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Au Mali comme ailleurs, guerre de classe contre guerre impérialiste

category afrique de l'ouest | impérialisme / guerre | communiqué de presse author Sunday January 27, 2013 23:52author by CGA Relations Internationalesauthor email relationsinternationales at c-g-a dot org Report this post to the editors

Depuis plusieurs mois, des groupes fascistes religieux sèment la terreur dans le nord Mali, et ont imposé une dictature aux populations locales. Composés d'anciens mercenaires kadhafistes, rapatriés avec armes et bagages de Libye, de bandits et trafiquants, ils brandissent opportunément une idéologie politico-religieuse pour justifier leurs activités.
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Depuis plusieurs mois, des groupes fascistes religieux sèment la terreur dans le nord Mali, et ont imposé une dictature aux populations locales. Composés d'anciens mercenaires kadhafistes, rapatriés avec armes et bagages de Libye, de bandits et trafiquants, ils brandissent opportunément une idéologie politico-religieuse pour justifier leurs activités.

Ces groupes fascistes religieux se développent sur un terreau de misère sociale dont la source est le capitalisme, misère sociale renforcée par le néo-colonialisme. Dans le cas du Mali, la crise alimentaire que les accapareurs de grains provoquent par la spéculation capitaliste et l'exploitation des paysans est l'un des facteurs important du développement des fascistes au nord Mali.

Ils profitent également de la discrimination historique faites aux minorités touarègues et arabes par l'État malien, et aussi des multiples exactions commises par l'armée malienne dans la région et qui se poursuivent dans le conflit actuel. Ils prospèrent enfin autour de discours racistes qui opposent les populations de la région en évacuant la question sociale.

La loi imposée par les Salafistes  ne peut satisfaire personne, pas plus les habitantes et les habitants condamnéEs à vivre sous la férule des fascistes religieux, que les pays de la région qui craignent la déstabilisation, ni les maliennes ni les maliens qui voient leur contrée coupée en deux au bord de l’effondrement.

Hypocrisie française

L'État français justifie sa guerre au nom de la lutte contre les « terroristes islamistes». Pourtant, celui-ci n'a aucun problème avec des régimes fascistes religieux dès lors qu'ils lui sont alliés, qu'il s'agisse du Qatar, de l'Arabie saoudite, du régime égyptien actuel, des caciques libyens du Conseil National de Transition et de bien d'autres...

L'intervention française est avant tout liée à la volonté de la bourgeoisie française de défendre son pré-carré néocolonial en Afrique de l'Ouest, et de protéger ses intérêts stratégiques, notamment les mines d'Uranium au Niger qui sont un élément important de l’approvisionnement en uranium de la filière nucléaire française : Areva . Le coup d'État de 2010 au Niger, orchestré par l'État français, s'inscrivait d'ailleurs dans cette perspective.
L'État français joue dans cette partie du continent africain un jeu à peine voilé pour le contrôle politique de la région. A l’ancien empire colonial, trop voyant, s’est substituée une situation maîtrisée à grand renfort de corruption, de coups d'État, de soutien militaire aux dictatures.

Nous sommes convaincuEs que pour les populations au sud comme au nord Mali, rien de bon ne sortira de l'armée, qu'il s'agisse de l'armée française ou de l'armée malienne, dont les exactions ne font que renforcer les fascistes.

Nécessité d’une lutte autonome

Battre les Salafistes, rendre la liberté aux populations de Gao ou de Tombouctou, cela devrait être l’affaire des maliennes et des maliens eux-mêmes. Cela signifierait une rupture définitive avec la dépendance vis-à-vis de l’ancienne puissance coloniale en même temps que ça représenterait une prise de conscience contre les discriminations économiques existantes et les inégalités sociales. Une nécessité de lutter contre un système de gouvernance politique et économique, qui a corrompu les valeurs sociétales et culturelles, et dépossédé la communauté de ses terres agricoles et minières sans aucune contre partie.

Il existe d'autres possibilités que celle de soutenir l'intervention impérialisme ou le militarisme de l'État malien pour faire face aux exactions fascistes religieuses. Parmi celle-ci, le développement de l'autodéfense paysanne et ouvrière, indépendante de tous les États, et la lutte pour l'égalité sociale. Cette voie n'est pas aisée mais rien de bon pour le peuple n'est jamais sorti des bras armées de l'État.

Il nous apparaît évident que les troupes françaises n’ont rien à faire en Afrique, ou ailleurs. Nous affirmons dans le même temps notre opposition au fascisme religieux et à tous les fascismes, et la nécessité de les combattre à la racine, en s'en prenant au terreau qui permet leur développement, l'organisation capitaliste de la société. Dans le cas malien, cela passe notamment par la lutte contre les grossistes et transformateurs de céréales et contre les capitalistes miniers

Nous réaffirmons notre conviction que seule l'auto-organisation et l'autodéfense populaires, hors de toute logique raciste et identitaire, sont à même de combattre la peste fasciste, tout en se préservant du choléra impérialiste.

le 27 Janvier 2013

Relations Internationales et Relations Extérieures de la Coordination des Groupes Anarchistes

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