires n’incitent ni à donner du rendement en salle de classe, ni à vouloir faire carrière dans l’enseignement. Et pour tout dire, ce n’est pas seulement les élèves qui abandonnent l’école mais également les maîtres.
A signaler que le peu de performance de beaucoup de maîtres dépourvus de formation pédagogique vient en grande partie du choix, de professeurs non qualifiés, par les directeurs. Ce choix permet aux directeurs d’offrir n’importe quel salaire aux professeurs non qualifiés et du même coup de faire du chantage vis-à-vis des maîtres qualifiés et de les mieux exploiter.
e) En terme de fonctionnement de l’établissement dans son ensemble, le calendrier présenté par l’Éducation Nationale et l’horaire de travail de l’école sont rarement respectés. La notion de temps de “l’en-dehors” et dans les villes n’est pas la même. Dans les villes où il existe une certaine infrastructure et une certaine superstructure, le rythme de vie est plus ou moins dynamique surtout à Port-au-Prince, la capitale, tandis que le rythme de vie de “l’en-dehors” est plus lent, beaucoup plus pesant. Compte tenu du fait que ces régions sont privées d’eau, d’électricité, de téléphone, de route, et qu’il n’existe pas la moindre commodité de transport ces élèves et professeurs font des kilomètres à pied.
Toujours en termes de fonctionnement, souvent parle-t-on de fermeture d’écoles privées fonctionnant dans les zones défavorisées suite à l’incapacité des parents de supporter les charges financières ou de fermeture des “écoles du soir”, et celles fonctionnant le soir pour cause d’insécurité et de rationnement du courant électrique.
N.B.- Nous signalons ici que les élèves de l’école du soir, après quelques années d’étude, se retrouvent les mains vides, sans aucune compétence professionnelle.
f) En ce qui concerne l’infrastructure, la répartition planifiée de l’espace, de l’environnement immédiat, les conditions de travail sont difficiles. C’est l’improvisation; les salles de classes fonctionnent le plus souvent sous des tonnelles, dans les locaux de l’église, dans des maisons d’habitation transformées en salles de classe, espaces presque toujours insuffisants par rapport au nombre de classes des établissements. Souvent des professeurs sont en charge de deux ou plus de deux classes à la fois.
Il reste à signaler que suite à ces problèmes d’infrastructure, les enfants sont littéralement entassés dans des salles exiguës, entassés comme des sardines et ils sont par conséquent moins aptes à l’étude.
g) En matière de financement, d’économie, d’administration, l’État néocolonial, ségrégationniste nord américain d’Haïti se fiche éperdument du bon fonctionnement de ces écoles, en laissant entendre que le pays est pauvre, que le pays n’a pas d’argent. Il se contente tout juste de financer le minimum pour montrer sa bonne foi. Et les rémunérations des professeurs et autres versements accusent souvent de grands retards. Et nous constatons par ce moyen de contrôle:
- Une faible capacité administrative de ces écoles.
- L’ignorance du directeur ou du personnel en ce qui concerne les notions les plus élémentaires d’administration scolaire. C’est la routine qui prévaut.
h) En terme d’organisation en général: c’est l’organisation des classes dominantes planifiant à travers l’État haïtien la désorganisation des classes exploitées avec la complicité du “grand frère nord américain” et faisant aujourd’hui l’apologie du néolibéralisme. Ce n’est pas étonnant si:
- “Au niveau organisationnel, le système éducatif est caractérisé par une déficience des organes mêmes, chargés de régler et de maintenir son fonctionnement à la base.
- Sur le plan pédagogique, l’inspection scolaire ne joue pas de façon efficace son rôle de supervision et de régulation. Si ce corps existe pour le fondamental, au niveau du secondaire il est tout à fait inopérant et n’existe même pas de nom au niveau universitaire”.

B2- L’école dans les villes de province et dans Port-au-Prince la capitale d’Haïti, souvent dénommée “La République de Port-au-Prince”: De la même façon que les écoles en milieu rural, c’est l’impossibilité d’améliorer la qualité de l’enseignement et d’augmenter la capacité administrative dans les écoles urbaines. Aussi est-il difficile de parler de possibilité de développement institutionnel, de mettre dans le cadre du système existant un minimum d’organisation avec un plan stratégique de réalisation d’un certain nombre d’objectifs. Les besoins de ces écoles découlent de leurs caractéristiques mêmes. En clair ces besoins se ramènent :
- à la coopération et solidarité entre elles et entre gens des communautés locales
- au soutien financier et une volonté politique de répondre aux besoins de la majorité de la population;
- à l’équipement et matériel didactique;
- à l’encadrement pédagogique et administratif;
- à la construction des locaux.
Ainsi donc, contre la majorité de la population, les obstacles, les difficultés, les barrières sociales et culturelles se présentent sous différentes formes: financière, économique, linguistique, administrative et technique, politique et militaire, idéologique, psychologique et psychique...Et nous finissons par voir et comprendre qu’un grand nombre d’écoles en milieu rural et urbain sont défavorisées et ne parviennent même pas à scolariser voir alphabétiser les gens de la zone. Les enfants quittent les écoles sans savoir vraiment lire, écrire ou compter. Ils n’ont à la mémoire que quelques notions apprises par coeur et non comprises; les mécanismes de la pensée n’ayant pas été mis en branle. Devenus adultes, leur intelligence est celle d’individus que la société néocoloniale relègue au rang d’analphabètes fonctionnels, d’intermédiaires offrant leur service corps et âme aux classes dominantes, intermédiaires victimes du système et luttant pourtant contre les revendications et contre l’amélioration de la qualité de vie des masses populaires. Ces élèves sortants de ces écoles publiques et des écoles borlettes ne lisent presque pas et quand ca leur arrive, ils ne peuvent pas se concentrer longtemps. Ils ne retiennent pas grand chose et de ce fait, ils ne sont pas informés des progrès réalisés par la science et la technique dans le monde.
Il est à signaler qu’au fur et à mesure que passe les années, certains de ces élèves ne gardent, de leur passage à l’école, que leur signature qu’ils apposent au bas d’un document péniblement.

