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5. Les objectifs finaux: la révolution sociale et socialisme libertaire

category brésil/guyane/suriname/guinée française | mouvement anarchiste | déclaration de principes author Monday August 06, 2012 20:08author by FARJ - FARJ Report this post to the editors
Anarchisme social et organisation Traduction Française

5. Les objectifs finaux: la révolution sociale et socialisme libertaire

Les objectifs finaux: la révolution sociale et socialisme libertaire
Nous portons un monde nouveau dans nos cœurs.
Buenaventura Durruti
Le projet politique et social de l'anarchisme
est une société libre et anti-autoritaire qui préserve la liberté,
l'égalité et la solidarité entre tous ses membres.
Nestor Makhno
Mais la révolution universelle, c'est la révolution sociale,
c'est la révolution simultanée du peuple des champs et des villes.
C'est ce qu'il est nécessaire d'organiser -
parce que sans organisation préparatoire,
les éléments les plus forts sont nuls et impuissants .
Mikhaïl Bakounine

Ayant établi un diagnostic succinct de la société actuelle de domination et d'exploitation, nous affirmons deux objectifs que nous considérons comme finaux : la révolution sociale [55] et le socialisme libertaire. L'objectif de la révolution sociale est de détruire la société d'exploitation et de domination. Le socialisme libertaire, c'est ce qui donne un sens constructif à la révolution sociale. Ensemble, la destruction - en tant que concept de négation - et la construction - en tant que concept de proposition - constituent la transformation sociale possible et efficace que nous proposons. "Il n'y a pas de révolution sans destruction profonde et passionnée, destruction salutaire et fructueuse, parce qu'à partir de là, et seulement par elle, sont créés et nés des mondes nouveaux." [56] Cependant, la destruction ne suffit pas, car «nul ne peut souhaiter détruire sans avoir au moins une vague idée, vraie ou fausse, de l'ordre des choses qui devrait, à son avis, remplacer ce qui existe actuellement »[57].
La révolution sociale est l'un des résultats possibles de la lutte de classe et consiste en l'altération violente de l'ordre social établi, et nous la considérons comme la seule façon de mettre un terme à la domination et l'exploitation. Elle diffère des révolutions politiques des Jacobins et des léninistes qui ne soutiennent la modification de l '«ordre» qu’avec un changement politique, à travers l'état, et le remplacement d'une minorité dirigeante par une autre. Comme nous l'avons souligné plus haut l'Etat, pour nous, n'est pas un moyen pour l'émancipation des classes exploitées, qui devrait être retiré des mains des capitalistes, par des moyens révolutionnaires, par une avant-garde supposée qui prétend agir au nom de la prolétariat. Une révolution politique comme la Révolution française ou la révolution russe, qui ne met pas fin à l'Etat afin de produire l'égalité en son sein, devient une révolution bourgeoise et se termine, "infailliblement, par une nouvelle exploitation, plus sage et plus hypocrite, peut-être, mais cela ne diminue pas l'oppression du prolétariat par la bourgeoisie »[58].
Contrairement à la révolution politique, la révolution sociale est accomplie par le peuple des villes et des campagnes qui amènent la lutte de classe et son rapport de forces avec le capitalisme et l'État jusqu'à un point de rupture, par le biais de l'organisation populaire. La révolution sociale se produit lorsque la force sociale développée au cœur de l'organisation populaire est supérieure à celle du capitalisme et de l'Etat et, mise en pratique, implante les structures qui soutiennent l'autogestion et le fédéralisme; anéantissent la propriété privée et l'Etat et donnent lieu à une société de liberté et d'égalité. C'est la révolution sociale qui apportera l'émancipation populaire, comme indiqué à plusieurs reprises par Bakounine:
C'est précisément ce vieux système d'organisation forcée auquel la révolution sociale doit mettre fin, en redonnant une totale liberté aux masses, aux communes, aux associations, aux individus eux-mêmes et en détruisant, une fois pour toutes, la cause historique de toutes les violences, la domination et l'existence même de l'État [...] [La révolution sociale est] l'abolition de toute exploitation et oppression politique, juridique ou administrative et gouvernementale, y compris l'abolition de toutes les classes par le biais de la mise à niveau économique de toute la richesse [ ...]. [59]
La révolution sociale n'est pas un "grand soir" au cours duquel le peuple se révolte, spontanément, et produit une nouvelle société. Il est indéniable que la lutte des classes produit une série de soulèvements, voire des insurrections, des événements spontanés de grande importance. Cependant, s'il n'y a pas un travail intense et dur d'organisation préalable, ces épisodes aporteront parfois des gains aux classes exploitées, mais ne parviendront pas à renverser le capitalisme et l'Etat, ni donner corps à une nouvelle société. La construction de l'organisation populaire développera l'esprit de lutte et d'organisation dans les classes exploitées, recherchant l'accumulation de la force sociale et l'intégration en son sein des moyens de lutte en conformité avec la société que nous voulons construire. Ainsi, nous ne comprenons pas la révolution sociale en tant que simple évolution, ni comme une conséquence obligatoire des contradictions du capitalisme, mais comme un épisode qui marque la rupture et est déterminée par la volonté des classes exploitées organisées.
