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Révolte de masse en Slovénie

category international | mouvement anarchiste | nouvelles author Wednesday January 02, 2013 18:42author by Federacija za anarhistično organiziranje - FAO Report this post to the editors

L'étincelle a allumé la révolte contre l'élite politico-économique et tout le système capitaliste

La Slovénie est secouée par sa toute première révolte de masse en deux décades. Une première révolte principalement dirigée contre les institutions politiques, les mesures d'austérité. Dans certaines villes elle prend même un caractère franchement anticapitaliste.

En moins de 3 semaines, pas moins de 35 manifestations ont eu lieu dans 18 villes, rassemblant quelques 70 000 participants. Les protestations ont souvent tourné à la confrontation lorsque la police a tenté de les briser par la violence. 284 personnes ont été arrêtées, toutes n'ont pas été relâchées. Beaucoup ont été blessées.
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Pour la première fois en 20 ans, la Slovénie est secouée par une révolte de masse, essentiellement dirigée contre l'institution politique, les mesures d'austérité, et, à certains endroits, la révolte prend un caractère anticapitaliste.

En moins de 3 semaines quelques 35 manifestations dans 18 villes ont vu participer 70 000 personnes.

Ces protestations se sont souvent soldé par des heurts avec la police lorsque celle-ci a voulu briser le mouvement par la violence. 284 ont été arrêtées, dont toutes n'ont pas été relâchées. Beaucoup ont été blessé.

Tout a commencé mi-novembre avec les manifestations contre la corruption du mair e la deuxième ville du pays, Maribor. Le maire a depuis démissionné. Le slogan scandé à cette occasion - « Il est fini » (Gotof je en slovène) s'est propagé pour englober plus ou moins tous les politiciens du pays. Les protestations ont ensuite gagné tout le pays en qq jours. Ils sont en passe de devenir le canal de prédilection par lequel tous expriment leur colère vis à vis des conditions de vie de cette société : chômage, insécurité, droits, future bouché.

Le mouvement est décentralisé, anti-autoritaire et non-hiérarchique. Des gens qui n'avaient jamais mis les pieds dans la rue y participent, jusque dans les villages où il n'y a jamais eu de manifestation auparavant. Les gens inventent de nouvelles alliances, devenant des camarades de lutte, et sont déterminé à poursuivre, aussi longtemps qu'il le faudra. Nous ne savons pas combien de temps nous pourrons tenir dans la rue. Mais ce qui est sûr, c'est que les gens font l'expérience de du processus d'émancipation et ont gagné une parole qui leur avait été arraché par la violence dans le passé. Personne ne pourra la leur reprendre.

Ci-dessous, la déclaration des groupes de la Fédération des Organisations Anarchistes (FAO):

Aucune discrimination: ils sont tous finis!

Ces derniers jours ont vu l'Histoire nous tomber dessus de toute sa masse. La révolte à Maribor a initié ce que peu aurait pu imaginer possible : les gens s'organisant par eux-mêmes, acculant leur garde-chiourme dans les cordes, le forçant finalement à à fuir, en pleine disgrâce. C'est cette étincelle qui a allumé une révolte plus large contre l'élite politico-économique et l'ensemble du système capitaliste. Nous ne possédons pas la boule de cristal qui nous dira ce qui va se passer ensuite, mais nous sommes assurés déjà qu'il ne faut rien attendre ni du romantisme ni de la naïveté mais qu'il va nous falloir une bonne dose d'organisation et de courage.

Du bas vers le haut et de la périphérie vers le centre.

À mesure que les protestations se propagent à tout le pays, elles se sont aussi élargies pour devenir une révolte contre l'élite au pouvoir et l'ordre existant. Dans chaque région, les gens rivalisent de créativité pour dire aux politiciens, chacun dans son dialecte, Vous êtes tous finis. Le caractère décentralisé de la révolte est un élément clé des événements jusqu'ici. L'autre aspect important est que tout le processus se passe du bas vers le haut : pas de leaders en charge de l'organisation, il n'y a que les gens, sans représentation aucune. Pour défendre cette solidarité et empêcher la récupération de la révolte aux mains de la classe politique, c'est précisément cette décentralisation qu'il nous faut défendre, promouvoir et renforcer !

Police partout, justice nulle part !

Il ne faut pas s'étonner du traitement brutal des protestations par la Police. Ce qui est étonnant en revanche, ce sont les illusions que la police pourrait nous rejoindre. Il est vrai que les policiers ne sont pas la cible première de la révolte, et que les heurts entre flics et protestataires n'est pas son seul horizon. Ce qui est ciblé c'est la classe capitaliste et le système dans son ensemble. Mais il est néanmoins exact que la police n'est pas notre alliée et ne le sera jamais, nulle part. Rappelons nous : la police est un rouage de l'appareil de répression de l’État. Sa fonction structurellement, est de défendre l'ordre existant et les intérêts de la classe dirigeante. Peu importe à quel point les individus en uniforme sont exploités ! Tant qu'ils suivent les ordres de leurs supérieurs ils demeurent des flics, hommes et femmes. Lorsqu'il cesseront de le faire, ils pourront rejoindre la révolte.