C- Le corps enseignant en Haïti et répartitions géographiques.
Les enseignants au niveau préscolaire
En milieu rural, la première année fondamentale représente souvent le premier contact des petits avec l’école. L’enseignement préscolaire n’est donc pas généralisé en Haïti ; il y a les problèmes économiques des Parents, et aussi le vide institutionnel dans les provinces. Selon un rapport publié par le ministère de l’Education Nationale (2001), sur 210 écoles préscolaires répertoriées, les enseignants se répartissent comme suit dans les différents départements géographiques :
Département Nombre d'enseignants :

Ouest 352
Sud 114
Artibonite 97
Nord-est 53
Nord 55
Grande-Anse 39
Sud-est 21
Nippes 28
Centre 9
Total 768

Les enseignants au niveau fondamental
« Ils sont répartis dans l’ordre de 54 % pour le milieu rural et de 47 % pour le milieu urbain. Les départements géographiques semblent bénéficier d’une répartition équilibrée sur le plan quantitatif (cf. Moisset et Merisier, 2001). Les départements les plus petits comme le Centre, le Nord-est, la Grande-Anse, les Nippes et le Sud-est reçoivent entre 8 et 9% de l’effectif et les plus grands entre 10 et 13 % ».
Les enseignants au secondaire
« Les enseignants du secondaire se répartissent 21 % pour les zones rurales (23% des professeurs à temps plein fonctionnent dans le rural) contre en 79 % pour les zones urbaines ».
Les enseignants au niveau universitaire
Les enseignants se repartissent en enseignants sortis de l’étranger et enseignants du pays venant de l’administration néocoloniale. Nous les trouvons tous dans les villes particulièrement dans la République de Port-au-Prince, la ville par excellence dominante et ségrégationniste du pays. Ils sont musiciens, chanteurs, intellectuels, poètes, écrivains, essayistes, sociologues, ethnologues, ils sont dans certains carrefours présentateurs, animateurs, et mêmes journaliste-magouilleurs (certains) et habitués à trainer dans les antichambres d’ambassades étrangères contre leur propre pays et pour arrondir leur fin de mois…

Personnel enseignant et langues
Les enseignants sont supposés être bilingues, avec le français comme langue dominante et ségrégationniste, langue apprise le plus souvent en milieu scolaire et ensuite avec le créole, la langue nationale, la langue de tous les haïtiens. « Selon la réforme Bernard (1980), la scolarisation doit se faire exclusivement en créole dans les trois premières années avec une introduction parallèle du français oral qui ne deviendra langue d’enseignement qu’au troisième cycle du fondamental ». La chose a été impossible avec l’application de la politique néolibérale en vigueur depuis plus de quarante ans (40 ans). Ici, c’est le secteur privé qui gouverne, et se fiche éperdument des ordres et recommandations du Ministère de l’Éducation Nationale. Ainsi, l’enseignement se donne soit en créole (créole francisé), soit en français, soit le plus souvent dans les deux langues. Et des débats idéologiques, soulevés par cette réforme, se font à n’en plus finir. Dans l’application de la réforme, il s’ensuit une situation anarchique, maintenue par une minorité, une petite élite intellectuelle et à son profit.

Profil des enseignants selon le niveau d’études dans un pays rongé par l’exploitation, le chômage, les situations humiliantes …
Petit-bourgeois individualistes, hypocrites et concurrents impitoyables les uns contre les autres.
Majoritairement, ils font leur formation et projettent des perspectives d’avenir, d’évolution de carrière que sous contrainte, par nécessité, parce que ne trouvant rien autre chose à faire…
Les enseignants haïtiens sont généralement sans diplôme et sans reconnaissance sociale. Pour eux, l’école est une plateforme, un espace souvent provisoire dans lequel le professeur est aux aguets, est dans l’attente d’opportunités difficiles à venir. Et entretemps les enseignants mettent un minimum d’organisation, passent leur vie comme enseignants et en travaillant assez souvent dans le flou. Et finalement à vie, Ils représentent une main-d’œuvre disponible et bon marché pour les affairistes d’écoles qui peuvent s’offrir jusqu’à deux, trois vacations par jour. Une véritable industrie.
Le corps enseignant est d’une grande mobilité et c’est un candidat pour l’exil économique et des fois politique. D’après les statistiques, plus de 60% des enseignants du secteur privé n’ont aucune qualification académique et professionnelle. Un tiers des enseignants du public sont issus des écoles normales. En faisant valoir leur diplôme, ils sont en lutte constante avec l’administration néocoloniale pour négocier un meilleur salaire pour ces raisons qui suivent : la cherté de la vie, un besoin d’ajustement des salaires, les retards de paiements, le manque de transparence dans les mesures à prendre…
Les droits d’un normalien (issu de l’école normale d’instituteurs ou de l’école normale supérieure) se jouent, le plus souvent, sur la base de ses relations personnelles, féodales...
On distingue deux types d’enseignants sans formation initiale : le recruté et le capiste.
- Le recruté utilise son certificat de fin d’études Secondaires ou son diplôme de niveau fondamental pour se faire valoir.
- le capiste, lui, est accueilli avec ses deux mains vides, mais après son recrutement, il a la chance de suivi des séminaires de formation débouchant sur l’attribution du certificat d’aptitude professionnelle qu’il reçoit assez souvent comme un faveur et non comme un droit…
Les enseignants au préscolaire
Le profil des enseignants du préscolaire se présentent selon la formation reçue et selon la zone géographique. Le milieu rural est moins favorisé que le milieu urbain en ce qui concerne la présence de jardinières formées. Ces dernières ont tendance à ouvrir une école plutôt que de se faire embaucher comme jardinière. C’est économiquement plus rentable.
Ecoles ouvertes au préscolaire en milieu rural est cependant très limité.
Dans le préscolaire d’une société haïtienne sexiste à l’extrême, nous trouvons surtout des femmes. Des femmes individualistes, et pris au piège entre la catégorie d’hommes de métier et la catégorie d’hommes intellectuels ou encore pris entre cette contradiction du travail manuel et du travail intellectuel. Et aussi Femmes éduquées, par les écoles pour femmes, à l’autocensure. Femmes tuées dans leur âme par les sœurs de l’instruction chrétienne par exemple. Femmes sans amour, sans joie pour la plupart. Ce sont des femmes à la recherche d’un idéal d’homme qu’elles ne trouvent pas, Femmes perdues dans la féodalité et l’isolement. Femmes seules sans voix assez souvent, exploitées par leur homme, par leur propre famille, par l’intellectuel ou le petit fumiste de la famille et par l’état…
Et pire par les églises occidentales qui les plongent encore plus dans des niaiseries… des sangsues qui leur sucent leur argent, leur temps et leur énergie … Réalité banalisée... Et finalement femmes obligées souvent de faire des choses dont elles ne sont pas fières…
Les enseignants au niveau fondamental
« Selon un recensement réalisé en 1997-1998, 7% des enseignants ont reçu une formation initiale sur 28.148 enseignants recensés. Les autres enseignants ont un niveau variant entre la neuvième année fondamentale et la classe de philo.
Le profil académique et professionnel des enseignants qui exercent au niveau fondamental varie considérablement selon la zone d’exercice (milieu rural/milieu urbain) ».
Les enseignants au secondaire
« L’enseignement du secondaire repose en grande partie sur des chargés de cours : 90 % du personnel enseignant sont des hommes. 15% sont normaliens, 51 % ont une formation de niveau universitaire, 26% ont leur diplôme terminal. Le pourcentage restant concerne ceux qui ont soit seulement le bac 1 (4%) ou encore le niveau seconde ou moins (6 %) ».
Les enseignants des universités
Les enseignants se repartissent en enseignants sortis de l’étranger et enseignants du pays venant de l’administration néocoloniale. Le premier est un monsieur, venant étaler sa supériorité, se contente de jouir de ses privilèges et ne fait aucune adaptation au milieu haïtien, et s’en fout pas mal ; le second est un fonctionnaire qui travaille tout la journée dans un poste administratif et politique, et n’a pas grand temps pour préparer ses cours. Connaissant le milieu beaucoup que le premier, il n’a pas intérêts à dénoncer l’administration. Le livre qu’il écrit pour un peu balancer les choses, est beaucoup plus pour le prestige que pour proposer des solutions au changement véritable du système éducatif.
Et finalement les enseignants haïtiens (enseignants Capistes ou recrutés…) sont des individualistes faiseurs de gens tout aussi individualistes qu’eux, prétentieux, moqueurs, méprisants, distants, arrogants, autocrates, coléreux, suffisants, racistes mêmes à l’intérieur de leur propre famille, intrigants, « FEODAL » un peu plus, égocentriques toujours près à humilier les autres… vivant tout au long de leur vie sans aucun effort de critique et d’autocritique, sans aucune prise de conscience, et qui sont un jour étonnés de se trouver en face d’un Jn Jacques Dessalines, d’un ancien domestique-souffre-douleur, d’un paysan haineux (haine accumulée), descendant de l’armée souffrant, ou face à un Staline et surtout face à un Paul Pot …
Et hypocrites à leurs heures ! Avec leur histoire de réconciliation de classes (et de sur quoi dans l’impunité), de dialogue national, et jeux de mots quand ils font de la politique déjà dans leur syndicat ! Ah ! La pratique enseignante dans les pays colonisés ou dépendants liée à du syndicalisme desséchant ! Ouvrons l’œil.
Dans leur parcours, beaucoup d’entre eux se préparent aussi à être magistrats, députés, sénateurs de la république, diplomates pour renouveler le personnel politique des classes dominantes et défendre le statut quo dans des histoires de gâteaux à séparer sur le dos du peuple haïtien…
A un moment où l’idéologie ne compte presque pas par exemple dans le choix d’un premier ministre, tout tourne autour du jeu des avantages et de l’argent à donner ou à recevoir…
N’oublions pas, avant même d’être un pédagogue petit ou grand format, l’enseignant est un manipulateur par excellence…
Et son reflexe se repose principalement sur de la méchanceté…