Nous soulignons que dans ce processus révolutionnaire, il est nécessaire de recourir à la violence, parce que nous ne croyons pas que l'expropriation des capitalistes ou même la destruction de l'Etat puisse être accompli sans que la classe dirigeante use de violence. En fait, le système dans lequel nous vivons est déjà un système qui se base sur la violence pour se maintenir, et son aggravation au cours des moments révolutionnaires ne fait que justifier l'usage de la violence de la part des révolutionnaires, principalement comme une réponse à la violence subie dans le présent et le passé. «La violence n'est justifiable que lorsque cela est nécessaire afin de défendre d'autres ou soi-même contre la violence." [60] La classe dirigeante n’acceptera pas les modifications qui lui seront imposées au moment de la réalisation de la révolution sociale. Il est donc nécessaire de savoir que, bien que nous ne sommes ni promoteurs, ni amateurs de la violence, elle sera nécessaire pour l’affrontement que nous avons l'intention de livrer contre tout ce système de domination et d'exploitation.
Comme la révolution, par la force des choses, est un acte de violence, il tend à développer l'esprit de la violence plutôt que de le détruire. Mais la révolution menée telle que conçue par les anarchistes est la moins violente possible;. Elle cherche à cesser toutes les violences dès que la nécessité de s'opposer par la force à la force matérielle du gouvernement et la bourgeoisie cesse. L'idéal anarchiste est d'avoir une société dans laquelle le facteur de la violence aurait complètement disparu et cet idéal sert à mettre un terme, à corriger et à détruire cet esprit de violence que la révolution, comme acte matériel, aurait tendance à développer. [61]
L'action violente de la révolution sociale doit détruire immédiatement l'état, en même temps que l'expropriation des capitalistes, donnant lieu à des structures autogérées et fédérées, expérimentées et testées au sein de l'organisation populaire. Par conséquent, la conception autoritaire du «socialisme» comme une période transitoire dans laquelle une dictature est créée au sein de l'Etat n’est, pour nous, rien d'autre qu'une façon de continuer l'exploitation du peuple et doit être rejeté absolument, en toute circonstance.
Comme la révolution sociale ne doit pas être réalisée que par les anarchistes, il est important que nous soyons complètement insérés dans le processus de lutte de classe, afin de pouvoir orienter la révolution vers le socialisme libertaire. Cela parce que les expériences des révolutions du XXe siècle nous montrent que, si ce n'est pas le cas, les autoritaires vont décimer les expériences d'émancipation dans le but de contrôler l'Etat, mettre fin à la possibilité d'auto-gestion et de fédéralisme, et constituer des régimes plus tyranniques que les précédents. Pour cette raison, la révolution comporte un risque parce que, si les anarchistes ne sont pas suffisamment insérés pour pouvoir lui donner la direction voulue, leur travail conduira à l’implantation d'un autre régime de domination et d'exploitation. Une culture de l'autogestion et du fédéralisme devrait être déjà bien développées dans les luttes de classe afin que le peuple au moment révolutionnaire, ne se laisse pas opprimer par des opportunistes autoritaires ; et cela sera possible grâce à des pratiques de classe, faites d'autonomie, de combativité, d'action directe et de démocratie directe. Plus ces valeurs existent dans l'organisation populaire, moins il y aura de possibilité pour la constitution de nouvelles tyrannies.
Autant nous rejetons totalement la conception marxiste du «socialisme», de la dictature dans l'état, autant il est indéniable qu'il y aurait un moment post-révolutionnaire d'adaptation vers le socialisme libertaire. Cela peut-être encore une période où auront lieu de nombreux conflits, et on doit donc s'appuyer sur les organisations spécifiques anarchistes - qui ne fusionneront avec les organisations sociales qu’à une période ultérieure de développement complet du socialisme libertaire, lorsque la menace de la contre-révolution aura cessé et que le socialisme libertaire sera pleinement opérant.
Lorsque nous traitons de notre conception de la révolution sociale, ou même quand nous pensons à une possible société future, nous voulons préciser que nous ne cherchons pas à déterminer à l'avance, absolument, la façon dont le processus révolutionnaire ou même le socialisme libertaire va se produire. Nous savons qu'il n'y a aucun moyen de prédire le moment où cette transformation aura lieu, et donc toutes les réflexions doivent toujours aborder cet aspect de projection stratégique des possibilités futures comme des possibilités, des références, et non comme des certitudes absolues. Les caractéristiques du processus révolutionnaire dépendent de quand et où il se produit.
Ainsi, les réflexions explicites faites ici à propose de la révolution sociale, et en particulier sur le socialisme libertaire ne doivent pas être comprises comme des formules ou des prédictions de ce qui arrivera nécessairement. Nous travaillons avec les possibilités qui découlent de nos attentes théoriques. Toutefois, si d'une part nous ne voulons pas être trop péremptoires, de l'autre nous pensons que les discussions sur la société future et le fonctionnement possible du socialisme libertaire sont importantes. Sur ce point, nous pensons que les expériences révolutionnaires pratiques ont beaucoup à nous apprendre.
Défendre le socialisme libertaire comme projet de société implique, pour nous, de relier deux concepts qui sont inséparables quand il s'agit d'un projet politique. D’une part, un système basé sur l'égalité sociale, politique et économique, - le socialisme- et d'autre part, la liberté. Pour nous, le «socialisme sans la liberté c'est l'esclavage et la brutalité» [62], un système qui dégénère en régimes autoritaires, comme nous l'avons bien connu durant le XXe siècle. Dans le même temps, "la liberté sans le socialisme c’est le privilège, l'injustice» [63], une façon de maintenir la domination et l'exploitation dans une société de classe et de hiérarchies autoritaires. Par conséquent, un projet de société qui favorise l'égalité et la liberté ne peut être, pour nous, que le socialisme libertaire, qui prend forme dans les pratiques d'autogestion et le fédéralisme.
