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Georges Ibrahim Abdallah: 25 ans d’enfermement

category france / belgique / luxembourg | répression / prisonniers et prisonnières | critique author Thursday January 31, 2013 23:27author by Paquito - Alternative Libertaire Tolouse Report this post to the editors

Sur "Georges Ibrahim Abdallah", Editions Al Dante.
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Pour un trentenaire comme moi, le fait que G.I Abdallah ait presque déjà passé l’équivalent de ma vie en taule ne peut qu’amener à se poser quelques questions sur le principe même de l’enfermement, dont la nécessaire abolition n’est pas assez mis en avant par le mouvement révolutionnaire français.

La lecture de ce livre ne fait que renforcer un sentiment de nausée déjà bien présent, puisque Abdallah croupit en taule depuis bientôt trente piges pour… rien. Ou plutôt, pour le fait d’être communiste révolutionnaire, libanais et chrétien maronite, engagé dans la lutte armée anti-impérialiste notamment auprès du peuple palestinien. Bref, le coupable idéal de la vague d’attentats perpétrée par le Comité de soutien aux prisonniers politiques arabes (CSPPA) qui ébranlait au début des années 1980 notre beau pays ; tout pour plaire aux Etats-Unis qui ont tout simplement mis la pression sur le ministre socialiste de l’intérieur d’alors, Robert Pandraud pour enfermer G.I. Abdallah. Celui-ci s’est révélé peu de temps après, totalement innocent. Mais la victime désignée Abdallah permettait de cacher l’implication directe de la France dans le conflit Iran-Irak d’alors et que les attentats du CSPPA n’étaient en réalité que des ripostes militaires des barbouses iraniennes aux actes de guerre français sur leur sol…

Un beau micmac politico-économique dont on rirait presque si ce n’est les victimes bien réelles de l’époque et d’aujourd’hui.

Trente ans après les faits, de nouveaux comités de soutiens à G.I. Abdallah émergent peu à peu partout en France. Le maire communiste de Grenay (Pas-de-Calais), Christian Champiré, ainsi que les membres de son conseil municipal l’ont nommé récemment citoyen d’honneur de leur ville. Bref, c’est une histoire bien vivace que relate ce petit livre -certes un peu cher pour le contenu- mais qui reste d’une actualité brûlante pour tous les militantes et les militants révolutionnaires.

Car, ainsi que le relatait il y a peu Jean-Marc Rouillan en visite à Toulouse pour une présentation de ce livre, la lutte pour la libération de G.I Abdallah et au-delà, de tous les prisonniers politiques révolutionnaires est un excellent indicateur de l’état du mouvement révolutionnaire français lui-même.

Related Link: http://www.alternativelibertaire.org
author by Chloé Delaume et Daniel Schneidermann - Libérationpublication date Thu Jan 31, 2013 23:33author address author phone Report this post to the editors

Depuis dix jours, sur le bureau de Manuel Valls, un document attend une signature. C’est l’arrêté d’expulsion de Georges Ibrahim Abdallah, condamné en 1987 à la prison à vie. Il est incarcéré depuis vingt-neuf ans, ce qui en fait l’un des plus anciens prisonniers politiques du monde. Mais cette expulsion-là, pour une fois, Manuel Valls hésite à en donner l’ordre. Car ce n’est pas une expulsion comme les autres.

Qui se souvient aujourd’hui de Georges Ibrahim Abdallah ? Ce nom semble appartenir à la préhistoire. Bien avant le 11 Septembre, le jihad et Ben Laden, Georges Ibrahim Abdallah, libanais, communiste, fondateur des Fractions armées révolutionnaires libanaises (FARL) fut, pour la plupart des médias et le gouvernement français, l’ennemi public numéro un. Des mois durant, son visage de barbu farouche incarna la peur. En 1987, il est jugé pour complicité, dans l’assassinat d’un diplomate américain, et d’un diplomate israélien. Le gouvernement de l’époque (Chirac-Pasqua-Pandraud) a bien tenté de lui coller sur le dos les attentats aveugles de Paris, mais l’enquête policière a démenti ces accusations.

Son procès de 1987 est un psychodrame national, comme la France les adore. L’Etat souhaite évidemment le condamner à la prison à vie. Mais l’Etat tremble aussi des représailles dont on imagine que les FARL sont capables. Et puis, des otages français sont détenus au Liban. Aussi, l’avocat général de la cour d’assises, ancien procureur de la Cour de sûreté de l’Etat, implore la cour, «la mort dans l’âme» de ne pas condamner Abdallah à une peine supérieure à dix ans. Peine perdue : la cour inflige la perpétuité à Abdallah.

