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Construire l'autonomie en Turquie et au Kurdistan : entrevue avec l'Action anarchiste révolutionnaire

category international | mouvement anarchiste | entrevue author Saturday September 26, 2015 13:42author by Corporate Watch - Corporate Watch Report this post to the editors

Entrevue du groupe Corporate Watch avec 3 membres de l'organisation turque Devrimci Anarşist Faaliye (DAF).

Traduction du Collectif anarchiste Emma Goldman (Saguenay, Nitassinan).

DAF : Nous voulons souligner la relation entre les luttes pour la liberté à la fin de l'époque ottomane et les luttes pour la liberté au Kurdistan.

À l'époque ottomane, les anarchistes organisaient les luttes ouvrières dans plusieurs grandes villes : Thessalonique, Izmir, Istanbul et Le Caire. Par exemple, Malatesta [1] était impliqué dans l'organisation des travailleurs industriels au Caire. Les luttes pour la liberté en Arménie, Bulgarie et en Grèce avaient des connections avec des groupes anarchistes. Alexander Atabekian, une personne importante dans la lutte pour la liberté en Arménie, était un anarchiste qui traduisait des pamplhets en arménien pour ensuite les distribuer. Il était un ami de Kropotkine [2] et il distribuait ses pamphlets.

Nous parlons de cela puisque nous voulons souligner l'importance des luttes pour la liberté et la comparer à l'importance du support des luttes kurdes.

Corporate Watch : Qu'est-ce qui est arrivé aux anarchistes après la période ottomane?

DAF : À travers le déclin de l'Empire Ottoman, à la fin du 19ème siècle, le Sultan Abdul Hamid II a réprimé les actions des anarchistes en Turquie. Il savait ce que les anarchistes étaient et il a développé un intérêt spécial pour eux. Il a fait tuer ou déporter des anarchistes et mit en place une agence de renseignement spéciale pour mener à terme ses objectifs.

Les anarchistes ont répondu en menant des attaques sur le palace Yildiz Sarayi et en faisant exploser la banque ottomane à Thessalonique.

Le gouvernement de l'Empire Ottoman n'est pas disparu avec l'arrivée de la République de Turquie. Le fez [3] a disparu, mais le système est toujours le même.

Au début de l'État turc [4], plusieurs anarchistes ont dû émigrer, sans quoi ils se seraient fait tuer. Le CHP, le parti politique de Mustafa Kemal, n'acceptait aucune opposition et il y a eu des massacres de Kurdes.

De 1923 à 1980, il n'y a pas eu de grand mouvement anarchiste en Turquie dû à la popularité des mouvements socialistes et de la répression étatique.

La vague de révolutions de 1960 à 1980 a aussi affecté la Turquie. C'étaient des années actives pour les mouvements sociaux. Durant cette période, il y a eu des mouvements révolutionnaires anti-impérialistes engendrés par la guerre du Viet-Nam, des organisations de jeunes, des occupations d'universités et une augmentation des luttes ouvrières. Ces mouvements étaient marxiste-léninistes ou maoïstes. Il n'y avait pas de mouvement anarchiste.

En 1970, il y a eu une longue lutte ouvrière. Des millions de travailleurs ont marché plus de cent kilomètres de Kocaeli à Istanbul. Les usines étaient fermées et les ouvriers étaient dans la rue.

Corporate Watch : Est-ce qu'il n'y a eu aucune conscience anarchiste pendant tout ce temps?

DAF : Durant ces années, plusieurs livres ont été traduits en turc par des radicaux européens, mais seulement cinq d'entre eux portaient sur l'anarchisme, dont trois qui parlait de l'anarchisme pour le critiquer.

Mais à l'époque ottomane, plusieurs articles sur l'anarchisme ont paru dans les journaux. Par exemple, l'un des trois éditeurs du journal İştirak était un anarchiste. Le bulletin a publié des essais de Bakounine et des textes sur l'anarcho-syndicalisme.

Le premier magazine anarchiste a vu le jour en 1989. Après cela, plusieurs autres magazines se concentrant sur l'anarchisme à travers plusieurs perspectives sont apparus; par exemple, le poststructuralisme, l'écologie, etc.