Bien qu'ils soient des termes qui ont surgi à des moments différents [64], l'autogestion et le fédéralisme sont aujourd'hui nécessairement liés et doivent être compris comme des concepts complémentaires. L'autogestion est une forme de gestion, un modèle d'organisation dans laquelle les décisions sont prises par les travailleurs eux-mêmes, dans la mesure par laquelle ils sont affectés par celles-ci soit dans leur lieu de travail ou dans les communautés où ils vivent. Le fédéralisme est une méthode pour relier les structures autogérées, ce qui permet la prise de décision sur une grande échelle. Les interprétations contemporaines de l'autogestion et du fédéralisme séparent le premier comme systême économique et le second en tant que système politique du socialisme libertaire. Nous ne considérons pas la séparation entre l'économique et le politique de cette manière quand il s'agit de l'auto-gestion et du fédéralisme.
La société autogérée et fédéraliste du socialisme libertaire a parmi ses objectifs celui de rompre avec et de mettre fin aux rapports de domination et d'exploitation du travail. La critique du travail d'aujourd'hui, y compris par des libertaires, est pour nous une critique du travail dans le capitalisme et non pas une critique du travail en tant que tel. Sous le socialisme libertaire le travail libre devra être un moyen de libération pour les travailleurs qui, grâce à l'auto-gestion, rameneront à eux-mêmes la richesse qui leur a été usurpé par la propriété privée capitaliste. Ainsi, la socialisation du travail, des produits du travail, des moyens de production, des formes, des rythmes et des tempos de travail contribuerait à la création d'un modèle de travail en tant « qu'action intelligente des hommes dans la société avec pour finalité préalable la satisfaction personnelle »[65]. Dans la nouvelle société tous ceux qui sont capables de travailler devront travailler, il n’y aura plus de chômage, et le travail sera en mesure d'être réalisé en conformité avec la capacité personnelle et de la disposition. Les gens ne seront plus obligés d'accepter quoi que ce soit sous peine d'être dans le besoin et de ne pas atteindre leurs conditions de vie minimales. Il sera assuré aux enfants, aux personnes âgées et aux personnes incapables de travailler une vie digne, sans dépravation, et tous leurs besoins seront satisfaits. Pour les tâches les plus fastidieuses ou considérées comme désagréables, dans certains cas, il pourra y avoir des rotations ou des alternances. Même dans le cas de l'exécution de la production, où la coordination de certains spécialistes est nécessaire, les rotations de fonction et l’engagement à former les autres travailleurs à acquérir des compétences similaires seront également nécessaire pour des tâches plus complexes.
Sous le socialisme libertaire, il ne sera plus possible d'avoir le pouvoir ou une rémunération plus élevée sous prétexte d 'être le propriétaire d'un ou plusieurs moyens de production. Cela parce que la propriété privée aura été aboli, laissant la place à la propriété collective des moyens de production, qui peut être considéré de deux façons:
1.) Personne ne sera effectivement le propriétaire et les moyens de production appartiendraient à la collectivité dans son ensemble, ou
2.) tous les membres de la collectivité seraient propriétaires d'une partie des moyens de production, exactement dans les mêmes proportions que les autres. "Les moyens de production étant le fruit du travail collectif de l'humanité, ils doivent revenir à la collectivité humaine d’où ils proviennent." [66] Dans un système de propriété collective; les droits, les responsabilités, les salaires et la richesse n'auront plus de relation avec la propriété privée et les rapports de classe anciens, fondé sur la propriété privée, doivent également disparaître. Le socialisme libertaire, par conséquent, est une société sans classes. La classe dirigeante n’existera plus et l'ensemble du système d’inégalité, de domination et d'exploitation aura disparu.
Dans les villes, il existe différents types de travailleurs. Tout d'abord, il ya ceux qui effectuent des activités avec des outils simples, avec presque pas de division du travail dans lesquelles la production peut être réalisée, souvent, par un seul travailleur. Pour ce type de travail le travail collectif n'est pas une nécessité, mais il est souhaitable, car il permet d'économiser du temps et du travail, en plus d'aider un travailleur à se qualifier grâce aux compétences des autres. Puis, il y a d'autres travailleurs qui exercent leurs activités collectivement, avec des outils relativement simples et des machines dans les petites entreprises ou des usines. Enfin, une troisième catégorie de travailleurs est celle des grandes entreprises et les industries dans lesquelles la division du travail est énorme, structurée pour produire à grande échelle avec une haute technologie et des investissements importants. Pour les deux dernières catégories le travail collectif est absolument nécessaire en raison de la nature du travail lui-même, dès lors que toute la technologie, les machines et l'outillage doivent être collectif. Ainsi,
chaque atelier, chaque usine s'organisera donc au sein d’une association de travailleurs, qu’ils organiseront librement de la manière qu'ils jugent appropriée, à condition que les droits individuels soient garantis et que les principes d'égalité et de justice soient mises en pratique. [...] Chaque fois qu'une industrie a besoin d'un équipement complexe et du travail collectif, la propriété doit aussi être collective. [67]
