Learning from India: Political Parties, Alliances & Trade Union Organising for Counter-Power 05:37 Dec 31 2 comments Reflexiones de un anarquista catalán sobre los sucesos en Venezuela 08:48 Jan 30 0 comments Reinventando las identidades: historia, política y comunidad 16:44 Sep 29 0 comments Dall'anno zero dell'Irpinia 03:03 Nov 28 0 comments The "60's" Semi-Civil War Conditions In the U.S. (and elsewhere too!) With an Anarchistic Flavor 02:55 Jul 30 0 comments more >> |
Recent articles by Makhno-Union Communiste Libertaire-Montréal
This author has not submitted any other articles.
Recent Articles about Italie / Suisse HistoireCarlo Giuliani, un ragazzo ribelle Jul 20 20 A proposito del tema della violenza Jul 23 19 Falange Armata, Ultimo Atto Della Strategia Della Tensione? Dec 06 17 (1/2) Il y a 40 ans en Italie, l’automne chaud de 1969.
italie / suisse |
histoire |
opinion / analyse
Monday September 14, 2009 02:16 by Makhno-Union Communiste Libertaire-Montréal - 1 of Anarkismo Editorial Group
Cette semaine nous vous proposons le premier de 2 textes sur l’un des points culminants des mouvements de grèves et de lutte révolutionnaire de la deuxième moitié du 20ième siècle, l’automne chaud italien de 1969. Ces textes porteront dans un premier temps sur l'historique des luttes et dans un deuxième temps sur l'aspect politique des groupes militants qui ont pris part à ce mouvement. Il est évident que ces textes ne sont qu'un survol de la masse d'informations disponibles à ce sujet. C'est pourquoi les références à la fin des textes (dont certains bouquins incontournables sur le sujet), vous permettrons, si vous le désirez d'approfondir le sujet. Du mai rampant à l’automne chaud, historique des luttes. « L’unique musique que le patron est capable d’entendre c’est le silence des machines à l’arrêt. » -Inscription sur un mur de la Mirafiori en 1971 Du côté ouvrier, l'automne chaud (Autunno caldo) prenait ses racines dès 1968. Le ras-le-bol s'amplifiait et débouchait fréquemment en affrontements avec les forces de l'ordre. Déjà quelques conflits importants, tels que ceux de Marzotto à Valdagno et de Pirelli à Milan, avait démontré que cette vague de revendications seraient beaucoup plus combatives que les précédentes. Par exemple, en avril 1968, les ouvriers de l'usine Marzotto abattirent, durant le conflit, la statut du fondateur de l'usine. Le paternalisme et le syndicalisme pro-patronal, typique à l'Italie de l'époque, étaient en voie d'être débordés par les éléments les plus radicaux qui émanaient d'une accumulation de grogne populaire. En avril 1969 à Battipaglia, dans le Sud, une manifestation contre la fermeture de l'unique industrie de la ville dégénéra en affrontements entre manifestants et policiers, faisant deux morts parmi les premiers (3). En parallèle les grèves se multipliaient chez Fiat à Turin. Celles-ci touchèrent d'abord la plus grande usine de la ville, l'usine Fiat-Mirafiori et puis touchèrent les autres usines Fiat dans la région, soit la Fiat-Lingotto et la Fiat-Rivalta. Les revendications surgissaient les unes après les autres, les grèves débordant de plus en plus les directions syndicales que ce soit contre les cadences de travail, les salaires ou les horaires (3,4). Turin qui était une ville de 700 000 habitants en 1951 ; passera à 1 600 000 habitants en 1962. Les quartiers traditionnellement ouvriers débordent alors d’une masse prolétarienne sans précédent: Mirafiori Sud passe de 19 000 habitants en 1951 à 120 000 en 1960, Lingotto de 24 000 à 43 000 et Santa Rita de 23 000 à 89 000. Une immigration provenant principalement du sud de l'Italie (3). Durant les premiers mois de 1969 seulement, une quarantaine de conflits éclatèrent sur le seul motif de « changements de catégories » des ouvriers à la Fiat-Mirafiori. Une usine qui à ce moment était une réelle poudrière, en raison du roulement démentiel de personnel. L'usine Mirafiori avec ses 50 000 salariés (l'ensemble Mirafiori-Lingotto-Rivalta représentait plus de 90 000 salariés) était la plus grande concentration ouvrière de l'Europe. Il faut savoir que pour la seule année 1968, Fiat embauchera plus de 22 000 employés (5). Le 3 juillet 1969, les ouvriers de Fiat proclamèrent une journée de grève générale sur un objectif extérieur à l'usine, la lutte contre la hausse des loyers. Mais ce jour devint un grand jour pour les travailleurs turinois, dont les cortèges qui furent rejoints par des cortèges étudiants, convergèrent sur l'usine de Mirafiori. Face à celle-ci, à l'entrée du Corso Traiano, de violentes bagarres éclatèrent avec la police, qui durèrent plusieurs heures et s'étendirent à d'autres quartiers de Turin. Cet affrontement sera le véritable point d'ancrage de l'automne chaud. Au même moment, les débrayages et les grèves se multipliaient dans de nombreuses entreprises. Dès la fin du mois d'août, lorsque les travailleurs rentrèrent de