Nourrir de telles illusions est donc d'une naïveté extrême. Leurs interventions dans les manifestations de ces derniers temps étaient-elles si peu problématiques, et vraiment conduites dans l'intérêt des gens , comme certains l'ont prétendu ?

Avons-nous déjà oublié la brutale répression de Maribor et les menaces de Groenak (Ministre de l'Intérieur) qu'il ferait la chasse à tous les organisateurs de toutes manifestations illégales ?

Nous ne sommes pas davantage surpris par les discours de « moralisation » des émeutiers et de la violence, qui s'est répandu par le biais des réseaux sociaux. Le gouvernement et les médias nous ont lancé un os et certains d'entre nous sont tombé dans le panneau immédiatement. Mais que sont dix vitres brisées, une porte défoncée à la Mairie, et des pavés arrachés en comparaison de la violence d’État ?

Une jeunesse sans futur, le chômage, la précarité, la réduction des bourses scolaires, la réduction des repas subventionnés dans les écoles, la réduction de personnel dans les jardins d'enfants, la diminution des droits à la Santé, du financement de l'éducation et de la recherche, l’imposition d'un âge de départ à la retraite de plus en plus avancé, la baisse des salaires et traitements, la baisse du nombre de jours fériés, la pénurie de logements sociaux, une jeunesse forcée de vivre dans des meublés ou avec leurs parents vieillissants, déni de droits aux homosexuels, migrants, femmes et tous ceux dont l'origine sociale ne correspond pas à l'une des religions ou ethnies dominantes. Et ainsi de suite.

Et nous n'avons pas encore commencé de parler de la corruption, du népotisme, du clientélisme, et de la criminalité qui règne dans la classe dominante. Ils nous forcent à travaille davantage mais les fruits de notre labeur sont constamment récupérés par la classe des capitalistes. C'est cette exploitation qui est au cœur de notre système.

Dites-nous maintenant qui est violent avec qui ?

De quel droit condamnons-nous des gens dont le futur a été volé? La jeunesse n'a rien à perdre. Cessez de les condamner, et ensemble concentrons-nous sur les vrais problèmes.

Plus dangereux encore : les divers appels à l'auto-réopression, et à la coopération avec la police. Ne n'avons-nous pas déjà atteint les sommets inacceptables de la surveillance , et de l'utilisation du vidéo-flicage à fins de répression ? Ces gens nous proposent-ils d'aider la police à retrouver les « émeutiers », et les leur remettre de manière à exclure une large part de la jeunesse de cette révolte qu'elle a contribué à alimenter ?

Coopérer avec la police reviendrait à nous tirer une balle dans le pied, comme condamner la jeunesse qui exprime ses positions de manière très directe, reviendrait à annuler le potentiel de cette révolte.

Aujourd'hui, ce que les autorités définissent comme une violence, c'est le bris de vitre. Il nous faut pourtant être clairs : cette définition va rapidement s'étendre à tout ce que le pouvoir déterminera comme illégal, en termes de protestations, manifestation qu'il est seul à pouvoir interdire ou autoriser. Soyons clairs, aux yeux de ce système qui nous humilie, nous spolie, et nous supprime bon an mal an, nous sommes tous des émeutiers.

Encore une fois, nous disons notre entière solidarité avec tous les interpellés, dont nous exigeons qu'ils soient immédiatement relâchés, et nous appelons à la fin des poursuites judiciaires et médiatiques, l'annulation des sanctions ayant participé aux manifestations.

Le pouvoir au peuple, pas aux partis politiques.

Après le premier bouillonnement spontané de la révolte, lorsque la créativité des masses se fut pleinement manifesté, un nouvel espace de réflexions stratégiques s'est également ouvert. Si nous voulons que la révolte se transforme en un mouvement social, sur la base de demandes, objectifs et visions concrets, il nous faut les articuler à celles qui existent déjà dans le mouvement et parvenir à une forme d'organisation qui rende possible ce processus. Sans cela la révolte mourra rapidement et rien ne changera.