Ils avaient la particularité d'être écrits pour une audience formée d'une minorité d'intellectuels. Le langage utilisé dans ces magazines était trop loin du peuple. La majorité de ceux impliqués étaient en connexion avec des universités, avec l'académie ou des ex-socialistes affectés par la chute de l'Union soviétique, ce qui fut un gros désappointement pour plusieurs d'entre eux. C'est pourquoi ils ont commencé à se dire anarchistes, mais nous pensons que ce n'est pas une bonne approche à l'anarchisme, comme une critique du socialisme.

Entre 2000 et 2005, des gens se sont rassemblés à Istanbul pour parler d'anarchisme et ont commencé à se demander : ''Comment combattre?''. À ce moment, nous estimons qu'il y avait environ 50 à 100 anarchistes vivant en Turquie ou à l'extérieur.

Corporate Watch : Pouvez-vous expliquer comment la DAF s'organise maintenant?

DAF : Maintenant, 500 anarchistes sont présents pour la manifestation du 1er mai. Nous sommes en contact avec des anarchistes d'Antalya, Eskişehir, Amed, Ankara et Izmir. Meydan [le journal de la DAF] est distribué dans environ 15 à 20 villes. Nous avons un bureau de presse à Amed distribuant nos journaux à travers tout le Kurdistan. Jusqu'à maintenant, il est seulement écrit en turc, mais peut-être qu'un jour, si nous pouvons nous le permettre, nous allons le publier en kurde. Meydan est aussi envoyé dans des prisons. Nous avons un camarade dans une prison d’Izmir et nous envoyons des copies à plus d'une quinzaine de prisonniers.

Il y a quelques mois, il y a eu la mise en place d'un bannissement des publications radicales dans les prisons. Nous avons participé à des manifestations devant des pénitenciers et nous nous sommes assurés de faire de la pression et maintenant les journaux sont acceptés à nouveau dans les prisons.

Le principal objectif de la DAF est d'organiser l'anarchisme dans la société. Nous tentons de socialiser l'anarchisme à travers les luttes dans la rue. C'est à quoi nous donnons de l'importance. Nous faisons cela depuis presque 9 ans.

Au niveau idéologique, nous avons une perspective holistique. Nous n'avons pas une vision hiérarchique dans les luttes. Nous croyons que les luttes ouvrières sont importantes, mais pas plus que les luttes des Kurdes, des femmes ou encore des luttes écologiques.

Le capitalisme tente de diviser ces luttes. Si l'ennemi nous attaque en employant une perspective holistique, nous devons le combattre dans une perspective holistique. Dans la société, l'anarchisme a une connotation négative pour les gens. Il est lié au terrorisme et aux bombes. Nous voulons légitimer l'anarchisme en l'associant à des arguments servant la lutte contre les compagnies et pour l'écologie. Parfois, nous tentons de mettre l'accent sur les liens entre l'État, les compagnies et les dommages environnementaux, comme ce que fait Corporate Watch.

Nous aimons présenter l'anarchie comme une lutte organisée. Nous avons démontré aux gens dans la rue une approche organisée de l'anarchisme.

De 1989 à 2000, l'anarchisme se résumait à l'image. S'habiller en noir, porter des piercings et un mohawk. C'est ce que les gens ont vu. Après l'an 2000, les personnes ont commencé à voir des anarchistes faisant partis des luttes des femmes ou encore des luttes ouvrières.

Nous ne tentons pas d'imiter l'anarchisme venant d'Europe. Certains anarchistes ont une approche visant à imiter l'anarchisme américain ou européen ou d'en faire une culture underground. Si nous voulons faire de l'anarchisme un mouvement social, cela doit changer.

Les collectifs formant la DAF sont la Jeunesse Anarchiste, Femmes Anarchistes, 26A Café, le collectif écologiste Patika et l'Action anarchiste lycéenne (LAF). Ces groupes autogérés travaillent ensemble, mais ont leur propre processus décisionnel.

Jeunesse Anarchiste crée des connexions entre des jeunes travailleurs/travailleuses et des étudiant-e-s d'universités et leurs luttes. Femmes Anarchistes mettent l'accent sur la lutte au patriarcat et la violence faite aux femmes.