Salaire des enseignants
Professeurs ou enseignants pris dans le rouage de l’Exploitation de l’homme par l’homme
Et pourtant partisans du statut quo et en contradiction avec eux-mêmes:
Dans la logique de commercialisation/marchandisation du savoir, le salaire n’est pas donné de façon uniforme. Certains enseignants sont mieux payés que d’autres. Le salaire d’un enseignant en Haïti dépend de plusieurs facteurs :
- Du niveau d’étude dont il est objet;
- Du coté pragmatique de sa façon de faire, et en se rendant indispensable ;
- De son ancienneté ;
- De la catégorie de l’institution à laquelle il est rattaché ;
- De l’importance de la matière enseignée, de son taux de cœficience par rapport aux autres matières dans les examens officiels ;
- De la quantité d’élèves dans la classe ;
Et le salaire de l’enseignant n’est pas forcement en relation avec les bénéfices réalisés par l’école.
Le propriétaire d’école est un biznessman comme tous les autres biznessmans, et des fois de la pire espèce. Son objectif c’est d’abord de faire de l’argent, de se remplir les poches. En Haïti, dans ce contexte de privatisation de l’enseignement, ce secteur fonctionne selon les mêmes lois que le marché ordinaire. Tout dépend de l’offre et de la demande : propriétaires d’école/ Professeur et pression des élèves et parents s’attendant à recevoir du service. La pression monte surtout dans les classes où il y a examen officiel, examen d’état. Face au propriétaire d’école, le professeur se trouve en général en bonne position. Moyens de pression, de chantage. Un rapport de forces.
« Quelques chiffres :
- Le salaire annuel moyen par enseignant du préscolaire est de 10.075 gourdes : 9.274 gourdes en milieu rural et 10.514 gourdes en milieu urbain.
- Pour l’enseignant du fondamental, le salaire annuel moyen serait de 12.267 gourdes. Ce salaire varie de 5.889 gourdes dans certaines écoles (effectif faible) à 24.193 gourdes dans d’autres écoles (effectif élevé). Les écoles publiques offrent un salaire annuel plus élevé, soit en moyenne 39.232 gourdes.
- L’enseignant au niveau secondaire est inscrit dans ce qu’on pourrait appeler le libre-échange. Selon qu’il travaille à temps plein ou à temps partiel, il gagnera respectivement 59.048 gourdes et 17.196 gourdes. Ces salaires varient fortement selon le milieu géographique, et encore selon l’institution scolaire ».

D- L’Élève et l’Étudiant : profils dans ce système d’apartheid dans lequel nous vivons
Que d’embuches semés par les institutions à travers le chemin des jeunes du pays, ceux du plus grand nombre, ceux de la paysannerie, du prolétariat et du sous-prolétariat ...
Que de vies hypothéquées, liquidées, jetées à la poubelle au départ par les classes dominantes du pays, les grands propriétaires terriens, la bourgeoisie et par l’impérialisme mondial et de la francophonie.
Puis vient irrémédiablement la sélection par degrés d’une bonne partie de la classe moyenne sur une période de plus de vingt ans, dans le système d’apartheid que nous vivons avec la famille, l’église occidentale, l’école, une école d’aliénation d’acculturation et ajoutons avec les ministères dont ceux des affaires étrangères, de la culture et de la communication, du tourisme, de l’éducation nationale et de la formation professionnelle…
Que de temps, d’argent et d’énergie dépensés, gaspillés des fois pour rien dans un pays qui a la réputation de n’avoir pas d’argent, de n’avoir aucun moyen !
 Et nous trouvons les jeunes bourgeois, surtout petit-bourgeois tout au long d’un processus, tout au cours de leur vie :
- Fascinés par la télévision dans des exemples de conquêtes, de violences, de domination, de vols, de rivalités, de viols, d’impunité et de supériorité du blanc, supériorité de la culture occidentale ...
- Influencés par la facilité de faire de l’argent et par le comportement raciste et réflexions des ainés : commerçants, biznessmans, prêtres, pasteurs, directeurs d’école, professeurs, parents, amis ...
- influencés et fascinés par les coups de chance, par le circuit des artiste-musiciens, les dame-Saras, par le circuit des dealers de drogue et le récit de gens qui réussissent sans gros bagage intellectuel ...
- Influencés par la réussite d’une liste impressionnante de politiciens non-méritants...
- Habitués depuis la tendre enfance à exploiter les autres comme le petit esclave domestique, la bonne d’enfants, le domestique en général, les parents et aussi à soutirer de l’argent aux grands-parents...
- Dressés dans le besoin d’avoir derrière eux, presque tout le temps un gendarme, d’un maître-commandeur, une grande personne, pour s’avoir prendre leurs responsabilités ;
- Confortables dans leur adolescence prolongée, jouant le grand monsieur ou la grande dame avec papa, maman, grande souvent illettrés ou analphabètes qui se tuent pour eux à la tâche dans les travaux ménagers ;
- Heureux, entre jeunes de classes différentes et dans les premiers moments, d’être les privilégiés malgré tout dans les rapports de domination et d’exploitation, et plus tard dans les rapports de prostitution que dictent les inégalités sociales ...