Dans le pays il pourrait y avoir deux situations: celle des paysans qui ont travaillé sur les grandes propriétés qui doivent être collectivisées de la même manière que les grandes entreprises et usines, et celle des paysans qui préfèrent avoir leur propre portion de terre et la cultiver eux-mêmes. Dans cette économie mixte,
[...] L'objectif principal de la révolution a été atteint: la terre est devenue la propriété de ceux qui la travaillent et les paysans ne travaillent plus pour le bénéfice d'un exploiteur qui vit de leur souffrance. Avec cette grande victoire obtenue le reste est d'une importance secondaire. Les paysans pourraient, s'ils le souhaitent, diviser la terre en parcelles individuelles et en donner une partie à chaque famille. Ou bien ils pourraient plutôt instituer la propriété commune et la culture coopérative de la terre. [68]
Il est important de mentionner que nous ne considérons pas la propriété d'Etat comme collective. Pour nous, la propriété collective est auto-gérée par le peuple, et non gérée par l'Etat qui, quand il centralise la propriété - comme dans le cas de l'URSS, par exemple - ne fait rien de plus que de devenir un État employeur qui continue à exploiter les travailleurs. Mais dans le cas de la persistance de la propriété individuelle des paysans, de ceux qui travaillent la terre eux-mêmes, il serait plus approprié de considérer cette situation non en tant que propriété, mais en tant que possession. Ainsi, la propriété serait toujours collective et la possession individuelle. Possession parce que la valeur de la terre serait dans son utilisation, et non dans le commerce. Et les relations avec cela seraient guidées par les besoins du producteur et non plus ceux du marché. Une telle situation altère tout, il est donc nécessaire d'établir une nouvelle catégorie.
Il ya encore une question fondamentale qui devrait s’ajouter à la fin de la propriété privée sur la voie de l'égalité, c'est la fin de l'héritage dans le but de prévenir toute sorte d'accumulation qui a des conséquences sur le point duquel chacun démarre au début de sa vie. Donc, la véritable égalité est un objectif, car
tant que l'héritage existe, il y aura des inégalités économiques héréditaires ; non pas l'inégalité naturelle des individus, mais l'inégalité artificielle des classes, et cela se traduira toujours nécessairement par l'inégalité de développement et de culture héréditaire de l'intelligentsia, et cela continuera à être la source de la consécration de toutes les inégalités politiques et sociales. [69]
L'économie du socialisme libertaire est dirigée par les travailleurs et les consommateurs. Les travailleurs créent le produit social et les consommateurs en profitent. Dans ces deux fonctions, reliées par la distribution, les gens sont responsables de la vie économique et politique, ayant à décider ce qu'il faut produire, et les consommateurs ce qu’ils consomment. Les structures locales du socialisme libertaire dans lequel les travailleurs et les consommateurs eux-mêmes s’organisent sont les conseils des travailleurs et des consommateurs.
Les Conseils sont des organismes sociaux, des vecteurs à travers lesquels les gens expriment leurs préférences politiques et économiques et exercent l'auto-gestion et le fédéralisme. Les activités quotidiennes politiques et économiques y sont décidées et menées.
Chaque lieu de travail peut être géré par un conseil des travailleurs, dans lequel tous les travailleurs ont les mêmes droits, les mêmes responsabilités et décident de sa gestion de manière égale, car il n'y a pas de hiérarchie. Si cela est nécessaire, des conseils plus petits peuvent être formés par équipes, unités, divisions ou même des conseils encore plus grands pour les grandes divisions, les lieux de travail ou les industries. Dans ces conseils des travailleurs et les autres personnes impliquées dans le processus de production prennent toutes les décisions.
Les consommateurs peuvent s'organiser en comités de consommateurs qui prennent place au sein des communautés. Ainsi, les individus sont organisés en familles, celles-ci dans les comités de bloc, de comités de quartier, et ainsi de suite. Comme nous croyons que le besoin doit guider la production, et non vice-versa, ces conseils auraient la responsabilité d’indiquer aux producteurs ce qu'ils aimeraient consommer,
Le Conseil des travailleur-euses organise la production et Conseil des consommateurs-trices organise la consommation. Évidemment, cette explication se veut instructive sur la réalité et les problèmes qui sont susceptibles de mobiliser la future société autogérée, mais, une fois dans ce nouveau contexte, les consommateurs seront aussi les travailleurs eux-mêmes, et la tâche des conseils se réalisera plus facilement, puisque le profit sera plus l'impératif dans les rapports de production.
Sous le socialisme libertaire les conseils ouvriers pourraient encore ne pas avoir éliminé la séparation entre travail manuel et intellectuel, et cela devrait être fait dès que possible. L'argument selon lequel le travail manuel et travail intellectuel sont tous deux importants, et que, par conséquent, ils devraient être également reconnus et récompensés n'est pas vrai. De nombreuses tâches, principalement celles impliquant le travail manuel sont complètement désagréables, dures et aliénantes, et il n'est pas juste que certains travailleurs soient entièrement occupées par elles, tandis que d'autres sont dédiés à l'exécution des tâches agréables, plaisantes, stimulantes et intellectuelles. Si cela arrive, alors certainement le système de classe sera reconstruit, ne se fondant plus sur une propriété privée, mais sur une classe d'intellectuels qui commandera, et un autre d’ouvriers qui exécuteront les commandes.
