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Pas de soutien aux démocrates et aux républicains

category amérique du nord / mexique | la gauche | opinion / analyse author Thursday October 14, 2010 09:58author by Wayne Price - Communication personnelle (membre de la NEFAC) Report this post to the editors

États-Unis : Les travailleurs et travailleuses ont besoin d'une nouvelle stratégie

Un compagnon communiste libertaire new-yorkais, Wayne Price, a hier publié cette analyse intéressante sur la conjoncture politique aux États-Unis. Tellement intéressant que nous avons pensé à vous (on vous aime!) et l'avons traduit parce que c'est bien le genre de déclaration politique qu'il nous faut en cette période de crise économique, de restriction budgétaire, de scandales politiques, etc... De quoi alimenter des réflexions pour sortir de la passivité.

Traduction du Blogue du Collectif Emma Goldman - http://ucl-saguenay.blogspot.com/
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L’économie présente une figure encore bien sombre et c’est appelé la « relance ». Des millions de personnes sont sans-emploi ou sont en train de perdre ou ont perdu leur maison ou sont profondément endettées. Pendant ce temps, les États-unis mènent au moins deux guerres, tuant nos soldat-e-s et les populations locales. Le monde s’en va vers une catastrophe écologique, le réchauffement de la planète et des pénuries en sources d’énergie. L’oppression et la discrimination continue envers les afro-américain-e-s, les latin@s, les musulman-e-s et les arabes et les gais, lesbiennes, bisexuel-le-s et trans-sexuel-le-s (GLBT).

En désespoir de cause, plusieurs se tournent vers les Républicains ou le Tea Party. Ceux-ci affirment être contre le renflouement des riches, mais leur appel à des réductions d’impôt pour les riches est la plus grande forme de renflouement. Ils prétendent être contre un gros gouvernement, mais ils défendent de grandes armée et police, avec un contrôle accru des immigrant-e-s, un contrôle du gouvernement sur la liberté des femmes en matière de reproduction et une répression gouvernementale des gais et lesbiennes. Ils dénoncent un gros gouvernement, centralisé et bureaucratique, mais supportent de grosses corporations, centralisées et bureaucratiques!

D’autres supportent le Parti Démocrate. C’est le programme des progressistes (libéraux), des chefs syndicaux, des chefs de communautés afro-américaines et latinos, des leaders du mouvement des femmes, de la plupart des organisations GLBT, etc… Cela n’a pas bien fonctionné. Un président démocrate a été élu, avec de grandes majorités autant dans la Chambre qu’au Sénat. Ils ont renfloué les très riches. Ils n’ont pas réussi à faire passer un programme d’emploi sérieux. Ils ont passé un programme de soins de santé à peine mieux que rien. Ils ont supprimé une loi sur la reconnaissance syndicale. Ils ont abandonné les questions de l’environnement et de l’énergie. Ils n’ont rien fait pour les immigrant-e-s. Mais, ils ont accru la guerre en Afghanistan et au Pakistan, tout en continuant la guerre en Irak. Oui, c’est historique qu’un homme noir ait été élu président, mais ça n’a pas vraiment donné quoique ce soit à la famille moyenne afro-américaine de la classe ouvrière.

Leur prétexte pour leurs échecs a été l’obstruction des Républicains. Mais ils ont donné le pouvoir aux Républicains de faire de l’obstruction (par exemple en supportant l’obstruction au Sénat) et quelques démocrates ont constamment voté avec les Républicains.

Pourquoi ont-ils fait ça? Parce que les démocrates sont le second parti de la grande entreprise et ne peuvent pas aller tellement loin dans leur contestation des objectifs du « monde des Affaires ». Ils ont peur d’éveilleur leur base politique, la classe ouvrière et les gens opprimé-e-s, parce que cela pourrait créer une « lutte de classe » contre les riches entreprises.

L’arène électorale appartient aux riches et aux puissants, la classe capitaliste. Recevoir quelque nomination que ce soit dans un parti requière beaucoup de sous. Participer à la course électorale requière plus d’argent – plus il y a de l’argent et plus la position est importante. Une fois élu, n’importe quel politicien-ne doit faire face à une économie capitaliste et par conséquent, doit avoir des politiques favorables au monde des affaires. Même un nouveau troisième parti (tel que les Verts, un « Parti travailliste » ou une autre campagne de Nader) devra faire face aux mêmes problèmes.

Les travailleurs et travailleuses et les opprimé-e-s ont un ensemble de forces différentes que la participation aux élections. Nous avons notre nombre. Les gens qui travaillent pour un salaire minimum pour la reproduction de leur force de travail sans être des patrons sont la majorité de la population. Et nous avons un potentiel de pouvoir dans le fait que nous faisons le travail dans la société. Nous pouvons la faire arrêter si nous le choisissons. Une grève majeure dans n’importe quelle ville ferme pas mal entièrement une ville. Et nous pouvons le recommencer encore, avec une nouvelle et meilleure organisation. Personne d’autre ne peut le faire.

Les grands gains du peuple ont été gagnés de cette façon. Le mouvement des droits civils a mis fin à la ségrégation des Lois Jim Crow par la désobéissance civile de masse, pas par les élections. Et a remporté les avantages de la société blanche par des rébellions urbaines (des émeutes), pas par les élections. Les syndicats ont gagné le droit à la reconnaissance syndicale par de grandes grèves dans les années 1930, pas par les élections. Le mouvement contre la guerre au Vietnam a eu le plus d’impact à travers de grandes manifestations de masse et des grèves dans les collèges, ainsi que dans l’insoumission dans les forces armées, pas par les élections.

Les syndicats, les communautés afro-américaines, les communautés immigrantes, le mouvement des femmes, le mouvement anti-guerre, etc., etc., devraient arrêter de gaspiller notre temps, notre énergie et notre argent en supportant les démocrates. Nous avons besoin d’une nouvelle stratégie, basée sur notre pouvoir réel. Nous avons besoin de bâtir des grèves combatives, des grèves générales à l’échelle des villes, des boycotts, des manifestations, des actions de désobéissance civile, et de faire un renversement général des choses. Alors, nous pourrons faire de réelles victoires.

Mais le système capitaliste est dans le trouble. Il ne peut même pas se permettre de donner les gains limités qu’il a accordé dans les années 1950 et 1960 ou même dans les années 1990. Éventuellement, toute la société devra être réorganisée. Le pouvoir doit être ôté aux riches et leurs agents. Nous, les gens ordinaires de la classe ouvrière, et ceux et celles comme nous, devront s’en emparer et organiser une gestion véritablement démocratique. Nous devrions remplacer le gouvernement centralisé et bureaucratique (l’État) par une fédération de conseils sur les milieux de travail et d’assemblées de quartier. Nous devrions remplacer les entreprises capitalistes par des associations autogérées de travailleurs et travailleuses et de consommateurs-trices. Nous nommons cela, l’anarchisme et le socialisme libertaire. C’est ça, ou la barbarie pour tous et toutes.

Wayne Price

Original en anglais : http://www.anarkismo.net/article/17793

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