 Ce sont des jeunes dont les études ne les intéressent guère parce que :
- Plongés dans l’insouciance, l’oisiveté, l’irresponsabilité, l’inaction toute féodale du terme, dans un pays où les classes dominantes et dirigeantes n’ont aucune vision de développement pour Haïti (dans le marché du travail) ;
- Dressés pour le jacquot-répète, la soumission, la fuite en avant pour l’extérieur, pour l’exil, pour l’inconnu ...
- Contrôlés par la philosophie de la misère et par la misère de la philosophie d’un nombre impressionnant de professeurs, d’éducateurs dans leur méthode d’enseignement et gens se laissant aller dans la routine...
- Contrôlés par la bondieuserie des églises et sectes protestants et qui en plus financent des études et des voyages individuels et collectifs ...
- Évoluant dans une atmosphère de dénigrement, de reniement de soi, de dévalorisation de l’identité haïtienne, caribéenne et latino-américaine d’où leur attitude anti vodou, anti paysan, anti nègre, anti haïtien ...
Il n’est pas difficile de comprendre que leurs exclamations et indignation au racisme américain et dominicain, continental et avoisinant n’est que superficielle. Le paysan, le prolétaire ou sous-prolétaire les emmerdent ...
- Vivant dans l’ignorance de l’existence de deux nations, de deux cultures et aussi dans l’existence de deux colonisations dans le pays, une colonisation interne et une colonisation externe ...
- Habitués à travailler sous la contrainte, sous de la maltraitance : coups de bâton, ambiguïté, menaces, chantages, injures, humiliations, racisme, masochisme ...
Vingt ans plus tard, certains même font l’apologie du bâton comme meilleur pédagogie pour que le petit nègre puisse accéder au savoir, à la connaissance, à la science …
- Noyés dans le silence de l’école et des médias sur certaines vérités historiques et sur certaines vérités contemporaines ; d’abord sur l’esclavage dans l’engrenage capitaliste de l’offre et de la demande, sur la vie de nos ancêtres ; vérité sur nos chefs rebelles contre ce système infernale qu’était la colonisation esclavagiste, ensuite sur le corruption généralisée, l’impunité, la réconciliation sans jugement, la prostitution banalisée ouverte ou cachée d’aujourd’hui sur fond de guerre encore coloniale, la guerre de basse intensité ...
- Les thèmes choisis dans leur conversation sont ceux de l’abondance dans les pays bénis (entendez pays colonisateurs), de la mode, des femmes de luxe, d’artistes étrangers à leur apogée, de gens plein de fric comme par hasard, d’anecdotes ayant un caractère insolite voire même bizarre ...
- Irresponsables, et habitués à écouter de la musique aux heures d’étude, musique étrangère en plus;
- Empreints de la littérature d’évasion : réalités imaginaires, réalités d’autres lieux que la leur, spéculations, fantasmes de nature extravagante ...
- Fascinés par l’internet, les night-clubs, l’esclavage d’aujourd’hui, la vie de gigolos de certains, le corps des femmes exposées comme marchandises et aussi fascinés non pas par l’érotisme mais bien par la pornographie ;
- Appelés à jouir aux dépens des autres, sur le dos des autres tendrement, amoureusement...
En maîtres du moment, en maître-dames, en maitre-chanteurs, en maitres d’école, en manipulateurs, aigris à certaines heures et en donneurs de leçon …
Voilà donc les profils de l’élève et de l’étudiant haïtiens grandissants… Et cela commence par une attitude de supériorité vis-à-vis des autres, d’enfants pouffant de rire et moqueurs…

E- L’État haïtien dans le domaine de la connaissance
1- Réunissant les institutions privées et publiques, l’État Haïtien, l’État d’apartheid est par sa nature un instrument de la classe dominante ou des classes dominantes du pays: Dans le domaine de la connaissance, nous avons le Ministère de l’Éducation Nationale, de la Jeunesse et des sports, (M.E.N.j.S.), l’Institution Pédagogique Nationale (I.P.N), les trois institutions crées dans le cadre du Probed: la Commission Épiscopale des écoles Catholiques (C.E.E.C), la Fédération des écoles Protestantes d’Haïti (F.E.P.H), la Fédération Haïtienne de l’Enseignement Privé (FO.N.H.E.P.), L’Université d’État d’Haïti (U.E.H.), la Commission pour la Rénovation du Système Éducatif Haïtien (COMRESEH), le Bureau de Coordination de la Clinique Psychologique du Préscolaire et de l’Éducation Civique Culturelle, l’Institut National de Formation Professionnelle (I.N.F.P.), l’Office National d’Éducation Communautaire et Alphabétisation (O.N.E.C.A.), la Mission Alpha...
Derrière l’État néocolonial, nous avons les agences internationales comme l’UNICEF, l’UNESCO, Le Fonds Canadien et l’USAID, agences de pays qui disent nous aider mais qui en réalité profitent largement de l’exorde de cerveaux existants dans notre pays.
2. L’État haïtien est un État responsable vis à vis des classes dominantes; son rôle, d’un coté est de défendre et de répondre à la satisfaction des besoins de ces classes et de l’autre, donné indéfiniment de l’espoir au peuple en utilisant alternativement la carotte et le bâton. Ce n’est pas étonnant que l’éducation de la majorité de la population, jusqu’à aujourd’hui, n’a jamais été une priorité pour l’État néocolonial haïtien. Et les choses se passent à un point tel que l’éducation, celle qui développe l’esprit ici en Haïti, est dérangeante. L’État lutte contre le savoir dans le pays et il suffit de regarder le déroulement des examens du baccalauréat par exemple: fuite de sujets d’examen, complicité de surveillants au cours de tricheries, manipulation des pourcentages de réussite à des fins politiques au moment de la proclamation des résultats du Bac... Et l’on finit par comprendre que les examens officiels constituent le reflet direct d’une société valorisant et récompensant le désordre, vol, la corruption le pillage et la médiocrité.

