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Masculinisme: ressac identitaire patriarcal

category amérique du nord / mexique | genre | opinion / analyse author Tuesday August 02, 2005 11:26author by E. Morraleta - NEFAC Report this post to the editors

Un article de Ruptures no 5

Le 6 décembre dernier, on marquait le quinzième anniversaire de la tuerie de l’école Polytechnique de Montréal. Alors que parents, féministes et médias soulignent à chaque année depuis 1989 les meurtres prémédités de quatorze jeunes femmes (et de 13 autres blessées) par Marc Lépine, les motifs de ce dernier ont un tout autre écho chez certains groupes d’hommes, ici même au Québec.

En effet, le groupe L’Après-rupture a récemment traduit en français un plaidoyer pour la réhabilitation de Marc Lépine, publié par un certain Peter Douglas Zohrab. Ce dernier décrit Lépine comme un «activiste des droits de l’homme (quoique extrémiste)» et soutient que «non seulement Marc Lépine n’était pas sexiste, comme l’ont affirmé les médias [qu’il croit contrôlés par des féministes] mais il se battait contre le sexisme féministe»!

Que du délire? Certes! Mais malheureusement, ce discours anti-féministe est de plus en plus présent et influent au sein de la société. Ce discours témoigne de l’émergence d’un «mouvement» en réaction au changement social apporté par les luttes féministes. Ce «mouvement», de droite conservatrice, est ce que l’on appele le masculinisme.

Le masculinisme : une définition

D’abord, le masculisme est une perspective révisionniste. Il nie de façon entêté que les femmes vivent encore et toujours des inégalités. Selon les masculinistes, l’égalité entre les sexes a été réalisée par le féminisme et les femmes vivraient aujourd’hui dans des conditions identiques à peu de choses près à celles des hommes. Et il n’y aurait pas de quoi se réjouir, car le féminisme serait de ce fait «allé trop loin» et aurait renversé «les valeurs essentielles et fondamentales qui concernent la famille (La Presse, 24 octobre 1991)» (1).

Le discours masculiniste se façonne donc autour de la défense des rôles sociaux traditionnels entre les sexes. Il défend des divisions hommes-femmes calquées sur les stéréotypes sexuels et les justifient par un discours biologique sur la nature profonde (sic) de la virilité masculine. Ainsi, les masculinistes se défilent devant les faits terribles, par exemple, sur la violence conjugale, en disant qu’on n’y peut rien, que les hommes sont ainsi faits et que vouloir changer les comportements masculins (lire machistes et virils) est contre-nature. Le féminisme est donc une menace, car il remet en cause ce discours biologique et questionne la domination masculine. Mais pire encore, le mouvement féministe aurait dépassé les limites de l’équité et les hommes se retrouveraient aujourd’hui relégués au second rang.

Bien sûr, les masculinistes se gardent bien de parler des écarts de salaire toujours existant entre les hommes et les femmes, des ghettos d’emplois féminins, du partage inégal du travail domestique, de l’analphabétisme et de la pauvreté plus marquée chez les femmes et j’en passe. Alors sur quoi basent-ils leur discours?

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