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Le conseil militaire Egyptien encourage les conflits sectaires et massacre les manifestants

category afrique du nord | répression / prisonniers et prisonnières | opinion / analyse author Friday October 14, 2011 01:39author by Tamer Mowafy & José Antonio Gutiérrez D. Report this post to the editors

La semaine dernière, un gang salafiste fut autorisé à bruler et à pilier une église ainsi que les maisons de quelques chrétien-ne-s de la province d’Aswan durant cinq heures. En réponse, des chrétien-ne-s du Caire, rejoint-e-s par des musulman-ne-s, se rassemblèrent pacifiquement pour monter la garde devant la télévision d’Etat. La réponse officielle fut brutale : des blindés roulèrent sur des gens sans raison pendant que des balles réelles furent tirées sur les manifestant-e-s.

L’armée coupa les chaines de télévisions TV25 et Al-Hurra pour avoir diffusé en direct des images des émeutes de Maspero, qui se déplaçaient vers la place Tahrir. La réponse du peuple, musulman ou chrétien, fut forte et défiante : ils se battirent avec bravoure, pierres et cocktails Molotov à la main, contre la furie de mille soldats armés jusqu’aux dents (aidés par leurs voyous salafistes). Au lieu de tomber dans le piège de laisser le conflit glisser vers une guerre sectaire, ils/elles chantèrent « musulmans et chrétiens ne font qu’un » ainsi qu’ « A bas le maréchal ! » en référence à Mohamed Hussein Tantawi. Le résultat des combats d’hier (9 octobre 2011) fut terrible : au moins vingt-cinq personnes furent massacrées de sang-froid par le Conseil suprême des forces armées, et plus de 270 furent sérieusement blessées.

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Le conseil militaire Egyptien encourage les conflits sectaires et massacre les manifestants

Le Conseil militaire en Egypte, le CSFA, s’isole chaque jour de plus en plus des masses égyptiennes. Autrefois le peuple chantait sur la place Tahrir, juste avant la chute de Moubarak, que le peuple égyptien et « leur » armée ne faisaient qu’un. À présent, le golfe qui sépare les deux devient clair : pendant que le peuple souffre toujours plus de l’inégalité, de la pauvreté, de la violence, des tribunaux militaires qui ciblent les manifestant-e-s, des lois d’urgence héritées de la dictature, le CSFA fait en sorte que la « transition vers la démocratie » ne soit rien d’autre que de belles paroles. Il fait tout en son pouvoir pour être sûr que rien ne change. Le peuple a beau avoir renversé le commandant en chef en février, tout son appareil répressif est resté intact, et le rôle des militaires, dirigés par le général Tantawi, est de faire en sorte que le statu quo ne soit pas remis en cause. C’est la transition démocratique promue par les États-Unis et les élites civiles et militaires d’Egypte. Donc, le dictateur est parti, mais tout reste inchangé.

Le peuple commence à être de plus en plus exaspéré par cette tournure des événements. Les dernières semaines ont vu passer des manifestations de masses et des grèves d’étudiants à Alexandrie, de travailleurs de la santé, d’enseignants, de travailleurs du transport pour leurs plus immédiates revendications, ainsi que la communauté de la place Tahrir demandant la fin des lois d’urgence, des tribunaux militaires et appelant le CSFA à démissionner. Le peuple est prêt à défendre sa révolution. Et la réponse du CSFA était prévisible : répression, violence, mensonges, tromperies, une véritable guerre d’usure contre le peuple.