Fonctionnement du système éducatif haïtien
L’objectif de l’éducation haïtienne:
- C’est la reproduction des structures traditionnelles avec les groupes sociaux à l’intérieur de cette structure, la reproduction d’une petite minorité privilégiée, alphabétisée, et la reproduction de 80% d’analphabètes d’un système d’apartheid en dépit des beaux discours des ministres.
- C’est de mettre au rencart la culture de la majorité de la population
- C’est de diviser la société en deux mondes opposés: les gens de la ville et gens de la campagne entre autres formes de division…
- C’est de maintenir la domination de la langue d’une minorité privilégiée (le français), au détriment de la langue du peuple (le créole).
- C’est de garantir la domination politique et économique de cette minorité privilégié sur la majorité non seulement analphabète mais également illettrée.

Quels sont les moyens utilisés pour arriver à ces objectifs?
Les moyens sont les suivants:
- L’enseignement se fait seulement en français;
- Un enseignement se reposant sur des études académiques et qui prépare l’élève que pour certaines professions libérales;
Un enseignement où l’on constate beaucoup de considération pour le travail intellectuel et du mépris pour le travail manuel;
- Une éducation mensongère, silencieuse, autoritaire sans la participation de l’élève, participation critique;
- Un budget insignifiant pour l’éducation;
- Une concentration de la majorité des écoles et presque toutes les écoles supérieures et facultés, à Port-au-Prince;
- Un abandon de la jeunesse des milieux ruraux;
- La séparation de l’école de la communauté où elle se trouve;
- Un trop grand nombre d’élèves par classe;
- Un nombre incalculable de livres venant de France, du Canada ou bien de la Belgique, ou de livres locaux, nationaux qui ne correspondent pas à la réelle-réalité du pays;

Résultat de ce fonctionnement
- Nous avons une nation d’analphabètes, environ 80% de la population ne sait ni lire ni écrire depuis plus d’un siècle d’indépendance;
- Un nombre important de d’illettrés fonctionnels ;
- La division de plus en plus grande de la société en monde de la ville et monde de la campagne;
- La domination du français et de plus en plus des autres langues étrangères, sur le créole dans tous les domaines de la vie nationale.
Et puis Vint ensuite le régime de Claude duvalier (1970- 1986) avec la réforme éducative du ministre Joseph Bernard (1978-82).

La réforme
- Dans quel contexte socio-économique et politique à commencer la réforme? Avec la destruction de l’économie du pays, avec l’élimination systématique des cochons créoles, avec la concurrence des produits étrangers sur le marché local tel que le riz, avec l’ingérence des ambassades particulièrement nord américaine qui ont l’air de dire que les gens du pays sont une bande d’imbéciles, incapable de se diriger et qui mérite d’être mis sous tutelle. Et c’est ainsi que nous viennent avant même 1986 -“démocratiquement”- des plans imposés d’ajustement structurel, de néolibéralisme, de privatisation alors que les institutions publiques ont toujours servi de tremplin aux institutions privées pour ramasser des bénéfices scandaleux non seulement au détriment des consommateurs (écolage) mais aussi au détriment des contribuables (intrigues, contrats onéreux, pots de vin, vols dans l’État) etc..
Nous signalons que nous avons été, et que sommes sous le poids d’une deuxième, puis d’une troisième occupation américaine menée de façon plus subtile, plus souterraine que la première occupation grâce au consentement de certains haitiens.
- Dans quel contexte scolaire à commencer la réforme? Premièrement, nous pouvons constater que le créolophone entre en masse dans le système éducatif haïtien. Deuxièmement, nous faisons un autre constat, c’est le taux élevé d’échec scolaire d’un grand nombre d’élèves dans le système éducatif haïtien. Troisièmement c’est surtout du fait que la crise des écoles fréquentées par le peuple affecte, les écoles les mieux pourvues, par la dégradation de plus en plus accélérée du système éducatif haitien. Cette dégradation met les classes dominantes et l’État, leur instrument de classe, devant un dilemme: nécessité d’opérer une réforme dans l’enseignement.
NB- Signalons que les experts aiment à parler ici de “baisse tendancielle et accélérée de l’enseignement vu l’impossibilité de produire le nombre de maîtres qualifiés nécessaires pour répondre à l’augmentation du nombre des élèves et d’améliorer la performance des instances chargées de la gestion de l’éducation”. Cette “baisse tendancielle et accélérée de l’enseignement” tant parlée n’est autre que l’illustration d’une certaine exclusion dont sont victimes les nouveaux venus, c’est-à-dire les fils du peuple souvent qualifiés d’inadaptés (/exclus).
- Dans quel contexte pédagogique à commencer la réforme? Par un souffle de renouveau dans la production de manuels scolaires haïtiens mais malheureusement insuffisants. On raconte même que des travaux réalisés par l’I.P.N (Institut Pédagogique Nationale) en vue de la réforme éducative ont été boycotté par la Maison Henri DESCHAMPS au profit des F.I.C (des “Frères de l’Instruction Chrétienne”). Et cela n’a pas été difficile à faire puisque, vous devinez, le M.E.N., le (Ministère de l’Éducation Nationale) est le bastion des propriétaires d’écoles privées.

Quelle est donc la réponse de l’État haïtien à cette nécessité de réforme?
a) C’est le renforcement des privilèges, d’écoles n’ayant presque aucun rapport véritable avec le MEN, le Ministère de l’Éducation Nationale, et jumelant normes nationales et internationales:
- Le lycée Français, l’Union School d’un coté
- Le collège International, le Collège Antillais pour ne citer que cela (Le jumelage).
b) Cela été également le renforcement des traditionnelles écoles des frères de l’Instruction Chrétienne qui ont toujours le monopole de la production de matériels didactiques ainsi que DESCHAMPS (Éditeur)
c) L’éducation du pays laissée au soin de particuliers, d’hommes d’affaires, de colonialistes ; la réforme éducative pour la majorité des haïtiens tel qu’on la parle et on la présente à la télé, à la radio et dans les médias en général n’est axé sur aucun plan de développement et n’est rien d’autre que de bonnes intentions et dans l’objectif de cacher la vérité, de cacher en définitive la nécessité pour les classes dominantes d’empêcher au peuple d’aller à l’école, de rendre d’utilité publique les écoles borlettes dans la nécessité de les créer, de mystifier pour mieux contrôler ce peuple et le tenir dans son état de sous-développement c’est à dire dans son état de peuple dominé et d’exploités.