vacances, les grèves reprirent chez Fiat, chez Pirelli et bien d'autres (4). L'automne chaud et les grèves de la Fiat Au mois de septembre, ce sera la fin de l'assemblée ouvriers-étudiants et la création du groupe Lotta Continua ainsi que du journal du même nom, qui sera rejoint par la grande majorité du groupe. Une autre partie du groupe rejoindra le groupe Potere Operaio. Ces deux groupes se revendiquaient, du moins en 1969, de l'opéraïsme (operaismo) et donneront naissance un peu plus tard au marxisme autonomiste. De manière simple l'opéraïsme se caractérise essentiellement par un « retour à la classe ouvrière »dont les principaux théoriciens furent Mario Tronti et Tonio Negri. C'est une approche marxiste centrée sur les luttes de la base par opposition à ce qui était vu comme la politique et l'opportunisme de la gauche stalinienne dominante. Leur analyse de lutte de classe se prolongeait dans leurs actions à l'extérieur de leur lieu de travail. De plus, ils prônaient l'autoréduction (le refus de payer factures d'énergie, transport, logement). Lotta Continua était un groupe très informel : elle avait une forte capacité d’action mais la plupart de ceux qui participaient aux luttes qu’elle impulsait n’étaient pas des militants. De plus elle participait à une foule variée de lutte. Potere Operaio quand à elle était une structure plus petite et plus organisée (nous reviendrons sur ces groupes dans le second article). Il serait laborieux de décrire en détails les nombreuses journées d'action de l'automne chaud, mais voici quelques moments chaud à titre d'exemple. Le 11 septembre, les métallurgistes appellent à la grève nationale et 98% des ouvriers de la Mirafiori sont en grève. Durant le mois suivant différents secteurs appelleront tour à tour à la grève nationale: les métallos (12 septembre), les ouvriers de la chimie et de la métallurgie du secteur d'État (17 septembre), les ouvriers du bâtiment et les métallos (8 octobre). Puis le 10 octobre, c'est une grève nationale de plus de 250 000 salariés dont 10 000 de la Mirafiori. Les ouvriers après avoir manifesté occupe l'usine jusqu'au changement d'équipe. Il y aura de nombreux affrontements contre les employés non grévistes et les jaunes dans plusieurs usines de Turin. Les 15 et 16 octobre ainsi que le 19 novembre, les ouvriers déclenchent la grève à Milan contre la vie chère et ce sera le théâtre de violents affrontements à chaque fois. Le 27 novembre, un cortège de plus de 1 000 ouvriers bloque la production et sera rejoint par 7 000 étudiant-es devant les grilles de la Mirafiori. Le 28 novembre, manifestation nationale des métallos à Rome. La lutte sera dure et les affrontements de plus en plus féroces au fur et à mesure que l'automne avançait (3,4). Stratégies et revendications des opéraïstes «J'ai finalement découvert maintenant que nous ne luttons pas seulement contre le patron mais contre tout »-Un ouvrier de Fiat, Lotta Continua, novembre 1969 La force des opéraïstes fut de faire éclater la tradition de lutte au nom des ouvriers professionnels (des ouvriers très qualifiés qui avaient souvent des postes d'encadrement des autres ouvriers « non qualifiés ») et de pousser la lutte avec les ouvriers spécialisés (OS), qui étaient en grande partie la nouvelle main d'œuvre de la Fiat, c'est à dire de jeunes travailleurs du sud. Tandis que l'ouvrier professionnel était généralement fier d'être syndiqué et de porter l'uniforme de la Fiat, le jeune OS s'en foutait et gueulait contre ses conditions de travail. Et ce fut d'ailleurs l'une des principales revendications des opéraïstes, que de réclamer des hausses de salaires égales pour tous, peu importe l'échelon ou le niveau de qualification et par la suppression de la catégorie de salaire la plus basse. Les syndicats en firent une revendication bien malgré eux, tout en sachant très bien qu'il serait presque impossible que d'obtenir la « fidélité » des jeunes ouvriers à leurs syndicats (3). Cependant, les directions syndicales avaient alors eu le temps de prendre la mesure du mécontentement ouvrier et de mettre au point leur tactique. Cet automne de 1969 étant l'échéance des contrats collectifs de la métallurgie, de la chimie, du bâtiment et d'autres catégories. Les dirigeants syndicaux avaient ainsi un cadre tout trouvé permettant de canaliser l'explosion de mécontentement ouvrier. Ils décidèrent de fixer aux métallos l'objectif d'un « bon contrat » pour la métallurgie, aux travailleurs de la chimie celui d'un « bon contrat » pour leur catégorie, etc. Les directions syndicales mirent au point la tactique dite des grèves « articulées » : tel jour les métallos firent grève, tel autre les travailleurs de la chimie, tel autre le bâtiment. Des grèves « générales » purent aussi avoir lieu par province ou même par ville, contre la vie chère ou la hausse des loyers. Au niveau des entreprises les dirigeants syndicaux prônaient les