Pour ce qui concerne les exigences, il nous faut procéder pas à pas et commencer par inclure celles déjà exprimés à l'intérieur de la révolte. Assurément il nous faut : préserver le système de protection sociale, de santé et d'éducation publique. Il nous faut aussi préserver les droits des travailleurs existants. Cela dit, il faut que nous soyons clairs sur le fait qu'il ne s'agit pas pour nous de lutter pour préserver l'ancien système. Tandis qu'il n'est pas question qu'on nous retire les droits pour lesquels nous nous sommes battus pendant des années, il nous faut aussi affirmer une perspective stratégique centrale. Tant que le capital et l’État existent les schémas d'oppression et d'exploitation continueront de s'exercer sur les services publics – éducation, santé et protection sociale. C'est pourquoi il nous faut ici aussi, autogérer les luttes dans ces structures et non nous contenter de négocier les miettes. Les droits ne sont jamais donné, ils faut toujours les arracher par la lutte.

Il se peut qu'une partie de l'élite politique corrompue réalise qu'ils sont tous finis et quitte l'arène politique. Mais ils seront bien assez tôt remplacés par d'autres, qui de nouveau, sans que nous leur donnions quelque légitimité que ce soit, prendront leurs décisions en notre nom. Leurs intérêts ne sont pas les nôtres, et chaque jour qui passe fait l'exemple du népotisme, de la corruption, et au moyen de lois anti-crise et autres réformes, ils nous repoussent toujours plus loin vers les marges de la société, et au-delà.

C'est pour cette raison qu'il faut qu'ils partent tous, du premier au denier. Ce serait pure naïveté de croire qu'ils sont purs, sans tâches, avec nos seuls intérêts à cœur, et qu'il s vont nous sortir de cette crise. Il nous suffira de trouver les bons, et de voter pour eux.

C'est le système politique et économique, son autoritarisme et caractère de hiérarchie qui rend impossible de vivre dans un monde non aliéné et selon nos désirs et nos besoins. Tant qu'il ya capitalisme,une minorité qui domine une majorité et la relègue vers les franges sociales et économiques de la société, nos vides seront vides. Si nous ne résistons pas ne nous battons pas pur une alternative, il y aura toujours quelqu'un pour régner sur nous : le patriarcat au foyer, les doyens et les représentants estudiantins dans nos facs, les patrons dans nos boulots et les politiciens au gouvernement. Cette fausse démocratie qui nous est offerte sous la forme d'élections n'est pas la seule façon d'organiser nos vies.

Organisons-nous là où nous vivons, travaillons, étudions.

Si nous voulons que réussissent la révolte et ces exigences, et qu'elles produisent un réel pouvoir social, il nous faut organiser l'autogestion. Lorsque nous parlons de l'organisation de la révolte nous pensons naturellement aux formes en rupture avec les formes socio-politiques auxquelles nous sommes habitués. Nous devons nous organiser depuis le bas, sans hiérarchie ni leaders, partout, où nous sommes exploités et opprimés : dans nos quartiers, nos lieux de travail, nos établissements scolaires. Les agriculteurs doivent se lier aux coopératives, et les coopératives avec le milieu urbain. L'autogestion doit être spontanée et créative, elle doit se développer sur la base de relations librement consenties et établir des structures permettant la complète émancipation des individus. Elle doit suivre le principe de la démocratie directe, de la mutuelle solidarité, anti-autoritaire et antifasciste.

Au démarrage, nous suggérions d'organiser les choses sur la base d'assemblées de démocratie directe (assemblées générales) qui ont toujours formé la pratique des mouvements insurrectionnels sur toute la surface du globe. Nous pouvons nous organiser localement et ensemble façonner l'avenir en identifiant nos besoins et ceux des villes et villages. Ensemble nous pouvons faire des propositions et découvrir nos potentiels, qui devraient nous aider à réaliser que nous sommes capables, pratiquement, de tout faire par nous mêmes.

C'est ainsi que nous construirons une nouvelle frater-soror-ité, une nouvelle unité, où il y a largement assez pour tous, mais rien pour ceux qui veulent nous dominer.

En guise de prochaine étape, nous suggérons une coordination mutuelle de tous les différents groupes, ainsi que l'établissement de nouvelles formes d'organisation d'une révolte en expansion, mais encore dispersée. Nous suggérons, sur la base de ces principes communs, d'unifier un front de groupes, d'organisations et d'individus. Ce front doit être idéologiquement ouvert, inclusif, et fondé sur des demandes communes, concertées. Il doit s'organiser horizontalement, sans organes centraux officiels, et fondé sur l'autonomie des individus, un processus de prise de décision par démocratie directe.

Nous appelons tous les groupes, organisations et individuels à qui cette approche convient, de s'organsier dans leurs lieux de vie en assemblées ouvertes, qui pourriont dans un deuxième temps, se rejoindre. Reprenons nos vies en main, ensemble !