Cherchant à mettre fin à cette séparation les conseils ouvriers pourraient avoir un ensemble équilibré de tâches pour chaque travailleur, qui serait équivalent pour tous. Ainsi, chaque travailleur serait responsable de certaines tâches agréables et stimulantes, qui impliquent un travail intellectuel, et d'autres tâches plus dures et plus aliénantes, qui impliquent le travail manuel. Cela ne signifie pas que tout le monde devra tout faire en même temps, mais que tout le monde exécute un ensemble de tâches qui, lorsqu'ils sont comparés, ont le même niveau de travail intellectuel et travail manuel. Dans la pratique, ce processus pourrait fonctionner, par exemple, avec un travailleur dans une école qui effectue la tâche d'un enseignant pour une partie du temps, mais aussi celle de nettoyage. Ou quelqu'un qui travaille pour un certain temps dans le cadre de la recherche industrielle, et le reste du temps à aider avec le travail manuel de la production. Une autre personne pourrait travailler tout le temps dans un travail qui implique des activités manuelles et intellectuelles.
Évidemment, le schéma est simplifié, mais l'idée est que tous les travailleurs de chaque conseil aient le même niveau de travail manuel et intellectuel, selon un ratio de temps consacré à l'exécution des tâches et selon le niveau de ces tâches (travail manuel et intellectuel ). Il est important que les conseils aient aussi entre eux des niveaux équivalents de travail manuel et intellectuel, de sorte qu'un travailleur d'un conseil dispose d'un ensemble équilibré de tâches similaires à celle d'un autre. Si finalement il n'y a que des tâches manuelles dans un conseil donné, alors le travailleur doit travailler dans plus d'un conseil.
C'est, tant à l'interne qu’entre les conseils qu’il faut chercher un niveau équivalent de travail manuel et intellectuel dans l'ensemble effectué par chaque travailleur, qui peut avoir une, deux ou plusieurs autres tâches. Cela signifierait évidemment une baisse de la productivité, mais nous verrons plus tard comment les autres éléments de la future société compenseraient cela.
Le but n'est pas d'éliminer la division du travail, mais de s'assurer que les gens devraient assumer la responsabilité d’une séquence logique de tâches pour lesquelles, la plupart du temps, ils ont été correctement formés et que personne ne bénéficie d'avantages constants, en termes d'effets de leur formation sur leur travail. [...] Tout le monde a un ensemble de tâches qui, ensemble, forment leur travail, de sorte que la pleine implication de l'ensemble des tâches est, en moyenne, comparable à toutes les implications permettant les autres travaux. [...] Tout travailleur a un emploi. Chaque métier a de nombreuses tâches. Les tâches sont ajustées pour les travailleurs et vice versa. [70]
L'objectif en matière de rémunération socialiste libertaire est qu'il doit être guidé par le principe communiste «De chacun selon leur capacité, à chacun selon leurs besoins". Toutefois, nous comprenons que pour mettre en œuvre ce principe, le socialisme libertaire devrait être pleinement fonctionnel, avec une production en abondance. Jusqu'à ce que ce soit possible, la rémunération peut être faite en fonction du travail, ou de l'effort - entendu comme un sacrifice personnel pour le bénéfice collectif. La rémunération par le travail ou l'effort signifierait que tous ceux qui ont un ensemble équilibré de tâches recevraient la même chose et pourraient choisir la façon de le dépenser. Certains préfèreraient acquérir une chose ou deux, d'autres préfèreraient investir dans les loisirs, le temps libre, un travail moins stressant, etc Un modèle qui se rapproche du collectivisme classique préconisée par les fédéralistes qui ont travaillé dans l'AIT au XIXe siècle.
Pour nous, par conséquent, il s'agirait d'un cas de collectivisme fonctionnant, en utilisant la maxime «de chacun selon leur capacité, à chacun selon son travail", et qui applique au moment où cela devient possible le principe communiste, donnant " à chacun selon leurs besoins ". En fait cela "devient une question secondaire, puisque la question de la propriété a été résolue et qu'il n'y a plus de capitalistes qui s’approprient le travail des masses» [71].
Le marché serait supprimé et remplacé par un système de planification autogérée, avec des prix déterminés conjointement par les conseils de travailleurs et de consommateurs, conjointement à leurs fédérations et leurs associations, qui faciliteraient cette interaction. Ce modèle de planification diffère de la forme autoritaire, où les Etats planifient l'économies dans les pays «socialistes». Il permettrait aux travailleurs et aux consommateurs eux-mêmes de décider complètement de la distribution, effaçant ainsi le problème de la concurrence.
Pour que tout cela fonctionne, nous croyons que le rôle joué par la technologie est fondamental. Contrairement à certaines tendances libertaires qui croient que la technologie contient en elle le germe de la domination, nous croyons que sans elle il n'y a aucune possibilité pour le développement du socialisme libertaire. Avec l'avènement de la technologie et son utilisation en faveur du travail, pas du capital, il y aurait sûrement un gain de productivité et par conséquent une réduction significative du temps de travail des personnes qui pourraient utiliser ce temps pour d'autres activités. Ces technologies pourraient également être considérées comme "l'application merveilleuse de la science dans la production, [...] dont la mission est d'émanciper le travailleur, soulageant le travail humain [et constituant] un progrès dont l'homme civilisé est fier à juste titre" [72] . Évidemment, nous comprenons qu'il existe des technologies bonnes et mauvaises et que, par conséquent, la société