Maintenant, pour faire en sorte de montrer leur vrai visage en continuité du détesté régime de Moubarak, ils agitent de manière irresponsable le fantôme des conflits sectaires entre musulman-ne-s et chrétien-ne-s. Ils agissent de la sorte depuis le mois d’avril, en stimulant des attaques d’un mélange de salafistes (islamistes ultra-conservateurs) et de baltagayyah (voyous engagés par le régime de Moubarak) contre la minoritaire communauté chrétienne, de manière à détourner l’attention des problèmes réels de l’Egypte et de miner l’unité nécessaire du peuple. Ils espèrent, de cette manière, retourner la lutte collective des masses égyptiennes en une guerre cannibale de croyances. Ils lâchent leurs chiens pour attaquer des églises et des communautés, en les laissant agir en totale impunité et en fermant les yeux. Cela prouve aussi bien les alliances sous-jacentes entre le régime et les islamistes conservateurs qui se sont clairement détachés de la révolution pour défendre le statu quo – main dans la main avec les technocrates et les militaires, les élites des Frères Musulmans se partagent le gâteau. Ils ont laissé tomber deux âmes du mouvement révolutionnaire : la jeunesse et les femmes ; ils en ont perdus tous les éléments progressistes, et ne restent qu’avec l’ignoble face du salafisme conservateur. Ils dénoncent maintenant les manifestants et les révolutionnaires et sont dans le même lit que l’armée, qui est d’être unis contre la révolution, contre le peuple.

La semaine dernière, le gang salafiste fut autorisé à bruler et à pilier une église ainsi que les maisons de quelques chrétien-ne-s, de la province d’Aswan durant cinq heures. En réponse, des chrétien-ne-s du Caire, rejoint-e-s par des musulman-ne-s, se rassemblèrent pacifiquement pour monter la garde devant la télévision d’Etat. La réponse officielle fut brutale : des blindés roulèrent sur des gens sans raison pendant que des balles réelles furent tirées sur les manifestant-e-s. L’armée coupa les chaines de télévisions TV25 et Al-Hurra pour avoir diffusé en direct des images des émeutes de Maspero, qui se déplaçaient vers la place Tahrir. Au même moment, la télévision officielle, en utilisant un langage sectaire, appelait les manifestant-e-s pacifiques « agitateur/se-s » et demandait au peuple de défendre leur « armée » de ces manifestant-e-s « chrétien-e-s ». Ces appels irresponsables ont été produits pour trouver une excuse aux voyous salafistes qui représentaient le gang paramilitaire du CSFA, dans la véritable mode Moubarak.

La réponse du peuple, musulman ou chrétien, fut forte et défiante : ils se battirent avec bravoure, pierres et cocktails Molotov à la main, contre la furie de mille soldats armés jusqu’aux dents (aidés par leurs voyous salafistes). Au lieu de tomber dans le piège de laisser le conflit glisser vers une guerre sectaire, ils/elles chantèrent « musulmans et chrétiens ne font qu’un » ainsi que « A bas le maréchal ! » en référence à Mohamed Hussein Tantawi. Le peuple égyptien a montré qu’il pouvait retourner cette tentative d’un conflit sectaire en un défi ouvert contre le pouvoir militaire, qui se résigne à utiliser une stratégie désespérée pour sauver leur pouvoir et leur légitimité en déclin.

Le résultat des combats d’hier (9 octobre 2011) fut terrible : au moins vingt-cinq personnes furent massacrées de sang-froid par le Conseil suprême des forces armées, et plus de 270 furent sérieusement blessées. Les combats continuent aujourd’hui en dehors de l’hôpital où les martyrs furent amenés. Le gouvernement a répondu en kidnappant et en arrêtant nombres d’activistes et d’organisateurs. Mais le peuple égyptien comprend de mieux en mieux chaque jour que leur ennemi n’est pas défini par une croyance. Leur ennemi est là, la classe parasite des dominants qui ont volé la révolution du peuple ainsi que l’Etat qui détruit systématiquement toutes initiatives libres des masses qui prennent leur inspiration dans les comités populaires qui fleurirent en Janvier.

  • Nous déclarons notre solidarité avec les victimes, car chacun de leurs martyrs est un des nôtres.

  • Nous dénonçons l’irresponsable promotion des querelles sectaires par les autorités militaires.

  • Nous dénonçons le kidnapping de la révolution par les gangsters de Tantawi.

  • Nous dénonçons ce terrible massacre qui montre la vraie nature du CSFA à tout le monde.

  • Nous appelons à l’unité des masses égyptiennes pour détruire les derniers vestiges du régime de Moubarak et ainsi ouvrir les portes d’une nouvelle vie.

    Tamer Mowafy & José Antonio Gutiérrez D. Le 10 octobre 2011.

    Traduction: Organisation Socialiste Libertaire

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