grèves tournantes, un atelier après l'autre, sous prétexte de causer le plus de dommages possible aux patrons à moindres frais pour les ouvriers. Mais le but réel était d'empêcher que l'ensemble des travailleurs se retrouvent dans la même lutte (4). En contre partie, les militants de Lotta Continua et de Potere Operaio, prônaient la stratégie de la grève à outrance. C'est à dire de grèves qui pouvaient être lancées à tout moment sans limitation de temps par simple mot d'ordre d'ouvrier ou de manière spontanée. Les ouvriers défilaient alors en cortège dans les ateliers voisins afin d'arrêter la production. Ils réussiront à imposer la grève sauvage tournante destinée à frapper le patron le plus durement et au moindre coût par le blocage de la production, la prolongation intempestive des heures de grève syndicale, l'arrêt sans avertissement des machines, les grèves tournantes par département qui créent des blocages monstres de la production, par des hurlements de slogans et de mots d’ordre menaçants envers l’ennemi de classe, par des cortèges internes pour nettoyer les ateliers réticents à entrer en lutte, par l'humiliation systématiques des petits chefs (patronaux et syndicaux) contraints d’ouvrir le cortège en brandissant le drapeau rouge, par des jets de têtes de lapins ensanglantées en direction des jaunes et des employés comme signe de leur trahison et par l'apparition de cercueils destinés aux membres de la direction. Mais leurs revendications remettront en cause bien plus que les salaires, ce sera aussi contre la chaîne de commandement patronal et syndical, contre la hiérarchie des chefs et contre les rythmes de travail inhumains (5). La fin d'un mouvement et le début d'une nouvelle ère de lutte Le 12 décembre 1969, une bombe éclate devant la Banque de l’Agriculture dans le centre de Milan, faisant 16 morts et une centaine de blessés. L'extrême-gauche sera accusée et plus de 400 personnes seront arrêtées par les forces de police. Suite à un interrogatoire musclé, Guiseppe Pinelli, un anarchiste sera lancé en bas du quatrième étage du commissariat et les lis tenteront de faire croire à un suicide. Cette vague de répression orchestrée par des groupes néofascistes, les services secrets américains et l'état, criminalisera la lutte et précipitera l'apparition des groupes de luttes armés. Ce sera en tout, plus de 14 000 personnes qui seront poursuivies par le gouvernement suite à l'automne chaud. Les politiciens et les capitalistes mènent alors une contre-offensive violente puisqu'ils craignaient que ce mouvement, que l'on peut qualifier de quasi « pré-révolutionnaire », ne dévaste tout sur son passage. Néanmoins, l'automne chaud avec ses 300 millions d'heures de grèves, dont 230 millions seulement pour l'industrie, aura été la lutte ouvrière la plus massive et la moins contrôlée de toute l'histoire de l'Italie et du monde ouvrier en général. Un mouvement historique, qui malgré ses faiblesses, mérite d'être connu et dont tous les travailleur-euses en lutte devraient s'inspirer, puisqu'il remettait en cause, non seulement les conditions de travail, mais les fondements du travail et du capitalisme. (1)Pierre Milza. Italie 1968 : "le mai rampant". Matériaux pour l'histoire de notre temps, 1988, vol. 11, n° 1, pp. 38-41. (2)Luisana Passerini. Les années 68: évènements cultures politiques et mode de vie. Le cas Italien. Lettre d'information no. 7, 10 avril 1995. (3)D. Giachetti et M. Scavino : La Fiat aux mains des ouvriers. L’automne chaud de 1969 à Turin. Les éditions Les Nuits Rouges, Paris, 2005. (4)André Frys. Il y a trente ans : l'« automne chaud » italien de 1969. Luttes ouvrières, n°1639, 10 décembre 1999. (5)Fiat-Mirafiori 1969:Surgissement et déclin de l'ouvrier-masse. Revue Mouvement Communiste no. 9, printemps/été 2002 |
Front pageSupport Sudanese anarchists in exile Joint Statement of European Anarchist Organizations International anarchist call for solidarity: Earthquake in Turkey, Syria and Kurdistan Elements of Anarchist Theory and Strategy 19 de Julio: Cuando el pueblo se levanta, escribe la historia International anarchist solidarity against Turkish state repression Declaración Anarquista Internacional por el Primero de Mayo, 2022 Le vieux monde opprime les femmes et les minorités de genre. Leur force le détruira ! Against Militarism and War: For self-organised struggle and social revolution Declaração anarquista internacional sobre a pandemia da Covid-19 Anarchist Theory and History in Global Perspective Capitalism, Anti-Capitalism and Popular Organisation [Booklet] Reflexiones sobre la situación de Afganistán South Africa: Historic rupture or warring brothers again? Death or Renewal: Is the Climate Crisis the Final Crisis? Gleichheit und Freiheit stehen nicht zur Debatte! Contre la guerre au Kurdistan irakien, contre la traîtrise du PDK Meurtre de Clément Méric : l’enjeu politique du procès en appel |