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L’informel dans l’enseignement ou dans l’école publique

category afrique du nord | divers | presse non anarchiste author Thursday March 08, 2012 20:01author by Brahim Fillaliauthor email tafokt2001 at yahoo dot frauthor address Tinghir-Marocauthor phone 00212 6 11 20 92 75 Report this post to the editors

Ce titre paraît bizarre. Et on peut se poser des questions, alors. Comment parle-t-on de l’informel dans un secteur structuré de l’Etat ? Autrement dit, quels sont les éléments clandestins, invisibles et non reconnus par l’Etat, donc par son établissement dont on parle qui est l’école, mais qui existe en son sein.

L’informel dans l’enseignement ou dans l’école publique

Ce titre paraît bizarre. Et on peut se poser des questions, alors. Comment parle-t-on de l’informel dans un secteur structuré de l’Etat ? Autrement dit, quels sont les éléments clandestins, invisibles et non reconnus par l’Etat, donc par son établissement dont on parle qui est l’école, mais qui existe en son sein. Et comment l’Etat, lorsqu’il parle du commerce et en général de l’économie, il s’adresse aux acteurs clandestins en les incitant ou les invitant à sortir de la clandestinité par le biais d’une inscription formelle dans les services des impôts pour avoir un registre du commerce qui va leur permettre de bénéficier de tas de choses ??? Comment il voudrait en finir avec l’informel dans un coin et le crée dans un autre ? Puis, est-ce que le fait d’avoir un registre du commerce, c’est-à-dire de payer les impôts, suffit d’ être classé dans le formel ? C’est quoi l’informel ?
L’informel n’est pas une caractéristique exclusive de l’économie mais, il recouvre tous les domaines et tous les aspects de l’activité sociale quotidienne qui signifie l’ensemble des côtés cachés, inaperçus, invisibles et clandestins qu’on ne reconnaît pas mais, qui existent comme réalité concrète qu’on ne peut pas nier. L’informel, donc, c’est le refoulé, l’inconscient de la société.
Revenons à notre sujet : l’école publique. Où est l’informel dans l’enseignement de l’Etat ? La réponse est claire : je représente personnellement une réponse de la même façon que mes collègues qui vivent une situation pareille.
Qui sommes-nous, au sein de cet établissement public, vis-à-vis de la loi de la fonction publique ? Des instituteurs ou des professeurs ? Non et oui en même temps. Comment ? Non par rapport à la loi et oui par rapport à la réalité.
Non, car l’Etat ne reconnaît pas notre situation et nous considère, juste, des êtres qui remplissent des lacunes avec un minimum des coûts. On touche ou on toucherait une somme d’argent (car ce n’est pas un salaire) ou précisément « la tadouira ». Et celle-ci est un mot provenant et utilisé dans le secteur informel de l’économie et veut dire ce que le « maalam » donne à l’apprenti chaque fin de la semaine. Ce n’est pas un salaire, c’est justement la « tadouira »- Le salaire c’est ce qu’on reçoit contre un travail ou contre une partie de la force du travail dépensée, cela se déroule dans le cadre du salariat comme relations sociales de production capitaliste. – Et le « maalam » ne la donne pas directement à l’apprenti mais, il la donne à ses parents (sa mère ou son père) ou à l’un de ses proches. Et celui-ci ne la lui donne pas à son tour entièrement mais, juste une partie de cette somme dérisoire que l’apprenti reçoit enfin de compte, pour aller au bain ou pour acheter une chose insignifiante dans tous les cas.
Eh ! Voilà, notre situation dans l’école publique marocaine me renvoie à cette relation qui relie le « maalam » à l’apprenti dans les métiers clandestins. Nous occupons la fonction d’enseignant comme tous les prof. On fait ce qu’ils font selon le même emploi, le même programme et le même nombre des niveaux ou des classes… Mais, nous sommes des clandestins sans cadre. Et pour recevoir la »tadouira », puisqu’on a dit que le salaire n’est pas le mot convenable à ce que nous gagnons ou ce que nous gagnerons contre ce qu’on fait, l’Etat ne nous la donne pas directement. Il cherche un intermédiaire : une association n’importe laquelle pour lui verser la somme dérisoire 1800dhs, et après elle va nous payer. Une association dont on ne fait pas partie !!! C’est quoi ça ? C’est ce qu’on appelle « azzour »/ mensonge puisqu’on n’appartient pas à cette association qui nous paye une somme dérisoire, insignifiante , trimestriellement pour quelques uns, mais y a des autres qui ne touchent rien jusqu’à présent car, ils ne sont pas « adoptés » par aucune association y compris l’auteur de ce texte. N’est-ce pas de l’absurde ? C’est vraiment de n’importe quoi.
Qui sommes-nous donc ? Et pourquoi ces associations sont chargées de nous payer ? Pour quelle raison ?
L’Etat nous laisse enseigner dans des écoles publiques mais, il ne veut pas nous reconnaître. Et nous paye indirectement via des associations. Qu’est-ce que cela ? Du cache-cache ? Non. Oui. Comme vous désirez. Mais, c’est de l’exploitation, du mépris, de la violation évidente des droits humains, de l’encouragement clair de la précarité de son institutionnalisation, c’est aussi l’absence d’aucune stratégie dans le domaine d’enseignement et de l’emploi. C’est un Etat sans projet ni rien.
Tout ce qu’on a écrit avant sur l’Etat, soit en Français soit en Arabe n’est pas une exagération, c’est la réalité. Et voici ci-dessus les justifications.
« Rien que : Etre franc comme un homme : pour ou contre. Et le mot d’ordre : esclave ou libre. »

Qui sommes-nous ?
Des clandestins marocains au Maroc.
Que demandent-ils les sans papiers en Europe et hors frontières ?
La régularisation de leur situation.
N’est-ce pas la même revendication qu’on partage ?
Nous partageons la même situation avec une nuance de différence : Eux, ils sont là-bas. Et, nous ici.

Quelle patrie ? Quel pays ?

Brahim Fillali.

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