LAF critique l'éducation et la scolarité et tente de socialiser cette manière de penser à travers les lycées. Le groupe travaille aussi sur des enjeux liés à l'écologie et au féminisme, incluant lorsque des jeunes femmes sont assassinées par leur mari.

Le collectif écologiste Patika lutte contre la construction de barrages hydro-électriques dans la région de la mer Noire et d'Hasankeyf [où le barrage Ilisu est en construction). Parfois, des luttes sont menées afin de prévenir la mise en place de tels projets.

26A Café est une organisation autogérée se concentrant sur une économie anticapitaliste. Des cafés ont ouvert à Taksim en 2009 et à Kadıköy en 2011 [à Istanbul]. Le roulement est assuré par des volontaires. Ils visent à créer un modèle économique dans des endroits où des gens oppressés vivent. Il est important de montrer aux personnes des exemples concrets d'une économie anarchiste sans patrons ou visées capitalistes. Nous expliquons aux gens pourquoi nous ne vendons pas des grosses marques capitalistes comme Coca-Cola. Bien sûr, les produits que nous vendons ont un lien avec le capitalisme, mais des produits comme Coke sont des symboles du capitalisme. Nous voulons progresser vers la non-consommation, des alternatives économiques et de nouvelles manières de produire.

Une autre organisation autogérée, PAY-DA [Partage et Solidarité] a un bâtiment à Kadıköy qui est utilisé pour des réunions et la production du journal Meydan. PAY-DA donne des repas à des personnes trois fois par jour. C'est ouvert aux anarchistes et camarades. Le but de PAY-DA est de devenir une coopérative ouverte à tous/toutes. Nous essayons de créer une liaison avec les producteurs locaux. Nous visons à créer des liens avec ces derniers afin de leur montrer un autre modèle économique. Nous tentons de faire évoluer ces relations économiques en-dehors des relations monétaires. Les producteurs souffrent dans cette économie capitaliste. Nous sommes dans les premiers pas dans la création de cette coopérative et nous cherchons des producteurs avec qui travailler.

Tous ces projets sont en lien avec l'idéologie de la DAF. Ils ont une connexion avec le modèle d'organisation binaire de Malatesta.

Il s'agit d'organisations anarchistes, mais parfois des personnes ne se revendiquant pas de l'anarchisme joignent la lutte parce qu'elles sont sensibles aux luttes écologistes ou encore féministe. Au final, elles vont apprendre des choses sur l'anarchisme. C'est un processus en évolution.

En tant que DAF, nous tentons d'organiser nos vies. C'est la seule façon par laquelle nous pouvons atteindre les gens qui sont oppressés par le capitalisme.

Il y à aussi l'Association des Objecteurs de Consciences qui s'organisent avec d'autres groupes pas spécifiquement anarchiste. Notre implication dans ce projet à des relations avec notre perspective au Kurdistan. Le 15 mai, nous avons organisé une action antimilitariste en Turquie devant une base militaire lors du Jour de l'objecteur de conscience. En Turquie, l'aspect militaire est lié à la culture étatique. Si vous n'avez pas fait votre devoir militaire, vous n'allez pas vous trouver d'emploi et il est difficile de trouver quelqu'un pour se marier puisque les personnes vous demandent si vous avez fait l'armée. Si vous avez été dans l'armée, vous êtes un ''homme''. Les gens voient l'État comme la patrie. Sur ton CV, ils vous demandent si vous avez fait le service militaire. ''Chaque Turc est né soldat'' est un slogan populaire en Turquie.

Corporate Watch : Est-ce que le kémalisme [5] est aussi fort qu’il l'a déjà été?

DAF : Le kémalisme est toujours une force dans les écoles, mais l'AKP [le parti au pouvoir] a changé cela un peu. La nouvelle approche de l'AKP envers le nationalisme met l'accent sur l'Empire Ottoman. Il met l'emphase sur les ''racines ottomanes'' de la Turquie. Mais Erdogan [6] continue de dire que nous sommes ''Une nation, un État, un drapeau et une religion''. Les gens parlent encore de Mustafa Kemal, mais pas autant qu'auparavant. Maintenant, vous ne pouvez pas critiquer Erdogan ou Atatürk [nom utilisé pour Kemal par les nationalistes turcs]. C'est la loi de ne pas critiquer Atatürk et une règle non écrite de ne pas critiquer Erdogan. Les médias respectent cela.