Ne doit pas nécessairement rejeter les technologies de pointe sur une grande échelle, mais les modifier, nécessitant vraiment le développement de la technologie [en accord] avec les principes écologiques, ce qui contribuera à une nouvelle harmonisation de la société et du monde naturel. [73]
Cette préoccupation d’utiliser une technologie qui soit en conformité avec l'environnement devraient être pris en compte dans toutes les sphères de la société future, répondant aux exigences d'une écologie sociale.
Défendre cette prise de conscience écologique ne signifie pas que les êtres humains seraient contraints par un système de lois naturelles, dès lors que l'homme fait partie de la nature et en tant que tel ne devrait pas être soumis à elle. Évidemment, nous ne pensons pas que la relation de domination entre les êtres humains et la nature devrait se poursuivre. Au contraire, elle doit cesser dès que possible et laisser la place à une relation égalitaire entre l'homme et la nature.
La conscience écologique devrait être développée depuis le moment de luttes qui précèdent la rupture révolutionnaire jusque dans la future société elle-même, sur la base des relations d'entraide théorisée par Kropotkine. Cette évolution pourrait avoir comme référence de principe la prémisse selon laquelle nous, êtres humains, faisont partie intégrante de la nature "qui devient conscience de soi», comme Reclus l’affirme.
Les êtres humains se distinguent des autres éléments naturels et d'autres espèces par l'établissement de relations sociales avec tout ce qui les entoure, parce qu'ils possèdent la capacité de penser à eux-mêmes, de faire des théories sur la réalité, et avec ces aptitudes ont réussi à modifier en profondeur le cadre de l'environnement qui les entoure. De cette façon, le système capitaliste, par la raison même de son existence, signifie que les capitalistes exploitent les ressources naturelles d'une manière telle qu’elles ne peuvent pas se régénérer à leur taux naturel. Dans la société future cela ne sera plus en mesure de produire. Le développement des êtres humains provoqués par le socialisme libertaire devrait souligner l'importance des relations d'entraide entre les espèces et la nature.
Il convient de souligner que nos propositions écologiques diffèrent radicalement du «conservatisme» et du «primitivisme». De la première, parce qu’elle signifie le maintien de la société de classes et de la marchandisation complète de la nature. De la derniere, parce que nous considérons la proposition «anti-civilisation » comme une absurdité complète, la recherche d'un retour romantique à un passé lointain ou, pire encore, une sorte de suicide de l'humanité tout entière et la négation de toutes nos contributions à l'entretien et au bien -être de la nature.
Nous croyons qu'une société qui respecte complètement les principes de l'écologie sociale ne sera possible qu’au moment où le capitalisme et l'Etat cède la place au socialisme libertaire. Par conséquent, avec le socialisme libertaire, nous espérons harmoniser de nouveau la société et l'environnement, considérant que «si nous n'étions pas capable de fonder une société écologique, c’est, outre les conséquences désastreuses qui en découleraient, notre légitimité morale qui serait en cause» [ 74].
Avec l'utilisation de la technologie en faveur des travailleur-euses et de son développement ; avec la fin de l'exploitation capitaliste et les fruits du travail allant complètement aux travailleurs ; avec le plein emploi en place les travailleurs auront plus de temps, qui pourrait être utilisé de trois façons. Tout d'abord, pour compenser la perte naturelle de la productivité que l'ensemble équilibrée des tâches entraînera, étant donné qu'il «dé-spécialisera» un peu le travail. Deuxièmement, pour les décisions politiques, ce qui demandera du temps pour les discussions et délibérations qui devront être réalisés dans le lieu de travail et de la communauté autogéré. Enfin, pour le reste du temps - et nous pensons qu'avec ces changements le temps libre sera beaucoup plus grand que celui d'aujourd'hui - tout le monde sera en mesure de choisir ce qu'il faut faire: repos, loisirs, éducation, culture, etc
Les décisions dans un cadre autogestionnaire n’ont pas à obéir à un modèle spécifique. Les conseils de travailleurs et de consommateurs peuvent choisir la meilleure application de la démocratie directe, les débats et les délibérations horizontales étant fondamentaux, avec l'exposition claire des idées et la discussion des questions présentées. De toute évidence, le consensus ne devrait pas être utilisé dans la majorité des décisions, car il est très inefficace - surtout si l'on pense aux décisions sur une grande échelle - en plus de donner beaucoup de pouvoir aux agents isolés qui pourraient bloquer le consensus ou qui auraient beaucoup d'impact sur une décision pour laquelle ils sont une minorité. Les questions peuvent être décidées par un vote, après un débat suffisant, que la majorité l’emporte à 50% +1 des voix, ou à 2/3 des votes, et ainsi de suite. Nous devons garder à l'esprit que le processus de prise de décision est un moyen et non une fin en soi et, par conséquent, nous devons aussi nous préoccuper de la souplesse dans ce processus.