Dans le grand orchestre et la grande symphonie de la magouille, du racisme, de la ségrégation, la partition de la communauté internationale au niveau international:
Fausses promesses et faux espoirs sans cesse renouvelés à l’endroit des peuples. Ecran de fumée.
Liée à la division internationale du travail et à l’heure du néolibéralisme depuis 1970, bizarre Déclaration mondiale sur l’Education pour tous.
De Jomtien à Dakar : dix ans d'Éducation pour tous en pleine application de la politique néolibérale en Haïti et à travers le monde
De 1990 à 2000 des représentants de 155 pays et de 150 organisations se sont engagés dans l'Éducation avec des objectifs avoués et inavoués.
En effet, Il y a eut un mouvement de l’Education pour tous, ce mouvement de l’Education pour tous (EPT) remonte à la Conférence mondiale sur l’éducation pour tous qui s’est tenue à Jomtien, en Thaïlande en 1990. Organisée à l’initiative de l’UNESCO, de l’UNICEF, du PNUD et de la Banque mondiale
Depuis cette date, des États, des organisations non gouvernementales, la société civile, des bailleurs de fonds bilatéraux et multilatéraux et des médias dit-on ont semblés faire leur la préoccupation de dispenser une éducation de base à tous, enfants, jeunes ou adultes.
L'année 1996 a vu deux importantes étapes. La conférence à la mi-décennie à Amman (Jordanie). La Commission internationale sur l'éducation pour le vingt et unième siècle, quant à elle, défendait dans son rapport à l'UNESCO, une idée holistique de l'éducation reposant sur quatre "piliers" : apprendre à connaître, apprendre à faire, apprendre à être et apprendre à vivre ensemble.
En avril 2000, la communauté mondiale s'est réunie au Forum Mondial sur l’Education de Dakar pour dresser le bilan des progrès réalisés au cours de la décennie de l'Education pour tous et pour renouveler son engagement en faveur de l'Education pour tous d'ici à 2015.
- Les résultats sont normalement mitigés ;
- Et comme perspectives d'avenir il y a eut des interrogations du genre : « comment mettre l'éducation à la portée d'orphelins du sida dans des régions comme l'Afrique, où la pandémie fait rage ? Comment dispenser une éducation aux réfugiés et aux personnes déplacées, toujours plus nombreux ? Comment aider les enseignants à envisager leur mission d'une manière nouvelle ? Comment, enfin, exploiter les nouvelles technologies au bénéfice des pauvres ? Et, dans un monde où 700 millions de personnes vivent dans 42 pays lourdement endettés, le défi le plus difficile est sans doute que l'éducation parvienne à vaincre la pauvreté (l'engrenage de l’exploitation de l’homme par l’homme mots « ajouté » par nous) et donner à des millions d'enfants la chance de réaliser pleinement leur potentiel ».
En fait, le Cadre d'action de Jomtien à Dakar donne à la communauté internationale l'occasion de redéfinir les stratégies éducatives pour endormir les gens et contribuer à adapter le rythme de l'apprentissage à celui du statut quo d’une minorité d’exploiteurs d’un groupe restreint de pays contre l’auto détermination des peuples et contre leur autosuffisance alimentaire…
Document de référence et FAQ,

