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Biélorussie - L'étau se resserre

category russie / ukraine / biélorussie | répression / prisonniers et prisonnières | autre presse libertaire author Thursday January 26, 2006 03:19author by hertje - A voix autreauthor email avoixautre at no-log dot org Report this post to the editors

Le 19 mars des élections présidentielles auront lieu en Biélorussie, où le président Loukachenko serre toujours plus fort sa main de fer. Le point avec les anarchistes biélorusses.


Biélorussie - L'étau se resserre

Le 19 mars 2006, des élections présidentielles se tiendront en Biélorussie, ex-république soviétique de 10 millions d’habitants. L’actuel président Alexandre Loukachenko, fidèle allié de Vladimir Poutine, compte y briguer un troisième mandat à la tête du pays qu’il dirige d’une main de fer depuis 1994. Sa candidature à la présidence intervient après qu’il ait obtenu, lors d’un référendum contesté en 2004, la possibilité d’une reconduction indéfinie de son pouvoir.

Loukachenko semble craindre une contagion de la "révolution orange" qui a secoué l’Ukraine voisine. Un séisme politique a cependant peu de chance de voir le jour. Le régime biélorusse a une nouvelle fois reçu en décembre 2005 l’appui de Moscou, qui pratique à son égard des tarifs gaziers préférentiels depuis des années. Par ailleurs, la contestation a bien du mal à se faire entendre vu l’absence de relais dans les médias et le climat d’intimidation qui règne à l’approche des présidentielles.

Ainsi, le 2 décembre, la Chambre des représentants biélorusse a approuvé en première lecture des amendements au Code pénal, augmentant la responsabilité pour des "actions contre la sécurité personnelle et publique", comme le rapporte la Fédération anarchiste de Biélorussie (FAB), adhérente depuis octobre 2005 à l’Internationale des fédérations anarchistes.

Un des amendements stipule par exemple que "l’organisation d’activités ou la participation aux activités d’organismes dont le gouvernement a exigé leur cessation d’activité ou leur dissolution sera punie de six mois d’arrestation à deux ans d’emprisonnement. L’amnistie sera accordée à ceux qui cesseront volontairement de participer à de tels organismes et le signaleront aux services appropriés du gouvernement."

La censure a également été introduite "en ce qui concerne l’analyse de la situation du pays". La FAB explique que "les appels adressés aux pays étrangers, à des organisations étrangères ou internationales, au préjudice de la sécurité externe de la Biélorussie, de sa souveraineté ou de son intégrité territoriale, aussi bien que la distribution de matériaux contenant de tels appels, sont punis d’une arrestation de six mois à un à trois ans. Si ces appels sont diffusés via la presse la peine s’élève jusqu’à deux à cinq ans d’emprisonnement". Signalons également que le journal satirique anarchiste Navinki est interdit depuis plusieurs années mais poursuit illégalement sa parution. Une vingtaine d’autres journaux ont également été fermés. Sans parler de l’enfermement des leaders de l’opposition.

Le Code pénal est également amplifié d’un nouvel article intitulé "Discrédit de la République de Belarus". Ce dernier stipule, selon la FAB, que "fournir délibérément des informations fausses à un Etat étranger, à une organisation étrangère ou internationale sur la situation politique, économique, sociale, militaire ou internationale de la République biélorusse" sera puni de six mois d’arrestation à deux ans d’emprisonnement.

Comme l’expliquent les libertaires biélorusses, "les autorités essayent d’empêcher toutes les actions de protestation non autorisées par des menaces d’emprisonnement. Et le plus important, elles tentent d’empêcher l’organisation de manifestations massives contre la falsification probable des résultats électoraux de mars 2006, des manifestations qui pourraient déboucher sur une soi-disant révolution".

Une révolution, probablement pas. Une avancée démocratique, peut-être. Face au dirigisme autoritaire de Loukachenko, le candidat de l’opposition pour les élections, Alexandre Milinkevitch, professeur de physique engagé au sein des ONG, prône "la fin de l’isolement, un retour à l’Europe et la transition vers la démocratie". Un point de vue que Milinkevitch défend sur les télés lituanienne, polonaise, ukrainienne et russe afin de toucher les habitants des régions frontalières. Les libertaires de la FAB sont sceptiques : "Les Biélorusses qui veulent changer la situation du pays ont seulement droit à des conversations de "cuisine" et à de douces pensées "criminelles", si ils ne croient pas que les élections modifieront la situation".

"L’opposition bourgeoise n’est pas capable de peser de façon sérieuse contre la dictature, car ses mots d’ordre ne sont pas populaires, déclaraient des membres de la Fédération anarchiste biélorusse lors d’une interview accordée au Monde libertaire en novembre 1997. C’est seulement un mouvement de masse qui pourra en finir avec la dictature. Ce mouvement doit lutter pour la liberté et pour la justice sociale. Et la seule organisation à défendre la lutte de classes sur des bases autogestionnaires, c’est la Fédération anarchiste de Biélorussie. Notre organisation fait partie de celles qui s’opposent le plus activement au régime. La répression se renforce et notre travail devient de plus en plus difficile. Nous espérons que le fascisme en Biélorussie sera bientôt liquidé, que nous jouerons un rôle important dans cette lutte et que nous créerons les conditions d’une révolution sociale."

[Hertje]

Sources : navinki.net ; anarkismo.net ; Le Monde libertaire, novembre 1997 ; Le Monde du 11 janvier 2006 ; Libération du 21 janvier 2006.

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