On n’ose penser que si Manuel Valls tarde à signer, c’est pour ne pas déplaire au Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif). Ce dernier vient de révéler pourquoi il s’oppose à la libération d’Abdallah : parce qu’il ne s’est pas repenti. C’est aussi la position du gouvernement américain, qui vient de la rappeler. En sens inverse, le gouvernement libanais milite pour la libération d’Abdallah. Mais que pèse le gouvernement libanais ?

Si le Crif est ainsi sorti du bois, c’est parce que les choses s’accélèrent. Après avoir rejeté huit demandes de mise en liberté d’Abdallah (toujours le même scénario : un psychiatre lui demande s’il se repent de ses actes ; il répond que non ; la demande est rejetée), la justice vient d’accepter la neuvième, le 10 janvier.

A une condition : que le détenu, aujourd’hui âgé de 61 ans, soit immédiatement expulsé vers son pays, le Liban. Ainsi la justice refile-t-elle élégamment à l’Etat ce dossier plombé par la raison d’Etat, qu’elle a si longtemps, trop longtemps, accepté de porter seule. Et le jeu de cache-cache juridico-politique continue : Manuel Valls ne doit pas décider de libérer Abdallah, la justice vient de le faire, en toute indépendance. Il doit simplement permettre, en l’expulsant vers le Liban, l’exécution de cette décision. C’est, à la lettre, une décision purement technique.

Le gouvernement ne libère pas, il expulse. Ce n’est pas une prise de position pour le terrorisme, ni même pour la Palestine, ou contre Israël. Son «attachement indéfectible à Israël», proclamé par Manuel Valls, ne devrait donc logiquement pas entrer en ligne de compte dans cette décision.

Pourquoi intervenons-nous ensemble sur le devenir de Georges Ibrahim Abdallah, alias le numéro d’écrou 2388/A221 de la prison de Lannemezan ? Parce que nous écrivons depuis un an un roman d’autofiction (1), qui porte sur le plomb des héritages, les tentatives de modifier le déterminisme, les échecs et les pistes, le fatum des légendes familiales. Or il se trouve que Georges Ibrahim Abdallah est l’oncle paternel de Chloé. Nous avons donc demandé à rencontrer Georges Abdallah, dans sa prison de Lannemezan. Mais notre projet doit être jugé fort dangereux : notre demande a été rejetée. Bien embêté, sans doute, le gouvernement. Déjà, publié par les opiniâtres éditions Al Dante, est paru l’an dernier un recueil de textes sur, par, autour du prisonnier (2). Alors, ça va peut-être aller comme ça. La demande de visite s’est donc d’abord «perdue» quelques mois entre Paris et Lannemezan, et puis la décision est tombée : la nièce n’aurait pas le droit de rencontrer son oncle. La parole d’Abdallah est jugée si dangereuse qu’il ne peut même pas s’entretenir avec sa nièce. Ils risqueraient d’évoquer des souvenirs de balançoires, on ne sait jamais où ça peut mener. On ne sait pas si ce sont les risques de l’autofiction, ou la peur de déplaire aux Américains, qui ont pesé le plus lourd dans le refus. Toujours est-il qu’on en est là, à ce carrefour de grands périls diplomatiques et littéraires, méditant sur les avantages et les inconvénients d’avoir un tonton terroriste. Sur le terrorisme, justement, sur la violence politique, sur le pardon et le repentir, sur le poids de l’Histoire quand elle déchire une famille, nous ne sommes pas d’accord sur tout, tous les deux. Revisiter cette histoire et cette époque bouscule nos idées, et nos vies. Par exemple, on n’est même pas certains tous deux qu’Abdallah souhaite vraiment être libéré. Peut-être est-il plus utile à la cause emprisonné qu’en liberté. Mais nous sommes d’accord sur un point : la libération, ou non, du numéro d’écrou 2388 / A221 dira bien des choses sur l’obligation de se repentir pour avoir combattu pour ses idées, c’est-à-dire sur la notion même de combat politique. Bien des choses compliquées, des questions d’un autre siècle, sur lesquelles l’Etat français, aujourd’hui, n’a manifestement pas de discours. Et c’est sans doute pourquoi Manuel Valls tarde à signer cet arrêté d’expulsion, qui traîne sur son bureau depuis le 10 janvier.

(1) «Où le sang nous appelle», à paraître à la rentrée 2013 aux Editions du Seuil.
(2) Georges Ibrahim Abdallah, Editions Al Dante, 2012.

Related Link: http://www.liberation.fr/politiques/2013/01/23/georges-ibrahim-abdallah-l-embarras-de-valls_876196
 

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