Conséquences de la réforme éducative et du machiavélisme de nos dirigeants à tenir le peuple dans son sous-développement, à la féodalité:
1- Vue la stratification sociale existante, une bourgeoisie bicéphale et étrangère c’est-à-dire une bourgeoisie impérialiste et une bourgeoisie locale liées aux grands propriétaires terriens face à un peuple à 75% analphabète, dominé et exploité, - avec l’école comme plaque tournante de toute promotion - un apartheid voilé, souterraine prend de plus en plus de proportion alarmente dans l’histoire de notre pays, apartheid déjà dénoncé par la clique des Duvalier mais à leurs seuls intérêts...
2- Aujourd’hui, à la base de l’inégalité sociale qui sévit dans le pays, de plus en plus un phénomène s’estompe, se précise et se renforce, le phénomène “Zenglendo”, le phénomène du banditisme petit frère de la corruption. Ces deux phénomènes prennent plus que jamais de l’ extension à cause du chômage grandissant, chômage déguisé ou non, à cause du système judiciaire inopérante, phénomènes provoqués, utilisés par l’État pour faire croire à sa propre faiblesse, pour parfaire le climat de peur, pour contrôler et ralentir la grogne sociale, la rendre sectorielle, la coincer le dos au mur et jeter la machine répressive sur elle.
2- Mais malgré ce mécanisme mise en place par l’État, les ambassades étrangères et l’occupant, malgré les préjugés sociaux, racistes, sexistes, religieux qui abondent et nous mènent à l’autocensure, l’État se trouve de plus que jamais devant un peuple revendicatif.
- Des catégories sociales aux revendications secondaires s’y mettent aussi telles que les médecins, les infirmières, les chauffeurs, les techniciens. Les employés de l’État particulièrement les professeurs continuent à se mobiliser et à faire la grève et que les politiciens de tout acabit cherchent à récupérer et pour s’en servir comme écran de fumée face aux revendications fondamentales du peuple haïtien : changer l’état c’est-à-dire la décentralisation et accès du peuple à la citoyenneté, réforme agraire (résoudre le problème du cadastre, de la propriété), avoir une justice stable, équitable, accessible à tous, la scolarisation du peuple …
.
Conclusion
Devons nous être pessimiste quant aux problèmes existants et soulevés concernant l’éducation en Haïti et concernant l’avenir du pays en générale? Certainement pas. L’État néocolonial nord américain d’Haïti est de toute façon dans les beaux draps. Face à un peuple revendicatif, de façon générale et sous peine de disparaître, cet État archi-réactionnaire, ségrégationniste est dans l’obligation de faire quelque chose, de moderniser la société, et de façon particulière, les secteurs de l’opposition n’étant pas l’allié traditionnel des oligarchies nationaux et internationaux. Aujourd’hui nous sommes en 2011, le temps a passé, plus de sept ans avec les Gérard Latortue, les Préval de l’Unité… Mais une vérité demeure ; la modernisation, dans un cadre de décentralisation, ne peut se faire que sur une base solide:
- Travail/Éducation
- Transport/Électricité.
Dans un processus de réforme agraire et création de richesses ayant pour axe l’éclatement des rapports féodaux, la refondation de l’Etat avec une force armée paysan-cultivateurs et d’éléments de la classe moyenne consciente, constructeurs en partie de villages-villes, en accord pour la reconstruction des villes détruites du 12 janvier 2011, en mettant normalement en valeur le culturel de la majorité de la population dans son ensemble avec récupération de ce qui est bon dans le culturel des classes dominantes …
A) Nous signalons qu’il existe déjà chez nous un plan national d’éducation. La Dominicanie a déjà son plan (1993), le Salvador (1993), l’Équateur (1993). Haïti fait partie des pays qui ont signé la déclaration de Jomtien (1990, Thaïlande) prônant l’égalité des chances en Éducation. Ainsi, Haïti a pris l’engagement de se doter d’un système d’éducation offrant à chaque citoyen des chances d’accès à l’école et une éducation de base pour tous. L’émergence d’une nouvelle école est de toute nécessité, émergence d’une nouvelle école capable d’assurer la formation de citoyens conscients, parfaitement intégrés à leur milieu naturel, attachés à leur pays, à leur zone et capables d’en assurer son développement et son rayonnement. Les 29 et 30 avril 1994, ont pris part au séminaire de préparation de la stratégie du Plan National-Education 2004, 450 personnes, les partenaires du système: le monde du travail et de la production, parents, professeurs, directeurs d’école, syndicats d’enseignants, association de cadres, gestionnaires du domaine de l’éducation, professionnels et spécialistes de l’éducation... ou encore les secteurs cibles: (Secteur public de l’éducation, Secteur privé de l’éducation, Secteur Politique, Université et institution privées d’enseignement supérieur à l’échelle nationale, Secteur Associatif, Secteur des Affaires, Partenaires Étrangers)... Et les dix ateliers correspondaient à dix thèmes traités avec comme toile de fonds l’inefficacité du système marquée par son absence de vocation tendant vers un instrument d’intégration sociale, de mobilité socio-économique et de développement technologique:
1- Éducation et le marché du travail
2- Éducation et environnement
3- Financement de l’éducation
4- Éducation non formelle
5- Enseignement fondamental et préscolaire
6- Enseignement secondaire et technique
7- Enseignement supérieur et recherche
8- Éducation et sport
9- Partenariat en éducation (problématique public/privé)
10- Éducation et paix.
Il faut lutter, lutter, repenser le système éducatif dans notre quête de dignité humaine. L’école haïtienne devra être l’affaire de tous. “L’école haïtienne devra finir par transmettre à tous les citoyens haïtiens, de tous les couches sociales, de tous les âges et des deux sexes, les connaissances utiles dont a besoin la société haïtienne pour augmenter la richesse nationale au bénéfice de la nation” c’est-à-dire au bénéfice de la majorité de la population. Il faut lutter, lutter, lutter face au courage, au dynamisme et au dévouement des magouilleurs qui eux travaillent au maintient du statut quo.
B) Mais n’oublions pas que l’autopsie de notre système éducatif est une chose et que trouver la solution est autre chose et appliquer cette solution n’est que rapport de forces. Le peuple et les secteurs les plus progressistes de la société ne doivent pas perdre cette vérité de vue, car il se dessine un phénomène curieux, c’est la disparition de la plaine du cul de sac en tant que plaine et son utilisation pour construire routes ranchs et bâtiments. Ne serait-ce pas une tentative des autorités de faire de Port-au-Prince, la capitale, un monstre encore plus terrible que celle d’aujourd’hui et qui n’a rien à voir avec la décentralisation? Nous veillons; nous sommes en marche, rien ne pourra nous arrêter, pas même l’occupation nord-américaine. Face à l’administration néocoloniale de chez nous, que sonnent les cloches de la liberté! Celles d’hommes aptes à produire des richesses et à élaborer, tout au long de la vie, du savoir en constante évolution. Que cela va être beau de bâtir une école pour un pays, une nation, un peuple! Et à nous de crier ce jour “Libre! Enfin libre!”, dans un monde véritablement libre et reconnaissant aux peuples le droit de disposer d’eux mêmes”

Raynal Trouillot
29 septembre 2011
Google Raynal Trouillot

Références bibliographiques
• Ministère de l’Education Nationale 2007. Etat D’avancement et Plan de Mise en Œuvre du Nouveau Secondaire.
• Ministère de l’Education Nationale, 2005. Programme Cadre de formation des Agents de l’Enseignement Fondamentale. PNEF. 1998. Ministère de l’Education Nationale et de la Formation Professionnelle. MOISSET, Jean. J, MERISIER, Georges. 2001 Coûts, financements et qualité de l’éducation en Haïti.
Perspective Comparative : Ecole Publique et Ecole Privée. MENJS (Ministère de l’Education
Nationale, de la Jeunesse et des Sports)
• Rapport 2004. Cadre de Coopération Intérimaire, Haïti
• Les enseignants recrutés sans formation initiale : Quels enjeux ? Quelles réponses ?
Séminaire international : « La professionnalisation des enseignants de l'éducation de base : les recrutements sans formation initiale»11-15 juin 2007, CIEP
- Actes du séminaire 2007 : "Les enseignants recrutés sans formation initiale : Quels enjeux ? Quelles réponses ?" - Actes du séminaire international « La professionnalisation des enseignants de l'éducation de base : les recrutements sans formation initiale », 11-15 juin 2007, CIEP - PDF - 1,11 Mo
- Actes du séminaire 2006 : "Les évaluations en éducation au niveau international : impacts, contradictions incertitudes" - Réflexions et données extraites du séminaire international « L’évaluation au service de la qualité en éducation : pratiques et enjeux », 29 mai-2 juin 2006, CIEP - PDF - 2,19 Mo
- D’après l’UNICEF
- L’UNICEF soutient la coordination et la concertation des actions (zones d’intervention et programmation des activités) entre les agents de la coopération, les agents financiers et les organisations de la société civile concernés.
- Objectif Du millénaire pour le développement
- PAUVRETÉ ÉDUCATION ÉGALITÉ DES SEXES MORTALITÉ INFANTILE SANTÉ MATERNELLE MALADIE ENVIRONNEMENT DÉVELOPPEMENT ECRAN DE FUMEE

1- Réduire l’extrême pauvreté et la faim
2- Assurer l’éducation primaire pour tous
3- Promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes
4- Réduire la mortalité infantile
5- Améliorer la sante maternelle
6- Combattre le VIH /sida, le paludisme et autres maladies
7- Assurer un environnement durable
8- Mettre en place un partenariat mondial pour le développement
-

