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Manifestation contre la brutalité policière à Montréal: Retour sur le 15 mars 2009

category amérique du nord / mexique | répression / prisonniers et prisonnières | opinion / analyse author Saturday April 25, 2009 23:27author by Cause commune - Union communiste libertaire Report this post to the editors

C’était écrit dans le ciel: « Il va y avoir de la casse! » titraient tous les journaux de Montréal en parlant de la Journée internationale contre la brutalité policière. Or, ce sont plus de 2000 personnes qui ont bravé les menaces du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) en se rassemblant au métro Mont-Royal. L’immense majorité des gens n’avait pas l’intention de « casser », mais d’envoyer un message clair aux autorités : y’en a assez! Ce qui est sûr, c’est que les agissements des flics ont transformé en casseurs de nombreuses personnes qui auraient été pacifistes autrement. Ils ont créé une impression de confinement, des mouvements de panique, des arrestations « préventives », enfin, des agissements qui ne peuvent résulter, même chez des gens bien intentionnés, qu’à des actes imprévisible et violents.
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Maintenant, on parle de rendre obligatoire la demande d’un permis pour une manifestation, en disant vouloir assurer la liberté d’expression. Certaines langues sales ont même dit qu’on est chanceux et chanceuses de pouvoir s’exprimer, nous qui vivons dans une « démocratie ». Pourtant, après avoir réellement vu comment le SPVM et la Ville ont géré l’évènement, Montréal n’a rien à envier aux pires dictatures. Dans certains pays, on érige des barrages policiers pour empêcher les gens de se rendre dans une ville pour manifester; ici, on ferme le métro et on bloque les autobus qui se rendent au lieu de rassemblement. Ailleurs, quand on déclare une manifestation illégale, on rempli le centre-ville de policiers et on arrête les attroupements de plus de 10 personnes; ici, on rempli le Plateau Mont-Royal de policiers anti-émeute agressifs et on encercle le « noyau dur de casseurs », c’est-à-dire n’importe qui sur le trottoir. Certains pays peu recommandables utilisent des canons à peinture pour «marquer » les manifestants et les manifestantes et les identifier après; ici aussi, on utilise la peinture mais sans canon. N’est-il pas illogique de considérer que des protestataires furent arrêtés pour des motifs de ports d’arme dangereuse, c’est à dire un drapeau et sa hampe, alors que le SPVM a utilisé des balles de plastique (du même type que celles utilisées en Irlande du Nord ou en Afrique du Sud) pour réprimer la foule près du métro Place des Arts?

Au cours des treize dernières années, la police de Montréal a toujours trouvé le moyen de narguer et de harceler les manifestants et les manifestantes, que ce soit en utilisant les cameras vidéo du service d’identification sous leur nez, en procédant à des arrestations « préventives » dans la foule ou en envoyant des agents provocateurs comme ceux qu’on a pu observer au Sommet de Montebello. Il ne faut pas non plus oublier les arrestations de masse, les fameux encerclements qui ont même été dénoncés par un comité de l’ONU. Une fois de plus, le SPVM a utilisé cette tactique le 15 mars dernier, faisant de nouvelles victimes. Et comme toujours, la grande majorité des personnes arrêtées seront acquittées après quelques années de procédures judiciaires. S’en suivront sans doute d’autres poursuites, cette fois-ci contre la police et la Ville.

Pendant ce temps, les chiffres continuent de parler d’eux-mêmes : 43 morts en 22 ans aux mains du SPVM sans aucune sanction. Sans compter le profilage racial et social qui se poursuit de plus belle. Mais ce qui est le plus inquiétant, c’est l’impunité dont jouissent les policiers. Les autorités peuvent bien encourager les victimes d’abus policiers à porter plainte en déontologie, mais qui s’y est déjà aventuré sait qu’il s’agit d’une parodie de justice, comme en témoigne la commission d’enquête sur la mort de F.Villanueva.

Ils ont décidé de faire la sourde oreille aux problèmes bien réels vécus par les jeunes, les minorités et les pauvres? Nous crierons encore plus fort! Ils peuvent bien continuer à jouer aux guignols, ça ne nous empêchera pas de marcher une quatorzième fois en 2010, que ce soit légal ou non!

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Extrait du numéro 24 de Cause commune.

Related Link: http://www.causecommune.net

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