Dans le processus de prise de décision l’auto-gestion et le fédéralisme impliquent la démocratie directe, avec la participation de chacun, la prise de décisions collective, la délégation avec le mandat impératif, la rotation et révocabilité des mandats, l'accès à l'information et l'égalité de pouvoir de décision. Les conseils de travailleurs et de consommateurs, tous deux utiliseraient l'auto-gestion comme une forme de gestion et de prise de décisions, sur les lieux de travail comme dans les communautés. Le fédéralisme relierait à la fois le travail aussi bien que les communautés, ce qui permettrait que des décisions soient prises sur une grande échelle. "Fédération, du latin foedus, fœderis génitif, signifie pacte, contrat, traité, convention, alliance» [75], dans laquelle ceux qui sont organisés "sont également liés les uns aux autres pour un ou plusieurs objectif particulier, dont la charge incombe spécifiquement et exclusivement aux délégués de la fédération »[76].
Les liens au sein du fédéralisme permettraient la prise de décision sur une grande échelle, des plus petites instances d'auto-gestion à la plus vaste. Dans l’environnement de travail le fédéralisme permettrait de relier les unités, les petties divisions, les grandes divisions, les lieux de travail ou des industries entières, même. Dans les communautés le fédéralisme permettrait de relier des familles, des voisins, des blocs, des quartiers, villes, régions ou même des pays. Ces liens seront effectuées par les délégués qui articuleraient et de discuteraient des positions délibérées dans les conseils. Des délégués qui auraient des mandats impératifs, ce qui veut dire, qu’ils représentent les positions collectives des conseils et non pas leurs propres positions, comme cela se produit au sein de la démocratie représentative. En outre, les mandats des délégués ne seraient pas fixes et seraient révocable à tout moment. Puisque "le système fédéraliste est à l'opposé de la hiérarchie ou du centralisme administratif et gouvernemental» [77], nous croyons qu'il serait responsable de la structure qui remplacerait l'état et à travers laquelle, de concert avec les conseils autogérés, la politique prendrait place sous le socialisme libertaire. Les conseils, comme associations volontaires,
prendraient une dimension encore plus grande afin de remplacer l'Etat et toutes ses fonctions. Ils représentent un réseau entrelacé, composé d'une variété infinie de groupes et des fédérations de toutes les tailles et les niveaux, local, régional, national et international, temporaire ou plus ou moins permanent - à toutes fins possibles: la production, la consommation et l'échange, les communications, l'assainissement, l'éducation, la protection mutuelle, la défense de la région et ainsi de suite, et, d'autre part, pour la satisfaction d'un certain nombre de besoin plus en plus grands : scientifiques, artistiques, littéraires et sociaux. [78]
De cette façon, l’état et la démocratie représentative cèderaient la place à l'autogestion et au fédéralisme, et la politique reprendrait sa juste place, au milieu du peuple, il n'y aurait plus de séparation entre ceux qui font la politique et ceux qui ne la font pas - puisque sous le socialisme libertaire, ce serait les membres de la société eux-mêmes qui réaliseraient la politique sur une base quotidienne.
La conscience devrait accompagner le rythme de croissance des luttes et être stimulée par des procédés pédagogiques autant que possible. Bien que nous ne croyons pas que pour faire la révolution tous les gens doivent être éduqués, nous considérons que, au moment de la révolution sociale, plus le niveau de la conscience du peuple est haut, mieux c'est. De plus en plus, la société devrait développer sa culture dans une direction libertaire et cela ne devrait pas seulement se produire à l'instant de la révolution sociale et après celle-ci; mais déjà au moment de la lutte, de la construction et du développement de l'organisation populaire. Il est indéniable que l'idéologie, déjà transformé à l’intérieure de la culture que le capitalisme a introduit dans l'imagination populaire, devra être remise en cause morceau après morceau, ce qui se produira à travers un long processus d'éducation populaire. Des positions telles que les préjugés raciaux et de genre, le patriarcat, l’individualisme,etc… devront être combattues autant que possible, aussi bien dans les processus de lutte qu’au moment de la révolution sociale ou même par la suite. Sous le socialisme libertaire, nous considérons que l'auto-gestion et le fédéralisme devra contribuer à ce processus dans la pratique. Outre cela, il faut investir massivement dans les activités éducatives et culturelles pour l'ensemble de la société, stimuler «l'enseignement [qui] doit être égal en tout points pour tout le monde, et par conséquent doit être intégral» [79], fournissant des connaissances théoriques et pratiques pour les enfants et les adultes des deux sexes.
C’est ainsi, que nous croyons que le système de domination et d'exploitation de l'Etat et du capitalisme aura été supprimé- plus personne n'accumulant du pouvoir grâce à la force sociale obtenue par l'exploitation d'autres personnes - et le nouveau système se basera sur l’égalité sociale, politique et économique et la liberté. Une égalité qui aura lieu à l'établissement de la propriété collective, des conseils auto-gérés, des ensembles équilibrés de tâches, de l'égalité salariale, de la planification auto-gérée, de la prise de décisions collectives, et de la lutte constante contre les préjugés et la discrimination. Liberté à la fois en ce qui concerne le système de domination et d'exploitation, ainsi que par rapport à ce que nous souhaitons atteindre. Une liberté qui sera collective, considérant chacun libre dans la mesure où tous les autres sont libres; "la liberté qui consiste dans le plein développement du potentiel matériel, intellectuel et moral que l'on trouve dans un état de la faculté latente en chacun de nous" [80 ]. Le Socialisme libertaire apportera un luxe ignoré par tout le monde: "le luxe de l'humanité, le bonheur de l'épanouissement et la liberté de chacun dans l'égalité de tous» [81].