Corporate Watch : Pouvez-vous parler de votre perspective sur la lutte kurde pour la liberté?

DAF : La lutte des Kurdes pour la liberté n'a pas débuté avec le Rojava. Les Kurdes ont mené pendant des centaines d'années des luttes contre l'Empire Ottoman et l'État turc.

Nos perspectives se rapportent aux luttes populaires pour la liberté. L'idée selon laquelle les personnes peuvent créer des fédérations sans nations, états ou empires. L'État turc mentionne que le problème est un problème kurde, mais pour nous il ne s'agit pas d'un problème kurde. C'est un problème des politiques turques d'assimilation. Il est évident que depuis les premières journées de la République de Turquie, l'assimilation des Kurdes n'a jamais arrêté. Nous pouvons le constater à travers le massacre de Roboski [34 Kurdes tués par des F-16 turcs le 26 décembre 2011] par l'État lors du ''processus de paix''. Nous pouvons aussi le voir à travers le déni de l'identité kurde et les massacres répétés. Assimiler les gens afin d'en faire des Turcs et diffuser la propagande nationaliste.

L'AKP dit avoir mit en place des postes de télévision kurdes autorisant la langue kurde et que nous sommes tous et toutes des frères et sœurs, mais de l'autre côté il y a le massacre de Roboski qui est survenu sous leur gouvernement. En 2006, il y a eu d'immenses pressions gouvernementales sur Erdogan. Ce dernier a mentionné que les femmes et les enfants allant à l'encontre des politiques turques allaient être punis. Plus de 30 enfants ont été tués par la police ou l'armée.

Les mots changent, sauf que l'agenda politique reste le même, seulement sous un nouveau gouvernement. Nous ne nous considérons pas comme des Turcs. Nous sommes d'origines ethniques différentes dont font partie les Kurdes. Notre implication dans les objecteurs de conscience est une partie de nos perspectives. Nous voulons parler aux personnes afin d'empêcher les gens de joindre l'armée et de tuer leurs frères et sœurs.

Après les années 2000, il y a eu un changement idéologique dans la lutte kurde pour la liberté. Les organisations kurdes ont cessé de se proclamer du marxisme-léninisme et Öcalan a commencé à écrire sur le confédéralisme démocratique. Cela est important, mais nos relations avec le peuple kurde sont dans les rues.

Corporate Watch : Pouvez-vous nous parler du travail de solidarité entre la DAF et la population au Rojava?

DAF : En juillet 2012, au début de la révolution au Rojava, les gens ont commencé à dire qu'il s'agissait d'un mouvement sans État. Nous avons été solidaires dès la première journée de la révolution. Trois cantons ont déclaré leur révolution comme anti-étatique. Nous avons tenté d'observer et d'obtenir de l'information. Il ne s'agit pas d'une révolution anarchiste, mais d'une révolution sociale déclaré par le peuple lui-même.

Le Rojava est un troisième front syrien contre Assad, l'État Islamique et les autres groupes islamistes. Mais ce ne sont pas les seuls groupes a qui doit faire face la révolution. La Turquie offre de l'aide à l'État Islamique à partir de ses frontières. L'Agence nationale de renseignement de la République de Turquie semble donner des armes à l'État Islamique. C'est dans de telles circonstances que le peuple kurde à mis en branle sa révolution.

Après le début de l'attaque lancée par l'État Islamique sur Kobanê [en 2014], nous sommes allés à Suruç. Nous avons attendu aux frontières [turco-syrienne] alors que les forces turques attaquaient les gens qui traversaient. Les personnes qui tentaient de traverser la frontière pour aller ou revenir de Kobanê étaient tirées. Nous sommes restés là afin de fournir une protection.

En octobre, les gens se sont rassemblés près de Suruç pour percer à travers la frontière. Les tanks turcs leur ont tiré des gaz par-dessus la frontière.

