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Révolution sociale : Utopie ou réalité ?

category international | Économie | opinion / analyse author Friday November 09, 2012 10:54author by kuhing - CAam Report this post to the editors

Si un bon nombre d'individus s'accordent pour penser ou dire que le système actuel n'est pas ou n'est plus adapté à nos besoins, qu'il est facteur de destruction de l'environnement, qu'il induit de l'injustice voire de l'inhumanité, peu d'entre eux envisagent sérieusement et concrètement un changement de fond de la société.
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Révolution sociale : Utopie ou réalité ?


Introduction

Si un bon nombre d'individus s'accordent pour penser ou dire que le système actuel n'est pas ou n'est plus adapté à nos besoins, qu'il est facteur de destruction de l'environnement, qu'il induit de l'injustice voire de l'inhumanité, peu d'entre eux envisagent sérieusement et concrètement un changement de fond de la société.

Les raisons en sont multiples.

La plus courante, dans les esprits, est qu'il n'existe pas d'autre façon de fonctionner socialement. Quand une alternative est envisagée, elle dépasse rarement une gestion mieux répartie des bénéfices du système marchand.

Pour ceux qui connaissent l'hypothèse d'une révolution sociale, celle-ci leur semble irréalisable à cause d'un rapport de force qu'ils supposent trop favorable aux détenteurs du pouvoir actuel.

L'incertitude sur le mieux qu'apporterait un autre société, et le pire associé aux tristes expériences inscrites dans le conscient ou l’inconscient collectif, des Etats dits "communistes" finissent de fossiliser l'inertie et contribue grandement à retarder un bouleversement social pourtant utile.

Pourtant une révolution sociale, non seulement nécessaire, est possible et apporterait une progression significative dans tous les domaines pour tous les membres de la collectivité humaine et vivante.

Le capitalisme n'est pas une fatalité

Il ne s'agit pas ici de rappeler les méfaits du capitalisme.

Beaucoup de gens et d'associations décrivent parfaitement la surproduction, l'obsolescence programmée, le gaspillage, le chômage, la misère, la pollution orchestrés par la rentabilité financière, et les condamnent.

Un bon nombre d'entre eux proposent une meilleure répartition des bénéfices notamment en taxant la spéculation, les ventes ou le travail mais peu d'entre nous osons remettre en cause le principe même de l'économie marchande et l'outil qui la fait tourner : l'argent.

Dans les esprits, le système actuel est immuable où, s'il ne l'était pas, le rapport de force de ceux qui le contrôlent est trop disproportionné pour qu'il soit possible de remettre en cause leur pouvoir.

Pourtant l'organisation sociale et économique est le résultat dans le concret d'un montage théorique sans cesse actualisé par l'esprit humain.

Alors ce qui est fait peut-être tout autant défait.

Par ailleurs le rapport de forces favorable à ceux qui détiennent les rennes du pouvoir est fonction de leur capacité à payer les forces de répression à leur service.

Mais cet argent dépend lui même de la production et des manipulations financières qui permettent d'avoir une trésorerie réelle et surtout fictive.

Le rapport de force existant n'est donc pas du coté que l'on croit et, il suffirait de conscientiser cet état de fait pour organiser immédiatement une nouvelle façon de fonctionner.

Comment procéder pour changer de système ?

Une révolution sociale ne peut aboutir que dans une globalité planétaire. Cela peut paraître difficile mais la mondialisation et l’interdépendance du capitalisme rend cette universalité possible. Elle dépend de la conscience collective de l'objectif à atteindre et d'une vision claire de sa mise en place.

Changer fondamentalement de système économique nécessite de passer à une organisation sans échanges marchands. La finalité n'est plus la réalisation d'un profit financier mais celle des besoins réels de l'ensemble des populations.

Pour cela, il s'agit de permettre à chacun d'apporter ce qu'il veut et peut créer pour mettre ensuite l'ensemble de ses productions à la disposition de tous. La propriété privée est remplacée par la liberté d'usage.

Parvenir à cette façon de fonctionner nécessite un accord commun. Cette unité peut se réaliser grâce à une unification des luttes qui se fédèrent en grève générale. Celle ci doit dépasser le stade revendicatif pour permettre de rendre des ressources naturelles et les moyens de les transformer à la collectivité pour d'organiser une distribution gratuite de l'ensemble de la production matérielle et intellectuelle.

Cette gratuité dévalorise alors complètement l'argent qui est utilisé par les dominants pour asseoir et défendre leur position. Le basculement révolutionnaire est opéré immédiatement, sans transition. Mieux il est organisé et plus il se passe pacifiquement.

Une société sans argent est-elle viable ?

Une société sans argent, est non seulement viable mais elle permet de satisfaire aux besoins de l'ensemble de l'humanité sans gaspillage ni pollution. Loin de bloquer le progrès ou d'opérer un retour en arrière, elle ouvre les portes de l'esprit humain et lui permet de découvrir les secrets de la nature, la plupart toujours cachés, et de les utiliser au mieux.

Ne plus avoir l'objectif de la réalisation d'un profit financier comme l'est aujourd'hui la finalité de toutes transactions annihile la nécessité de fabriquer dans le seul but de vendre.

Il ne s'agit plus de produire une marchandise de mauvaise qualité pour la commercialiser auprès des populations pauvres mais nombreuses mais de créer des produits durables et de bonne qualité mis à disposition de tous.

Il ne s'agit plus de surproduire dans la compétitivité mais d'ajuster ce qu'il faut fabriquer en fonction des besoins réels.

Il ne s'agit plus de gaspiller les énergies à trouver les moyens de vendre en étant rentable mais de les utiliser à mesurer ce qui est vraiment utile.

Il ne s'agit plus de perdre les intelligences et les moyens pour contrôler la bonne marche d'un système marchand caduque mais de les utiliser pour trouver des énergies propres et inépuisables.

Il ne s'agit plus de posséder un outil ou un endroit utilisé rarement mais d'avoir accès à tous les lieux vacants et les objets disponibles.

Il ne s'agit plus de travailler pour survivre mais de rendre au travail sa vocation originelle : une activité créatrice et épanouissante qui permet des relations sociales harmonieuses.

C'est cette économie d'environ 70 à 80 % de l'énergie humaine aujourd'hui gaspillée par le système marchand associée à la possibilité de rendre la pleine activité à ceux qui le souhaitent qui entraînera une augmentation considérable les forces productives permettant ainsi de satisfaire l'ensemble des besoins humains sans aucune pollution environnementale.

Cela il suffit de le faire.

Le basculement vers une société sans classes, sans argent et sans Etat dépend uniquement de nous tous.
Les utopies d'hier ont forgé des réalités d'aujourd'hui, les utopies d'aujourd'hui peuvent faire les réalités de demain.

kuhing

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