Institutions intervenant dans la formation des enseignants non diplômés
MENFP (Ministère de l’Education Nationale et de la Formation Professionnelle) 1998
- Les Directions Départementales d’Education (DDE) proposent : L’Automisation et la transformation des 12 écoles normales d’instituteurs (ENI) en Centres d’Enseignement Fondamental (CFEF).
- Dans cette même logique a été élaboré le concept d’’École Fondamentale d’Application Centre d’Appui Pédagogique (EFACAP).
- Le Plan National d’Education et de formation professionnelle définit L’EFACAP: « Une école de qualité équipée pour servir de relais aux DDE et aux CFEF en matière d’encadrement pédagogique des écoles fondamentales, tant privées que publiques situées dans un rayon d’action données. » (Doc. PNEF, 1998. p.79
Concrètement, une EFACAP est l’association d’une école fondamentale d’application EFA, et d’un centre d’appui pédagogique. Toute institution étatique ou privée peut choisir de devenir EFACAP, c’est-à-dire proposer son établissement pour des stages de formation et former ses propres enseignants.
Différents projets concernant les établissements scolaires et la formation des maîtres ont donc été lancés parmi lesquels on peut retenir :
- Le Programme d’Appui à l’Education Haïtienne (PAEH), financé par la Coopération française, en soutien à des actions aussi bien au niveau de l’école fondamentale qu’au niveau universitaire. Par exemple, la formation en didactique des langues (licence et Master) qui se donne actuellement à l’école normale supérieure (ENS) de Port-au-Prince et à la Faculté de linguistique appliquée (FLA) est une des réalisations conjointes de l’université d’Etat d’Haïti (UEH) et du PAEH. Le PAEH a également un volet qui concerne le nouveau secondaire. Ce projet a en outre contribué à la mise en place du seul CFEF existant, qui remplace l’ancienne ENI de Martissant.
- Le Projet d’Appui au Renforcement de la Qualité de l’Education (PARQE), projet du MENFP, financé par l’Union Européenne. Il concerne 4 départements : Sud, Nord, Centre, Grande-Anse. Il inclut 18 EFFACAP.
- Le Projet d’éducation de base (PEB), financé par la Banque internationale de développement (BID) et le Projet d’éducation intégrée dans l’Artibonite (PEIA), financé par l’Agence Canadienne de Développement International (ACDI). Le PEB gère 10 EFACAP et le PEIA 5 EFACAP situées dans l’Artibonite.
Certaines institutions non gouvernementales et privées remplissent un rôle au moins égal à celui de l’Etat haïtien en ce qui a trait à la formation des maîtres et à la conception de matériel didactique. On retiendra les plus importantes : La Commission Episcopale pour l’Education Catholique (CEEC), la Fondation Nationale Haïtienne des Ecoles Privées (FHONEP), Oganization pou Kore Peyisan Kao (OKPK), La Fondation Konesans Ak Libète (FOKAL), le Programme Ttpa tipa step by step. Ces institutions sont financées par les bailleurs de fonds internationaux tels l’ACDI, le PNUD etc. Elles ne rendent compte au MENFP que dans le cadre de la validation des formations.
Ces organismes entreprennent des formations destinées aux enseignants n’ayant pas reçu de formation initiale, dans les domaines suivants : français, mathématiques, physique, créole. Il est rare qu’on pose la question suivante à propos des enseignants, des élèves et des formateurs : Qu’est-il bon que les enseignants sachent dans les matières qu’ils enseignent et que doivent-ils privilégier pour que l’enseignement de cette matière s’inscrive dans une pratique pédagogique porteuse du sens ? De même, la question linguistique, pourtant capitale dans le contexte haïtien, est rarement abordée comme une priorité.
Dispositif de formation initiale en vigueur
Le PNEF (1998) représente un effort de réponse face à la croissance des écoles privées. Cette augmentation du nombre d’institutions scolaires a eu des répercussions sur le dispositif de la formation des maîtres. Aujourd’hui, la formation initiale est organisée comme suit.
Monitrices pour l’enseignement préscolaire
L’enseignement préscolaire représente un élément nouveau dans le paysage haïtien : il se trouve essentiellement dans la capitale (population de 2 Millions d’habitants). Les monitrices sont recrutées à partir du 2ème secondaire et reçoivent à la fin d’un cursus de trois ans un diplôme de jardinière d’enfants. Il existe actuellement un référentiel officiel précisant en quoi devrait consister l’éducation préscolaire en Haïti. Il faudrait cependant une étude plus poussée pour établir le fonctionnement spécifique des établissements de formation des monitrices.
Ecoles normales instituteurs (ENI)
Il existe 18 écoles normales (11 publiques, 7 du secteur privées). Ces institutions délivrent environ 600 diplômes par an. Les étudiants doivent avoir à l’entrée le diplôme de fin d’étude secondaire et effectuent un cursus de trois ans. Il serait là encore difficile d’approfondir la question du fonctionnement réel de ces établissements.
Centres de formations à l’enseignement fondamental (CFEF)
Il n’existe aujourd’hui qu’un seul CFEF, (géré par PARQE) alors que le PNEF prévoyait la transformation de toutes les ENI. On ne peut parler d’un fonctionnement radicalement différent des
CFEF par rapport aux ENI. En effet, quoique doté d’un curriculum spécifique, le CFEF de Martissant se différencie des ENI par la seule ambition de rendre les enseignants aptes enseigner à tous les niveaux de l’école fondamentale. Les stages d’applications sont-ils plus nombreux qu’au niveau des ENI ? Il faudrait sans doute une étude plus avancée pour répondre ; cependant, le curriculum du CFEF de Martissant, que j’ai consulté ne fait pas explicitement mention de ces stages d’application.
Enseignement supérieur
En Haïti, les facultés de science de l’éducation (au nombre de 8), n’ont pas un niveau effectivement plus avancé que les ENI. Adopter l’appellation de faculté de sciences de l’éducation est une plus value commerciale utile pour attirer un public (clientèle) en quête de diplôme et de reconnaissance sociale. Cette situation n’est pas sans poser problème. D’un côté, des enseignants du secondaire (ceux issus de l’école normale supérieure) se sentant plus légitimes que d’autres par leur bagage intellectuel, et de l’autre ceux qui se sentent armés pédagogiquement pour faire face à une situation d’enseignement.
CAPISTES
En ce qui a trait à la formation donnée aux CAPISTES, il est difficile d’avoir une vue d’ensemble. Les séances de formation dépendent uniquement de la volonté du directeur d’école qui la met en place. Si on ne peut comparer de manière rigoureuse le contenu de ces formations par rapport au besoin des enseignants, on notera que c’est une initiative qui devient de plus en courante de la part des directeurs d’écoles. Les graphes ont montré une forte présence des Capistes dans les milieux urbains. On notera du moins la grande hétérogénéité du public participant aux séminaires organisés par les maîtres d’école. En effet, les diplômés de niveau universitaire, formés à l’extérieur, découvrent un nouveau marché : la formation de formateur. Ces diplômés montent des cabinets de consultation qui font payer assez cher leur prestation. Le coût d’une formation personnalisée se révèlerait une charge trop importante pour le responsable d’institution.

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