Du 6 au 8 octobre, il y a eu des manifestations de solidarité avec Kobanê à travers toute la Turquie. Kader Ortakya, un socialiste supportant la résistance à Kobanê, a été tué en tentant de traverser la frontière.

Nous avons aidé les gens. Plusieurs personnes traversaient la frontière en provenance de Kobanê sans avoir d'abri. Nous avons donc préparé des tentes, de la nourriture et des vêtements pour eux. Parfois, des soldats turcs venant dans les villages avec des gaz lacrymogènes et des canons à eau, nous forçant à bouger. Nous avons aidé des gens qui cherchaient leur famille après avoir traversé la frontière. D'autres sont venus dans l'espoir de franchir la frontière et se sont confrontés à l'armée. Nous leur avons aussi fourni de l'aide. Nous portions des vêtements à l'effigie de la DAF.

Jour après jour, les YPG/YPJ [les forces de défense kurde du Rojava] ont repoussé l'État Islamique. La colline de Mıştenur était très importante pour Kobanê. Après sa reprise entre les mains des YPG/YPJ, plusieurs personnes ont voulu retourner à Kobanê. De retour dans la ville, ils-elles ont trouvé leurs maisons détruites par les combats. Certaines maisons avaient encore des mines à l'intérieur, tuant ainsi quelques personnes. Les mines ont besoin d'être enlevées, mais par qui et comment? Les gens ont besoin d'aide et de nouvelles maisons. Nous avons assisté à des conférences et discuter sur comment aider Kobanê. Une conférence s'est tenue il y à deux semaines de cela à Amed.

Corporate Watch : Quelles sont vos positions sur les élections?

DAF : Nous ne croyons pas à la démocratie parlementaire. Nous croyons à la démocratie directe. Nous ne supportons pas le HDP [parti pro-kurde] aux élections, mais nous avons des liens de solidarité avec eux dans les rues.

Emma Goldman a mentionné que si les élections changeaient quelque chose, elles seraient illégales. Il y a de bonnes personnes dans HDP qui disent des choses intéressantes, mais nous pensons que le gouvernement ne peut pas être bon parce que le système électoral n'est pas égalitaire.

Au Rojava, ils ne déclarent pas leur révolution comme étant anarchiste, mais il n'y a pas de gouvernement, pas d'État et pas de hiérarchie, donc nous croyons en elle [la révolution] et nous y sommes solidaires.

Corporate Watch : Pouvez-vous nous parler de l'attentat à Suruç?

DAF : Plus de trente jeunes personnes désirant participer à la reconstruction de Kobanê ont été tuées lors d'une attaque menée par l'État Islamique. Cette attaque a clairement été organisée par l'État turc. Ils n'ont rien fait pour l'empêcher même s'ils ont eu l'information précisant qu'une attaque allait avoir lieu un mois auparavant. De plus, après l'explosion, l'État turc a attaqué le Rojava et mit en branle une opération contre les organisations politiques en Turquie. Maintenant, il y a plusieurs opérations et de la pression politique contre les anarchistes, les socialistes et les organisations kurdes. Ils se servent de l'explosion comme raison pour mener cette répression politique autant aux niveaux domestique qu'international.

Nous avons perdu 33 camarades et amis qui ont lutté pour la révolution au Rojava et contre la répression étatique, la dénégation et les politiques de massacre. Il y à des gens qui sont tués par l'État, l'État Islamique et d'autres formes de pouvoirs. Mais notre résistance ne va jamais arrêter, nos luttes vont continuer, comme toujours dans l'Histoire.

[1] Errico Malatesta, un anarchiste italien.
[2] Pierre Kropotkine, un anarchiste russe.
[3] Un fez est un couvre-chef très répandu dans l'Empire Ottoman du XIXe siècle. Il était réservé aux hommes. Aujourd'hui, il n'est presque plus porté.
[4] La République de Turquie a vu le jour en 1923 sur les ruines de l'Empire Ottoman. Elle est le résultat d'une guerre d'indépendance qui mena à la création de l'État turc avec Mustafa Kemal Atatürk comme premier Président.
[5] Le kémalisme est l'idéologie associée à Mustafa Kemal Atatürk.
[6] Le Premier ministre turc.

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