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Le squat: une action directe contre le Capitalisme et la crise du logement

category italie / suisse | luttes dans la communauté | opinion / analyse author Tuesday November 06, 2012 07:15author by OSL-Vaud - Organisation Socialiste Libertaireauthor email info at rebellion-osl dot ch Report this post to the editors

Des maisons qui renaissent, l’espace vide réinvesti à nouveau, un acte de résistance contre le Capital et sa sacro-sainte propriété privée, une expérimentation immédiate d’organisation autogérée, autant de manière d’exprimer et de tenter de saisir la réalité qu’englobe le squat. Les actions d’occupation sont diverses car elles se construisent dans les spécificités humaines de chaque collectif et sont tributaires d’un contexte donné. Nous retiendrons cependant qu’elles sont toutes des actions directes porteuses de revendications contre la mainmise économique et politique du Capital et de la Bourgeoisie sur l’espace.

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Dans la plupart des cas, l’occupation donne lieu à un contrat de confiance. Un tel contrat permet d’inscrire le projet dans la durée. Ce contrat est différent du bail en tant qu’il dérive d’une lutte et acte la capacité politique du groupe qui occupe à faire primer le besoin social sur la propriété privée et le pouvoir qui la soutient. Dans son moment initial, l’occupation suppose ainsi un acte de socialisation.

L’une des revendications fondamentales de l’acte d’occuper réside dans l’affirmation d’une autre légitimité que celle de la propriété privée comme fondement de droit et d’organisation de l’espace. La propriété du sol est l’un des vecteurs et soutien essentiel de la domination exercée sur les classes populaires. De l’Ancien Régime au Capitalisme néo-libéral, la terre a toujours été sous la coupe des classes dominantes, leur assurant par expropriation la richesse produite par le peuple.

Mais limiter uniquement le squat à une action contestatrice du système capitaliste serait faux. Les maisons, immeubles et terrains occupés sont tout autant une expérience humaine de vie collective fondée sur l’idée de solidarité et de l’autogestion. Celle-ci peut s’exprimer par le biais de différents projets tels que les jardins communautaires, dîners populaires, concerts, projections, ateliers vélo, infokiosks, ateliers artisanaux ou encore des espaces de création artistique.

C’est justement dans la capacité de propositions d’alternatives culturelles et sociales que réside le potentiel des squats. On peut cependant se poser la question de l’accessibilité de ces projets à tout un chacun, au cadre et aux conditions de discussions avec le public non-averti, à la capacité du mouvement de communiquer à l’externe. L’occupation en tant que telle sans volonté de produire du débat et des espaces libérées du Capital pour toutes et tous ne serait qu’une chimère temporaire qui ne porterait pas en elle la nécessité révolutionnaire, celle de changer la vie et la société dans son ensemble.

Ainsi, le squat comme mouvement d’émancipation doit faire face à un choix stratégique. Sortir du spectaculaire et s’insérer dans une perspective de lutte plus large, c’est possible et nécessaire. Espérer que la société dans son ensemble, ou qu’aujourd’hui même une partie minoritaire se mettra à occuper est faux. En vérité, le squat se doit d’être un générateur de possibles, un laboratoire des luttes à mener pour libérer l’espace et se réapproprier la ville et la campagne. C’est dans cette optique qu’elle est une action directe car elle vise des objectifs qui dépassent l’occupation en tant que telle. Elle montre le chemin sans avoir la prétention d’en être la finalité.

Les occupations sont légitimes, il faut les soutenir, en démontrer la justesse et permettre à celles-ci de vaincre la répression étatique. Ce travail est celui de toutes et tous les militant.es. Les mouvements de luttes doivent se fédérer et une des conditions, c’st de s’ouvrir aux réalités des classes populaires, à leurs préoccupations de respecter le rythme de positionnement et de compréhension qui est le leurs. Il faut définitivement mieux « faire un pas tous ensemble, que cent pas tout seul ».

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