Depuis les rues et places, 6 décembre 2012

Federation pour une Organisation Anarchiste (FAO), Slovénie

Traduction du texte: Cuervo (Alternative Libertaire)

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Préface

La raison de la présente interview tient à l’intérêt que nous avons éprouvé à participer, dans le cadre du Forum de l’anarchisme organisé (FAO) du Brésil, à la discussion sur la théorie et l’idéologie. Dans le camp anarchiste, nous est apparue fondamentale l’approche de la Fédération anarchiste uruguayenne (FAU) élaborée dans les années 70, dans le texte « Huerta Grande[1] : l’importance de la théorie ». Dans ce texte, la FAU se propose d’examiner à partir de différents concepts la théorie (ensemble de concepts articulés de manière cohérente et ayant comme objectif de connaître une réalité déterminées) et l’idéologie (ensemble d’idées, d’aspirations, de valeurs, de sentiments, de motivations qui animent la pratique politique dans le sens d’intervention dans une réalité déterminée).

La théorie possède une plus grande proximité avec la science et donc avec les méthodes d’analyse et les théories politiques, dont le but est de fournir un outil théorique capable d’interpréter la réalité de la meilleure façon possible. L’idéologie, constituée d’un certain nombre d’éléments de nature non scientifique, aurait une fonction distincte de la théorie ; tandis
que la théorie vise à connaître, l’idéologie vise à promouvoir une pratique politique à des fins spécifiques. Considérant l’anarchisme comme une idéologie, dans ce sens politico-doctrinaire, il ne pouvait pas être considéré comme une théorie.

Historiquement, différentes méthodes d’analyse ont été utilisées par les anarchistes et différentes théories politiques lui ont donné les bases pour comprendre la réalité.

Bien que les fondements idéologiques et doctrinaux de l’anarchisme demeurent, les méthodes d’analyse et la théorie ont une plus grande souplesse et peuvent être modifiées plus facilement, sans que l’anarchisme lui-même soit mal interprété. Nous avons dit qu’il est « certain que dans l’idéologie il y a le doute permanent envers la théorie » [2] afin d’intégrer les meilleurs outils pour comprendre la réalité, sans en faire une question de principe.

L’oeuvre de Bakounine possède certainement de nombreux éléments qui se rapportent à l’idéologie anarchiste, et ses écrits de maturité après 1866 comportent de nombreux éléments qui sont constitutifs de l’anarchisme lui-même. En outre, Bakounine a également été utilisé en Amérique latine par des individus et organisations qui partagent différentes positions avec les anarchistes « spécifiques ». Nous avons beaucoup discuté des aspects qui concernent sa méthode d’analyse et sa théorie politique.

Devons-nous nous appuyer sur les méthodes d’analyse et les théories développées au cours du XIXe siècle, avec l’émergence même de l’anarchisme ? Ou, comme le but de la théorie est de connaître, devonsnous incorporer des éléments développés postérieurement ? Est-ce que cela déformerait l’anarchisme ? Ces questions constituent la base de nos interrogations sur le travail de Bakounine.

Quelle était la méthode d’analyse utilisée par Bakounine ? Le matérialisme ? La dialectique ? Le positivisme ? Dans sa théorie sur la détermination des sphères, y a-t-il une détermination de la sphère économique sur l’autre ? Quel serait le rôle des sphères politique / juridique / militaire et culturelle / idéologique dans tout cela ? Bakounine soutenait-il l’idée d’évolution ou du progrès naturel de l’homme ? A-t-il une théorie de l’histoire ? Quel est pour lui le rôle de la structure d’un système donné et de l’action humaine dans les processus de transformation sociale ? Enfin, ce que Bakounine a produit dans le domaine de la méthode d’analyse et de la théorie politique pourrait-il être utilisé au XXIe siècle ?

Telles furent les questions qui motivèrent cette interview. Personne mieux que Berthier ne pouvait aider à élucider ces questions, très pertinentes pour l’anarchisme contemporain. Mon espoir est que cette interview puisse apporter des éléments pertinents pour le développement théorique de l’anarchisme au Brésil, en Amérique latine, et pourquoi pas, dans le monde.

Felipe Corrêa
Février 2012

* Felipe Corrêa est un militant de l’Organisation Anarchiste Socialismo Libertario de São Paulo, au Brésil. Il est éditeur et chercheur, et a récemment publié Idéologie et Stratégie : anarchisme, mouvements sociaux et pouvoir populaire chez Faísca Publicações. On peut trouver sur le site anarkismo.net de nombreuses études de Felipe Corrêa, ou des recensions de livres, parmi lesquels « Para uma Teoria Libertária do Poder », « Poder, Dominação e Autogestão », « Conhecer o Passado, Construir o Futuro ». Le texte qui suit, sous forme d’interview, est le résultat de plusieurs mois d’échanges épistolaires.

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