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Saguenay: Lock-out au journal Le Réveil

category amérique du nord / mexique | luttes en milieu de travail | nouvelles author Saturday April 25, 2009 04:34author by Cause commune - Union communiste libertaireauthor email journal at causecommune dot net Report this post to the editors

Le 4 mars dernier, Quebecor déclenchait son 14e lock-out en 14 ans, ciblant cette fois-ci les travailleurs et les travailleuses du journal Le Réveil au Saguenay.

La raison de ce lock-out était le refus de l’offre patronale par 100% des syndiqué-e-s réuni-e-s en assemblée générale. Cette offre prévoyait la coupure de plusieurs postes dans la région pour les centraliser à Montréal et dans les grandes villes, de même que des primes de départ pour les employé-e-s plus anciens et anciennes. Ce lock-out s’ajoute à la fermeture récente de l’imprimerie des Éditions du Réveil à Jonquière qui a entraîné la mise à pied de 47 travailleurs et travailleuses en raison du manque de productivité des équipements de travail par rapport à ceux de Montréal. En comptant ces licenciements, le nombre d’employé-e-s du Réveil passera de 80 à 5 selon le syndicat affilié à la CSN. Au terme de cette restructuration majeure, Quebecor espère tout de même continuer de produire le journal régional gratuit (contenant de 75 à 80% de publicité) et maximiser encore ses profits sur le dos des travailleurs et des travailleuses. Et malgré le lock-out, Le Réveil continue d’être produit par les cinq cadres et l’agence QMI de Quebecor.

Dans ces conditions, ce n’est pas difficile de comprendre la colère des lock-outé-e-s devant tant d’affronts du patron. Contrairement aux travailleurs et aux travailleuses du Journal de Québec (473 jours de lock-out) et du Journal de Montréal (encore en lock-out), ceux et celles du Saguenay cherchent à mettre en place une coopérative de travailleurs et de travailleuses pour racheter le journal ou en créer un nouveau pour concurrencer celui de la multinationale, advenant le cas où Quebecor refuse de leur vendre. Cette stratégie pourrait redonner la dignité aux employé-e-s, qui avaient, depuis plus de 40 ans, accumulé les concessions sans jamais faire de grève. Un boycott des annonces et de la réception du journal a été lancé par le syndicat des lock-outé-e-s, qui a produit des milliers d’autocollants à poser sur les boîtes à lettre pour indiquer le boycott du Réveil. Jusqu’à maintenant, plus de 17 entreprises et organismes ont pris la décision de participer au boycott, dont la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) et la Commission scolaire de la Jonquière. Des lignes de piquetage rotatives ont lieu devant l’atelier de Jonquière, le plus important de la production, et la population leur offre un bon niveau d’appui et de solidarité. Derrière les lock-outé-e-s, la multinationale paye cinq agents de sécurité de Montréal, jour et nuit, pour surveiller un périmètre autour de la bâtisse.

Pendant ce temps, une multitude de lettres d’opinion continuent d’être publiées par les cadres du Réveil et les boss de Quebecor pour calmer l’opinion publique régionale. Le journal produit par les cadres, en leur qualité de scabs, est d’ailleurs très utilisé par la partie patronale (même P.K. Péladeau), qui y donne « sa position sur le conflit » dans un style journalistique très douteux et un manque total d’objectivité. Les conseillers et conseillères publicitaires, toujours à l’emploi pour engraisser Péladeau, ont aussi signé à quelques reprises des lettres d’opinion traitant du boycott lancé par les lock-outé-e-s comme une menace pour l’économie régionale et les emplois au journal, déniant paradoxalement leurs camarades en lock-out pour avoir refusé la centralisation des emplois vers Montréal.

D’un point de vue libertaire, la création d’une coopérative dans le secteur de l’information pourrait être très intéressante si les travailleurs et les travailleuses pouvaient en prendre le contrôle et la mise en marche. Une telle coopérative pourrait être fortement utile aux mouvements sociaux et ouvriers comme l’a été Québec-Presse de 1969 à 1974. Mais ce genre de coops n’est pas la panacée. Force est de remarquer que les coopératives sont très souvent fidèles au modèle de l’idéologie dominante, sous « l’emprise de la petite bourgeoisie qui y fait prévaloir ses intérêts et de la bureaucratisation interne. » [1]

[1] Louis Favreau. Les travailleurs face au pouvoir

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Extrait du numéro 24 du journal Cause commune.

Related Link: http://www.causecommune.net

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