Notes:
55. Nous travaillons avec la conception classique de la révolution sociale, développé par Bakounine, qui la considère comme une transformation des aspects économiques, politiques et sociaux de la société. Quand on la distingue de la révolution politique nous cherchons, de la même manière, une différenciation classique qui traite de la révolution politique comme une transformation qui se produit uniquement au niveau «politique», à travers l'état.
56. Bakounine. L'étatisme et l'anarchie, p. 52.
57. Idem. "Protesta de la Alianza". Dans: Frank Mintz (org.). Bakounine: Crítica y acción. Buenos Aires: Anarres, 2006, p. 33.
58. Idem. "Cartas a francés Nations Unies». Dans: Frank Mintz (org.). Bakounine: Crítica y acción, p. 22.
59. Idem. "La Comuna de Paris y la Noción del Estado" et "e Estatismo Anarquía". Dans: Frank Mintz (org.). Bakounine: Crítica y acción, pp 22-23. Il ya des traductions portugaises des deux textes, effectuées par Plínio A. Coelho. Celle de Estatismo e Anarquia, dans la publication déjà citée, et que d '"Un Comuna de Paris ea Noção Estado de", dans la publication: Bakounine. O Principio do Estado e Ensaios outros. São Paulo: Hedra, 2008.
60. Errico Malatesta. "Un Violencia ea Revolução". Dans: Anarquistas, Socialistas Comunistas e, p. 40.
61. Idem. "Uma Vez Maïs Sobre Anarchisme e Comunismo". Dans: Socialistas Anarquistas e Comunistas, p. 70.
62. Bakounine. Federalismo, Socialismo e Antiteologismo. São Paulo: Cortez, 1988, p. 38.
63. Ibidem.
64. Le terme «fédéralisme» a été utilisé par des anarchistes depuis Proudhon, qui a formalisé ses théories sur le sujet dans « Du principe fédératif » en 1863, et d'autres livres. Le fédéralisme a marqué les socialistes libertaires du XXe siècle, surtout ceux qui ont agi dans l'AIT. Ne confondez pas ce fédéralisme libertaire avec le fédéralisme étatique. Le terme «autogestion» n’est apparu qu'un siècle plus tard, dans les années 1960 en se substituant à d'autres comme l'auto-gouvernement, l'auto-administration, l’autonomie, etc Aujourd'hui, les deux ont des significations différentes, possédant un sens complémentaire dans l'économie et la politique.
65. Pierre-Joseph Proudhon. De la création de l'ordre DANS L'Humanité. Dans: Une Nouvelle Sociedade, p. 26.
66. Piotr Kropotkine. "Comme Nossas Riquezas". Dans: Un Conquista do Pão, p. 30.
67. James Guillaume. «Les idées sur l'organisation sociale". Dans: Daniel Guérin. Pas de Dieux, pas de maîtres. San Francisco: AK Press, 1998, p. 213.
68. Ibidem. p. 210.
69. Bakounine. Federalismo, Socialismo e Antiteologismo, p. 37.
70. Michael Albert. ParEcon. Londres: Verso, 2003, pp 104-106. Pour une discussion sur les tâches complexes équilibrés voir ce pp 103-111 livre.
71. James Guillaume. Op. Cit. p. 211.
72. Bakounine. Federalismo, Socialismo e Antiteologismo, p. 18.
73. Murray Bookchin. "Um Manifeste Ecológico: o poder de destruir, o poder de Criar". Dans: Letra Livre 31, p. 8.
74. Idem. Sociobiologia ous Ecologia social? Rio de Janeiro: Achiamé, s / d, p. 71.
75. Pierre-Joseph Proudhon. Avez-Principio Federativo. São Paulo: Imaginário, 2001, p. 90.
76. Ibidem.
77. Ibidem. p. 91.
78. Piotr Kropotkine. "L'anarchisme". Dans: L'Encyclopaedia Britannica.
79. Bakounine. Une intégrale Instrução, p. 78.
80. Idem. "Un Comuna de Paris ea Noção de Estado". Dans: O Principio do Estado e Outros Ensaios, pp 114-115.
81. Idem. "Revolucionária moral". Dans: Conceito de Liberdade. Porto: Rés de rédaction, s / d, p. 203.


Sommaire

0. Préface du Traducteur

1. Introduction

2. L'anarchisme social, la lutte des classes et les relations Centre-Périphérie

3. L'anarchisme au Brésil: la perte et la tentative de récupération du vecteur social

4. La société de domination et d'exploitation: le capitalisme et l'Etat

5. Les objectifs finaux: la révolution sociale et socialisme libertaire

6. L’organisation et la force sociale

7. Les mouvements sociaux et l'organisation populaire

8. L'organisation spécifique anarchiste

9. L'organisation spécifique anarchiste: la pratique et l'insertion sociale

10. L'organisation spécifique anarchiste: production et reproduction de la théorie

11. L'organisation spécifique anarchiste: la propagande anarchiste

12. L'organisation spécifique anarchiste spécifique: formation politique, relations et gestion des ressources

13. L'organisation spécifique anarchiste: rapports entre L'organisation spécifique anarchiste et les mouvements sociaux

14. L'organisation Spécifique Anarchiste: La nécessité de la stratégie, de la tactique et du programme

15. L'Especifismo: L'organisation anarchiste, perspectives et influences historiques

16. Notes et conclusion

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